Le choc de la 15e journée entre San José de Oruro et Jorge Wilstermann a été à la hauteur des espérances. Une chose est sûre, il faudra compter sur l’équipe d’Oruro pour ne rien lâcher jusqu’à la dernière journée. The Strongest, Bolívar et Royal Pari se sont imposés : ils ne sont désormais plus que cinq à pouvoir rêver d’un titre de champion.

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En ouverture de la 15e journée, le leader The Strongest recevait Guabirá, emmené par son talentueux entraîneur Tucho Antelo. Suspendu, Antelo a vécu la déroute de son équipe depuis la tribune préférentielle de l’estadio Hernando Siles (6-0). Les Tigres du Strongest présentaient pourtant une équipe alternative, les joueurs ayant été convoqué en sélection n’étant rentrés de leur long périple en Asie et au Moyen-Orient que vendredi. Ainsi, César Farias a été forcé de jouer sans certains de ses principaux éléments comme le panaméen Rolando Blackburn buteur avec sa sélection face à la Corée du Sud, Rudy Cardozo buteur avec la Bolivie face à l’Iran ou encore Henry Vaca, peu titularisé en club mais très en vue avec la Verde. Qu’importe, les remplaçants ont su saisir leur chance comme le Vénézuélien Novoa ou le Colombien Ibarguen, auteur d’un doublé. Marvin Bejarano, bien servi par Raul Castro, et l’éternel capitaine Pablo Escobar se sont chargés d’enfoncer une pâle équipe de Guabirá, habituée à encaisser beaucoup de buts à La Paz. Le numéro 10 du Strongest avait d’ailleurs été clair sur son état d’esprit en conférence de presse cette semaine : « Je suis un joueur de football, je ne pense pas à ce qui se passera à la fin de mon contrat, le 31 décembre. Il reste encore 12 journées à disputer, après on verra ».

À Sucre, la lanterne rouge recevait le promu surprise du championnat : Royal Pari. Bien remis de l’incroyable rencontre disputée à La Paz face à Bolívar (défaite 7-5), le petit promu a relevé la tête et a enfoncé encore un peu plus l’Universitario de Sucre qui reste plus que jamais sous la menace d’une relégation directe (0-1, but de Saulo Guerra). Rappelons que la dernière équipe au classement cumulé descendra directement, l’avant dernier jouera lui un match de barrage face au second de la Copa Simon Bolívar, équivalent de la seconde division bolivienne (voir plus bas). Dimanche, le choc de la 15e journée avait lieu à Oruro. San José recevait Jorge Wilstermann qui a réussi à revenir dans la course au titre après une succession de résultats positifs. Dans une rencontre très ouverte, Wilstermann frappe le premier mais la tête de Chávez trouve le poteau du portier local. Peu après, les hommes de Villegas ouvrent la marque grâce à un mouvement de contorsion de Ramallo qui permet à son équipe de mener au score après une magnifique tête en extension (1-0). En seconde période, San José se heurte d’abord sur un grand Giménez. Wilstermann relève la tête et Chavez trouve de nouveau le poteau. Les Aviadores réussissent peu après à revenir au score grâce à Ronny Montero (1-1). Dans l’euphorie de la célébration, le défenseur central brésilien Alex Da Silva perd ses nerfs face à l’arbitre José Jordan et se fait directement expulser. Ce fait de match modifie le visage que proposait jusqu’alors Wilstermann. Sans son défenseur central, Wilster recule et Gomes offre les trois points à son équipe à la 96e minute de jeu (2-1). Très discuté, ce but permet aux hommes d’Oruro de rester co-leaders en compagnie du Strongest. Pourtant, ce but n’aurait pas dû être validé. Cuellar, en position de hors-jeu sur la ligne des six mètres, empêche Giménez de voir le ballon arriver. Pire, il se tourne sur lui-même et fait donc action de jeu, l’obstruction est très claire, le but aurait dû être annulé par le juge de ligne. Chaque semaine, de nombreuses polémiques sur le thème de l’arbitrage sont au cœur des débats. José Jordan, l’arbitre de ce choc entre San José et Wilstermann, a été une nouvelle fois au centre de la discussion. Malheureusement, peu d’arbitres sont capables de diriger des rencontres au sommet dans le championnat bolivien. En réalité ils ne sont que deux : le natif d’Oruro, Gery Vargas, qui a participé au Mondial à travers la gestion du VAR et Evo Mendes, qui a dirigé avec caractère les trois finales du tournoi de l’Apertura 2018...

À Potosí, la ville retenait son souffle pour le choc entre le Nacional et le Real. Finalement, le Nacional s’est montré supérieur à son rival qui reste en grande difficulté en bas de tableau (2-0). Depuis que le Nacional a récupéré son buteur Harold Reina, de retour de blessure, le club va mieux et enchaîne sa troisième victoire consécutive. Le Real devra lui se battre jusqu’au bout pour ne pas être relégué, du moins si les instances boliviennes prennent la décision de ne pas faire descendre le club administrativement en raison de ses grandes difficultés financières. À Warnes, le club Sport Boys s’est fait surprendre par l’Oriente Petrolero qui remporte son premier succès sous l’ère Ronald Arana grâce à un but de l’ailier gauche Patricio Vidal. À Cochabamba, le promu Aurora recevait Bolívar, qui semble aller beaucoup mieux depuis quelques semaines. La différence était énorme sur le terrain. Justiniano, Felipe Rodriguez, Orellana et Ferreira ont assuré un succès tranquille pour les hommes d’Alfredo Arias (0-4). Leonel Justiniano, de retour de son voyage avec la sélection, a joué à un niveau qu’il n’avait plus affiché depuis l’année 2017. Sorti à la mi-temps suite à un vilain coup au niveau du genou, il sera forfait ce mercredi pour la rencontre face à San José. Un joueur de plus à compter dans l’infirmerie de la aKdemia... Enfin, lundi, Blooming a continué d’alterner victoires et défaites en s’imposant face aux Destroyers de Santa Cruz.

La 16e journée commence dès ce mercredi avec deux affiches au programme : Bolívar reçoit San José à La Paz pour un match important mais pas déterminant. Dans le même temps, l’autre leader The Strongest aura la lourde tâche de se déplacer à Cochabamba pour y affronter une équipe de Wilstermann revancharde après sa défaite sur le gong ce week-end face à San José. Royal Pari, qui reçoit Aurora, pourra profiter de ces deux chocs pour être seul leader en cas de victoire. Enfin, l’Universitario de Sucre devra prendre des points lors de la réception de l’Oriente Petrolero, tout comme les Destroyers face au Nacional Potosí. Jeudi, Guabirá recevra Blooming pour clôturer cette 16e journée.

Nous l’avions présenté au mois de septembre, la Copa Simon Bolívar avance au rythme de deux journées par semaine. Certaines équipes, comme Always Ready, le FC Universitario ou Gatty Ribero, ont déjà fait un énorme pas vers les quarts de finales. Le Club Petrolero de Yacuiba, descendu de première division l’an passé, semble en difficulté et compte quatre points de retard sur le premier qualifié après sa nouvelle défaite ce week-end face à Aviles Industrial (2-1). Le retour du petit club bolivien en division profesional semble déjà compromis.

Résultats

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Classement

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Thomas Allain
Thomas Allain
Breton exilé à La Paz. Correspondant en Bolivie pour Lucarne Opposée