Le septième acte du Clausura bolivien laissait place à quelques affiches alléchantes. Finalement, ce fut la journée la moins prolifique en buts avec seulement quatorze buts en sept rencontres. Le promu Royal Pari, toujours invaincu, a de nouveau créé la surprise en battant le leader The Strongest à Santa Cruz (1-0).

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Royal Pari, le tube de l’hiver

Accroché logiquement pour la première fois de la saison le week-end dernier par Blooming (1-1), Royal Pari jouait son premier grand test de ce tournoi de Clausura 2018. Depuis l’arrivée du Péruvien Roberto Mosquera à la tête de l’équipe en fin de tournoi Apertura, le petit promu de Santa Cruz enchaîne les bons résultats. Le technicien péruvien a prouvé par le passé sa capacité à réussir en Bolivie : c’est lui qui a emmené Jorge Wilstermann en quart de finale de la Copa Libertadores en 2017. Prônant un jeu offensif, on s’attendait à voir souffrir ses joueurs face au Strongest, leader toujours invaincu avant cette rencontre. Pourtant, l’équipe surprise de ce championnat a de nouveau fait parler d’elle samedi soir. Devant une faible affluence (ndlr : Royal Pari n’a été fondé qu’en 2002), les locaux se sont montré vite dangereux sur un coup franc lointain bien détourné par le gardien du Strongest Daniel Vaca. A la 30ème minute de jeu, le même Vaca s’est montré beaucoup moins inspiré en négociant mal un long ballon à l’entrée de sa surface. Opportuniste, le colombien Jhon Jairo Mosquera a parfaitement profité de ce moment de flottement dans la défense du Strongest pour ouvrir la marque. Juste avant la mi-temps Fernando Martelli, défenseur central du Strongest, a trouvé la transversale sur un coup de tête presque parfait. En seconde période The Strongest aura plusieurs opportunités d’égaliser mais les hommes de César Farias n’arriveront pas à contourner une défense très solide. L’arbitre de cette rencontre Gerry Vargas, de retour de Russie après son expérience mondialiste, accordera même un penalty aux atigrados après une faute sur Pablo Escobar. Jhasmani Campos ne profitera pas de l’occasion en butant sur Arauz, le portier local. Pire, le panaméen Blackburn se verra refuser un but pour une position de hors-jeu litigieuse. Royal Pari endosse donc le costume de leader pour la première fois de son histoire et reste la seule équipe invaincue du tournoi. L’équipe de Santa Cruz a su profiter d’un calendrier favorable puisqu’elle ne s’est pas encore déplacée une seule fois sur l’Altiplano, le plus dur reste donc à venir.

The Strongest a lui raté une belle occasion de se détacher en tête du classement avant d’affronter son ennemi Bolívar à La Paz dimanche prochain lors du clásico paceño (17h15 en Bolivie/ 23h15 en France), d’autant plus que la Celeste s’est imposée facilement face à Blooming (3-0, Ferreira, Riquelme x2) qui n’a plus gagné face à Bolívar à La Paz depuis le mois de février 1994, soit 24 ans et 46 matchs ! Dans cette rencontre, Bolívar n’a pas su profiter des multiples situations dangereuses créées en première période et a dû attendre l’entrée en jeu de William Ferreira pour ouvrir la marque. Titulaire indiscutable sous l’ère Beñat San José, l'Uruguayen ne faisait pas partie des plans de Vinicius Eutropio mais avait réussi à gagner sa place de titulaire au fur et à mesure des rencontres. Ferreira semble à nouveau entrer petit à petit dans les plans de Arias qui ne comptait pas sur lui au départ. Il faut dire que l’infirmerie du Club Bolívar est pleine : Prieto, Bejarano, Smedberg, Fierro ou encore Arrascaita sont indisponibles. Heureusement, le capitaine de la sélection nationale Ronald Raldes est revenu à temps pour solidifier une défense du Bolívar en plein doute après la débâcle du week-end dernier face au Nacional Potosí (6-1). De quoi redonner de l’espoir aux hinchas de la Academia avant de disputer le clasico de dimanche prochain face au Strongest.

Le troisième choc de la journée avait lieu à Santa Cruz entre l’Oriente Petrolero et le champion en titre Jorge Wilstermann. Sous un vent violent, l'attaquant local Yasmani Duk a su profiter d’une mésentente entre Melean et Ortiz pour ouvrir la marque juste avant le repos. À dix minutes de la fin, le Brésilien Lucas Gaúcho a inscrit le golazo de cette septième journée en ajustant Billy Viscarra d’une magnifique chilena (1-1). Wilstermann, désormais privé de ses principales forces offensives avec la fracture du coude de Serginho, la suspension de Pochi Chavez et le départ surprise en Arabie Saoudite du meilleur buteur de l’Apertura Gilbert Álvarez, risque de terminer ce championnat en roue libre : son couronnement en mai dernier lui assure déjà une place en phase de groupe de la Copa Libertadores 2019. Ajouté au fait que le vainqueur du championnat bolivien ne touche pas de prime en cas de victoire, on voit mal les hommes de Alvaro Peña réaliser les mêmes prestations que lors de l’Apertura. Cela peut être l'occasion ou jamais de tester les jeunes des catégories inférieures en vue de préparer, déjà, la saison 2019.

Première victoire pour le Real, Aurora et Destroyers

En bas de tableau, l’Universitario de Sucre est devenu la nouvelle lanterne rouge. À l’Estadio Olímpico Patria, les joueurs de Sucre ont dû concéder le match nul face à Sport Boys (1-1, N.Vaca / J.Rojas) après une panne de projecteurs ayant retardé la rencontre pendant près de 45 minutes. Du côté de Potosí, le Real a remporté son premier match de la saison face à Guabíra (2-0, Rodriguez et Puña). Les hommes de Tucho Antelo ratent là une belle opportunité et perdent leur place sur le podium. Le Nacional de Potosí s’est lui fait surprendre par le promu Aurora qui remporte également son premier succès de la saison (1-0, Vicedo). Le Nacional se verra privé quelques semaines de son attaquant vedette Harold Reina, sorti sur blessure à la mi-temps. Enfin, les Destroyers de Santa Cruz ont facilement disposé d’une pâle équipe de San José (3-0). Savaria et Tavares da Silva avaient fait l’essentiel après dix minutes de jeu avant que Schmidt n'enfonce définitivement les hommes d’Oruro à la demie heure de jeu. D’ailleurs, les joueurs de San José ont refusé de s'entraîner cette semaine. En attente de recevoir leurs salaires des mois de mai, juin et juillet, l’ensemble de l’effectif n’avait repris l'entraînement que jeudi dernier après avoir reçu une promesse d’arrangement financier de la part du président Martinez. Pour le moment, les joueurs n’ont reçu aucun centime, difficile d’aller chercher les trois points dans ces conditions…

Prochaine journée

Outre la clásico paceño de dimanche prochain entre The Strongest et Bolívar, le leader Royal Pari se déplacera samedi à Cochabamba pour affronter une équipe de Wilstermann décimée (Pedriel, Machado et Serginho sont blessés, Pochi Chavez suspendu et Álvarez parti en Arabie Saoudite). Alvaro Peña devra certainement s’appuyer sur des jeunes joueurs comme le latéral Pablo Antonio Laredo ou les milieux de terrains de 18 ans Sebastian Galindo et Josue Mamani. À Santa Cruz, Blooming affrontera Aurora, Destroyers recevra le Real Potosí et Guabira affrontera son voisin de l’Oriente Petrolero. Enfin, le Nacional Potosí recevra la lanterne rouge l’Universitario Sucre.

Résultats

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Classement

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Thomas Allain
Thomas Allain
Breton exilé à La Paz. Correspondant en Bolivie pour Lucarne Opposée