Après un final de 2016 à couper le souffle, Bolívar et The Strongest semblent seuls au monde au moment de débuter l’année 2017. Mais derrière, certains semblent avoir de nouvelles ambitions.

Une finale de folie

Décembre 2016. Au terme d’un tournoi qui a rapidement tourné au duel entre deux géants, un match d’appui est nécessaire pour départager Bolívar et The Strongest, deux formations qui ont terminé leur Apertura à égalité de points, loin devant la concurrence. C’est donc un soir de réveillon de Noël, qu’Academia et Tigres ont dû se départager pour le titre lors d’une finale qui s’est déroulée à l’Hernando Siles de La Paz à midi. La finale aura tourné à l’avantage des Tigres. Un but de Pedrozo à la demi-heure, un autre de l’immortel Pablo Escobar à l’entrée du dernier quart d’heure, une Academia qui termine à dix et les hommes de Cesar Farías avaient ainsi offert le 15e titre de leur histoire comme cadeau de Noël à leurs fans, mettant ainsi fin à une demi-année de bagarre à deux (au sens propre comme au sens figuré). Une bagarre qui devrait se poursuivre cette année.

Guide des surnoms

12 équipes disputent le championnat bolivien. Cela vous fait donc 12 surnoms à connaître.

-          Blooming : La Academia Cruceña

-          Bolívar  : La Academia

-          Guabirá : Los Azucareros

-          Nacional Potosí : la Banda Roja

-          Oriente Petrolero : Los Albiverdes

-          Petrolero : El Surazo del Chaco

-          Real Potosí : El León Imperial

-          San José : El Santo

-          Sport Boys : El Toro

-          The Strongest : El Tigre

-          Universitario de Sucre : El Docto

-          Jorge Wilstermann : L’Aviador

Nouvelle année, nouveaux projets

L’intersaison aura été ainsi assez animé pour l’ensemble des clubs boliviens avec un grand thème commun, le retour des anciens et la revanche des « vieux ». Les anciens c’est le cas par exemple du grand retour de William Ferreira du côté de la Academia Celeste. Auteur de 88 buts en 140 matchs, 6 fois meilleur buteur du championnat bolivien lors de ses précédents passages au club, l’Uruguayen de 33 ans sera l’un des fers de lance de la nouvelle attaque du vice-champion de l’Apertura précédent. Car la grande info de l’intersaison à Bolívar reste la fin du cycle Juanmi Callejón. L’Espagnol, devenu l’une des idoles du club par ses buts était devenu la grande star du championnat et est désormais parti poursuivre sa carrière dans le Golfe. Un départ de marque pour le club qui oblige Beñat San José à recomposer son milieu et son attaque. Pour cela, il compte sur quelques jolis coups comme la venue Gastón Sirino, venu du Chili et de l’excellent Ronnie Fernández, qui quitte donc le Deportivo Cali. Le club tente aussi de retrouver l’expérience perdue avec le départ de José Luis Sánchez Capdevila qu’il compense par l’arrivée de l’international Ronald Raldes. De quoi conserver un équilibre et se doter d’une formation clairement taillée pour jouer le titre. Son principal concurrent sera bien évidemment The Strongest. Champions à Noël, les Tigres, qui brillent en Libertadores (lire Copa Libertadores 2017 : folie paraguayenne) ont joué la continuité en ne changeant rien d’un effectif déjà l’un des plus riche en termes de qualité au pays. Ce sera donc une lutte entre deux géants aux politiques différentes qui animera l’Apertura avec le nouveau cycle de Bolívar d’un côté et la continuité de The Strongest de l’autre.

Quelle place pour les autres dans ce contexte ? Arrivé troisième à 15 points du duo, Oriente Petrolero pourrait apparaître comme le candidat numéro 1 au rôle de trouble-fête. Il se pourrait surtout que ce costume soit endossé par Sport Boys. Déjà présent en Libertadores, le club de Warnes, dirigé par le légendaire Xabier Azkargorta, a réussi quelques jolis coups sur le marché. D’une part dans la case des anciens de retour avec l’arrivée de Carlos Tenorio, auteur d’un bon cycle à Bolívar, d’autre part dans la case des surprises avec l’arrivée totalement inattendue du pibe de Boca, Alexis Messidoro. A 19 ans, celui qui avait attiré les projecteurs de l’Argentine lors de tournois d’été avec le Boca d’Arruabarrena a été l’une des victimes de Barros Schelotto et veut profiter de l’occasion donnée par la présence de Sport Boys en Libertadores pour s’offrir du temps de jeu. Un sacré pari, un sacré coup pour le Toro qui prouve que même les clubs boliviens peuvent désormais attirer des promesses argentines. Messidoro ne sera pas le seul Xeneize arrivant en Bolivie puisque du côté de Jorge Wilstermann, Cristian Chávez débarque. Arrivé de l’Asteras, le milieu trentenaire apportera une expérience importante du côté de l’Aviador, lui qui a passé 7 ans dans la maison Boca Juniors, décrochant notamment la Libertadores.

Attention toutefois à Blooming. Les Pascaneros n’ont pas énormément bougé sur le marché des transferts mais ont frappé deux énormes coups en attirant deux anciens capables d’empiler les buts : Blas Pérez et César Picante Perreyra. De quoi nourrir quelques ambitions pour un club qui cherchera à redorer son blason après une année 2016 totalement ratée. Puisqu’on évoque les anciens capables d’empiler les buts, impossible de ne pas citer l’immortel Carlos Saucedo qui à 37 ans arrive à Guabirá. L’homme aux 76 buts en 93 matchs époque San José sera l’assurance d’une dizaine de buts pour le promu. L’année où le championnat prépare une expansion à 14, c’est une bonne nouvelle pour l’opération survie des Azucareros.

Premières journées

Le promu a réalisé le premier gros coup de la saison en atomisant The Strongest en ouverture du tournoi. Un coup d’arrêt du champion parfaitement exploité par son concurrent numéro 1. Bolívar se promène à San José, qui perd déjà son entraîneur Julio Zamora, faute d’impayés, avant d’écraser Petrolero à domicile. Le nouveau cycle de la Academia débute parfaitement à l’image de la greffe réussie de Sirino, déjà auteur de trois buts sur les sept inscrits par son club. Derrière, Sport Boys réussit également ses débuts en s’imposant sur le terrain de l’ambitieux Blooming mais ne parvient à se défaire chez lui d’un Guabirá qui semble décidé à ne pas revivre un tournoi aussi catastrophique que le précédent.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.