Vainqueur de l’Apertura, Bolívar pensait bien poursuivre sa domination sur le football bolivien. C’était sans compter sur de nouveaux prétendants. Le point après 10 journées.

Bolívar intouchable ?

La grande question de ce Clausura reste de savoir si quelqu’un pourra venir priver Bolívar d’un nouveau titre. Les hommes de Beñat San Jose ont survolé l’Apertura et abordent le Clausura avec quelques départs qui comptent. Nelson Cabrera derrière, Erwin Saavedra au milieu sont partis de même que l’un de leurs hommes clés, Ronnie Fernández, parti monnayer son talent dans le Golfe, les Celestes ont encore lorgné du côté du Chili pour attirer l’excellent Marcos Riquelme que tout bon amateur de foot chilien connait parfaitement.

Revoir : Bilan de l'Apertura 2017

Il y aura ainsi du retard à l’allumage du côté de la Celeste de Beñat San Jose. Deux défaites pour commencer, dont un sec 0-3 face à Guabirá qui a longtemps été le poil à gratter de l’Apertura qui a pourtant perdu la machine à but Carlos Saucedo, attiré par un meilleur contrat offert par San José (et après avoir emmené les Azucareros devant le tribunal pour faire rompre son contrat pour une histoire de salaire et de prime impayés) et est depuis violemment rentré dans le rang, Guabirá restant sur trois défaites en quatre matchs et pointant désormais à la neuvième place, à 9 points de Bolívar. Mais depuis, les derniers champions se sont remis dans le bon sens, ils restent notamment sur quatre victoires au cours des cinq dernières journées dont une, essentielle bien évidemment, lors du clásico paceño.

L’épisode 206 du duel opposant La Academia aux Tigres a une nouvelle fois été des plus disputés. Alors que Gastón Sirino avait allumé la première mèche en faveur de Bolívar, Alejandro Chumacero répliquait rapidement en servant Matías Alonso et lançait alors une période de domination de The Strongest qui ne réussissait pourtant pas à ouvrir le score avant la pause. Le scénario restait le même en seconde période, la deuxième partie ouvrant sur une occasion pour Sirino et une réplique de Raúl Castro mais le match, équilibré, allait basculer dans la folie en toute fin de partie, celle-ci étant lancée par l’ouverture du score en faveur de Bolívar sur une merveille d’enchaînement contrôle – volée du droit signée Juan Carlos Arce. La joie était de courte durée, à peine Bolívar venait de célébrer que Rodrigo Vargas, laissé seul plein axe aux six mètres, égalisait. Les hommes de San Jose allaient pourtant avoir le dernier mot en toute fin de partie sur un mouvement parfait côté gauche entre Riquelme et Morales qui centrait vers Fierro pour le 2-1 final qui permet à Bolívar de prendre la deuxième place au général.

The Strongest en retard, Wilstermann surprend

Si Bolívar n’est pas en tête, c’est bien évidemment en raison de son départ difficile et de sa défense bien trop perméable (13 buts encaissés en 10 journées quand La Academia n’en avait encaissé que 15 sur l’ensemble du dernier tournoi), mais aussi parce que devant, Jorge Wilstermann est parti comme un boulet de canon. Décevant lors des deux derniers tournois, surtout lors de l’Apertura qui était le tournoi de l’ambition, l’Aviador a parfaitement corrigé le tir, s’appuyant notamment sur une dynamique exceptionnelle offerte par le parcours en Libertadores. Les hommes de Roberto Mosquera ont attendu la huitième journée et le fait d’aligner une équipe bis face à Sport Boys pour tomber pour la première fois dans ce Clausura mais ont immédiatement rebondi après l’énorme défaite concédée en Argentine en disposant d’un autre ambitieux auteur d’un excellent début de tournoi, Oriente Petrolero.

Reste que la deuxième défaite concédée en trois sorties en championnat face à Blooming permet à Bolívar de revenir à la hauteur de l’Aviador en championnat, Oriente Petrolero pointant à trois longueurs.  Manque donc à l’appel The Strongest. Comme évoqué plus tôt, les Tigres ne sont pas totalement distancés (cinq points de retard) et peuvent se rapprocher après la trêve internationale s’ils s’imposent à Cochabamba, mais il y a un parfum de fin de cycle du côté du vainqueur de l’Apertura 2016. César Farías a quitté le navire en raison de sa suspension de deux ans, le recrutement a été inexistant avant le Clausura, les cadres, comme Chumacero ou Escobar, déçoivent, les Tigres semblent surtout moins mordants, même si cela ne les empêche pas d’être dans le top 5 depuis la 2e journée. Devant eux, Oriente Petrolero confirme son excellent Apertura. Bien qu’ayant perdu son attaquant vedette, Pedro Azogue, parti défendre les couleurs celestes de Bolívar, les Refineros sont l’équipe qui a le moins perdu (une défaite, face à Wilstermann), sont parfaitement placés à la table annuelle en vue d’une future présence en Libertadores 2018, table dans laquelle l’Aviador s’est bien replacé, revenant à cinq points de Blooming, quatrième et donc dernier qualifié pour la grande épreuve continentale. Et peuvent donc, encore viser le titre.

Résultats

bolj10r

Classement

bolj10c

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.