La 13e journée du Clausura pourrait bien avoir été décisive dans la course au titre. Au prix de matchs fous. Bilan du week-end.

A l’entrée du sprint final, chaque point vaut de l’or. C’est ainsi que le treizième week-end du Clausura s’annonçait tendu sur la plupart des terrains. Il faut dire qu’avec quatre points d’écarts entre le premier et le neuvième et entre la lutte pour le maintien qui préoccupe trois clubs, il n’y avait pas grande place pour les pré-vacanciers.

Le week-end a d’ailleurs débuté par un match à haute tension entre deux prétendants. A Concepción, la U de Conce et Unión Española jouaient leurs ambitions étant encore à quelques encablures du leader Colo-Colo et pouvant ainsi prendre temporairement les commandes en cas de victoire. Alors, le duel aura été tendu. Si les hommes de Francisco Bozán ont dominé aux points, se créant les meilleures situations d’un premier acte tendu, marqué par les fautes, les blessures, celles de Pablo Galdames et de Fernando Meneses pour les Hispanos, et les expulsions, celle de Sebastián Jaime pour une faute jugée trop dangereuse sur Ronald de la Fuente. Difficile dans ces conditions pour les hommes de Martín Palermo de se montrer plus ambitieux. Alors, ils se sont recroquevillés autour de Felipe Seymour, impeccable dans l’entrejeu, et ont compté d’une part sur un excellent Diego Sánchez dans les buts, d’autre part sur la maladresse des attaquants locaux, à commencer par Gonzalo Barreto, pour tenir le résultat. Un match nul qui selon la formule consacrée, n’arrange personne.

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Ou plutôt arrange la concurrence. A commencer par l’Universidad de Chile qui retrouvait un Estadio Nacional plein comme un œuf (plus de 38 000 spectateurs, deuxième meilleure affluence du tournoi derrière le Superclásico de la neuvième journée) et accueillait la lanterne rouge du Clausura et de la table générale, Cobresal. Les hinchas de la U ont bien fait de remplir le Nacional, leurs joueurs les en ont récompensés. En une demi-heure, l’affaire était bouclée. Cobresal était débordé de toute part, notamment par les rush d’Espinoza à droite, les montées de Beausejour à gauche (les deux premiers buteurs du match), la vista de Lorenzetti. Alors, les hommes de Hoyos pouvaient gérer la suite du match, Felipe Mora en profitait tout de même pour apporter sa pierre à l’édifice et ainsi inscrire son 11e but en 13 matchs, la U prenait tranquillement les commandes du Clausura, mettant une énorme pression sur l’ensemble des autres concurrents qui allaient alors entrer en piste.

Cette pression était fatale à O’Higgins qui se déplaçait à la Cisterna et sa redoutable pelouse (pas franchement en état) pour y affronter un Palestino qui semblait revenir petit à petit. Bougé par le Tino, les Celestes de Rancagua ont ainsi logiquement été menés au score, sur un but parfait de Sebastián Pinto, sont parvenus à revenir au score sur une but de filou signé de l’inévitable Pablo Calandria mais ont dû se contenter de partager les points, faute parfois d’un manque d’efficacité offensive assez cruel, à l’image du face à face perdu par Arancibia devant Gonzalez, sauvés aussi parfois par leurs montants. Ce point scotche les hommes de Cristián Arán à trois points du leader d’alors, la U, leur prochain adversaire. Il arrangeait ainsi un Audax Italiano qui a tranquillement dominé des Wanderers rapidement dépassés pour s’imposer à La Florida au terme d’un match qui aura duré 104 minutes, la faute à des débordements des supporters Caturros en seconde période. Cette nouvelle défaite des Wanderers les laisse en grand danger dans la perspective du maintien. Le Decano du football chilien se retrouve en effet avec quatre points d’avance sur Cobresal et jouera donc une grande partie de son avenir le week-end prochain à l’Elías Figueroa Brander le week-end prochain pour un choc l’opposant à son dernier rival dans la lutte pour la survie.

Les regards allaient donc se tourner vers deux points chauds du dimanche : le choc Everton – Colo-Colo à Viña del Mar et la réception annoncée facile d’Antofagasta par un Deportes Iquique qui pouvait profiter de ce premier week-end de mai pour s’installer en tête. A Sausalito, le choc au sommet était attendu, il a tenu ses promesses. Les hommes de Guede savaient que le meilleur moyen d’échapper à toute pression était de faire comme d’habitude, de partir en trombe. Alors le Popular a pressé haut d’entrée de partie, faisant résonner la transversale de Lobos sur une reprise à bout portant de Julio Barroso. Les visiteurs semblaient contrôler quelque peu la partie et allaient ouvrir le score sur une nouvelle inspiration géniale du buteur maison, Esteban Paredes dans le tir en pivot était hors de portée d’un Lobos vaincu. Ce but allait pourtant réveiller Everton. Les hommes de Vitamina Sánchez s’animaient alors et commencer à pilonner les buts d’un Álvaro Salazar qui se montrait parfait dans les buts, sortant notamment une volée de Franco Ragusa. Le numéro 30 des Ruleteros allait prendre sa revanche juste avant le retour aux vestiaires en plaçant son coup franc dans la lucarne du portier du Cacique. 1-1 à la pause, chaque équipe avait dominé sa moitié de mi-temps, le score était logique, il allait aussi offrir un énorme deuxième acte. Car les deux équipes allaient se rendre coup pour coup. Guede lançait Ramón Fernández puis Christofer Gonzáles, aux occasions des visiteurs, Everton répondait par une énorme occasion de Cerato qu’Álvaro Salazar sortait en signant probablement l’arrêt du tournoi. Le score n’évoluait pas mais cet arrêt du portier de Colo Colo allait s’avérer déterminant lorsqu’à cinq minutes de la fin, Ramón Fernández nettoyait la même lucarne que celle choisie par Ragusa en première période. On pensait que Colo Colo avait fait le plus dur. C’était sans compter sur le cœur des joueurs de Vitamina Sánchez. Sur une dernière montée, alors que Colo-Colo réclamait une faute sur le Pajarito Valdés, Dilan Zúñiga centrait de la gauche et Raúl Becerra surgissait pour reprendre un ballon remis au premier poteau. Everton venait d’égaliser, le Popular perdait la tête, il allait la reprendre au bout du temps additionnel. Un six mètres plein axe de Salazar, une remise de Barroso vers Paredes qui lançait Canchita Gonzáles côté gauche. La frappe du Péruvien était détournée et surprenait Eduardo Lobos, on jouait alors la 94e minute et Colo-Colo venait d’écarter Everton de la course au titre en même temps qu’il venait de reprendre son fauteuil de leader. Ne lui reste désormais plus qu’à écarter Antofagasta et Cobresal.

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Sur le papier, rien d’insurmontable. Mais n’allez pas le dire à Iquique. A Cavancha, les Dragones Celestes accueillaient justement les Pumas d’Antofagasta et espéraient ainsi maintenir la pression sur la tête en restant solidement accroché aux basques du Popular. La douche fut froide, voire glaciale. Car les hommes de Jaime Vera ont craqué d’entrée face aux Pumas, incapables de gérer Orlando côté gauche qui était à l’origine des deux premiers buts des visiteurs alors que le premier quart d’heure n’était pas encore terminé. L’Argentin frappait sur Cortés à la troisième minute et Araos surgissait pour profiter d’un ballon relâché par le portier des Dragones. Neuf minutes plus tard, Orlando s’amusait sur son côté et servait Ciampichetti qui pouvait se retourner et ajuster Cortés. Le mal était fait. Car en seconde période, Iquique allait passer son temps à courir après le score, parvenant à réduire la marque mais s’exposant trop pour pouvoir espérer recoller, se faisant ainsi piéger à deux reprises par les visiteurs. Antofagasta signe ainsi la sensation de la journée en s’imposant 4-2 à Cavancha et a probablement enterré les rêves de titre des hommes de Vera, désormais à quatre points du leader.

Dernier espoir enterré, celui de la Católica de décrocher un troisième titre consécutif. Les hommes de Mario Salas auraient pu profiter du déplacement à Talcahuano pour sauter sur la troisième place du général, ils pensaient se mettre dans le bon sens dès la cinquième minute lorsque Carlos Espinosa trompait Carlos Lampe. C’était sans compter sur le Huachipato de Miguel Ponce. Revenus en fin de premier acte sur une merveille de Carlos González, les Acereros dominaient le second acte et allaient trouver juste récompense sur une nouvelle merveille, signée Kevin Hidalgo qui profitait d’une horrible relance à la main de Costanzo. C’était trop tard, la Católica s’incline et n’a désormais plus qu’un objectif, conserver son point d’avance sur Iquique à la table générale qui lui offrira une place en finale de Supercopa Chile 2017.

Les buts

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.