Incroyable scénario au Chili. Alors que plusieurs prétendants et grands animateurs du tournoi craquent aux abords de la ligne d’arrivée, l’Universidad de Chile se retrouve à 90 minutes du titre.

Un déplacement au Teniente de Rancagua est souvent synonyme de danger à quelques exceptions près. C’est le cas par exemple de l’Universidad de Chile qui a pris un savant plaisir à venir prendre le dessus sur la Celeste d’O’Higgins sur ses terres au point de se présenter au coup d’envoi de cette 14e journée avec un résultat de 11 victoires lors des 12 derniers affrontements. De quoi ainsi mettre la pression à distance sur Colo-Colo qui accueillait un Antofagasta dont le seul objectif du moment est d’enterrer les rêves de titre de ses adversaires (Iquique pourra en témoigner). Et s’il est un fait incontestable, c’est bien qu’Ángel Guillermo Hoyos a réussi changer la U, à remettre tout son groupe dans le bon sens pour que sa U ressemble à quelque chose de cohérent et de suffisamment solide et équilibré pour être enfin maîtresse du jeu. Le tout avec finalement peu de remaniements au sein de d’un effectif qui avait été même privé de son meilleur élément du dernier tournoi, Gastón Fernández. A Rancagua, les Azules ont été supérieurs aux Celestes malgré un début de match nerveux des deux côtés qui allait notamment coûter la place à Leandro Benegas, blessé à la cheville gauche. A la demi-heure de jeu, Felipe Mora se mettait en route, après avoir manqué un but tout fait, son centre venu de la gauche trouvait Espinoza dont la reprise s’écrasait sur le poteau avant d’être poussée au fond du but par Gustavo Lorenzetti après que le ballon avait roulé sur la ligne. Ce but donnait un surplus de confiance aux hommes d’Hoyos qui ne réduisaient plus leurs efforts, cherchant à rapidement faire le break. O’Higgins en était réduit à défendre, l’entrée en jeu de David Pizarro côté Azules donnait un contrôle total aux visiteurs qui dominaient le milieu. Alors Fabián Monzón, entré en première période à la place de Benegas, marquait son premier but du tournoi d’un centre-tir du gauche qui surprenait tout le monde, à commencer par Pinto, à 2-0 l’affaire était pliée. Ne restait alors plus qu’à guetter ce qu’il pouvait se passer du côté du Monumental.

Ils étaient près de 40 000 à s’être amassés aux Monumental, espérant voir leur Popular s’imposer et garder son destin en main. Le début de match leur donnait de quoi nourrir ces espoirs tant, fidèle à ses habitudes, le Cacique version Guede partait pied au plancher. Dans les 10 premières minutes, Jaime Valdés avait tutoyé deux fois le montant gauche de García, Octavio Rivero gâché un face à face après une merveille de service de Paredes. La domination était totale, les vagues blanches se succédaient, à l’image de la double occasion Rivero – Fernández. Les nerfs étaient à vif, la récompense se faisant attendre. Les Pumas ayant décidé de laisser el Pajarito Valdés libre de ses mouvements, ce dernier allait s’envoler côté gauche et servir Octavio Rivero pour un mérité (et moindre mal) 1-0. Tout semblait alors rouler, même le frisson que Droguett faisait passer sur coup franc en fin de premier acte ne perturbait en rien la joie noire et blanche. Au retour des vestiaires, comme d’habitude, l’usure des minutes qui s’égrènent allait se faire sentir sur le jeu de Colo-Colo. Comme trop souvent, les hommes de Guede ne parvenaient pas à maintenir le rythme, manquaient de tranchant et d’efficacité. Vergara avait monté ses lignes Guede sentait le danger. Il faisait alors sortir Octavio Rivero et Ramón Fernández, histoire de muscler le milieu et fermer un peu la boutique tout en exploitant les contres qui s’offraient à eux en faisant entrer Iván Morales et Brayan Véjar. Colo-Colo continuait de se montrer dangereux mais commençait à reculer. Jusqu’à la terrible 87e minute. Premier corner du match pour Antofagasta, Alvaro Salazar ratait sa sortie, Gonzalo Villagra plaçait sa tête et égalisait.

antofagasta

Au même moment (ou presque), a plus de 200 kilomètres au Sud, Felipe Mora s’en allait seul s’amusait de Pinto pour offrir le but du 3-0 définitif de la U à Rancagua. Le destin de ce Clausura flotte à deux vents opposés. Le premier mène l’Universidad de Chile vers un titre que personne n’attendait, le second guide Colo-Colo vers une deuxième place que personne n’imaginait. Ne reste qu’un espoir au Cacique, infime, improbable, celui de voir San Luis aller chercher un résultat au Nacional lors de l’ultime journée et de faire le travail face à un Cobresal déjà relégué. Ou comment, le Popular ira chercher ses derniers rêves d’or au cœur du désert d’Atacama. Maudits symboles.

Si le titre se jouera entre les deux géants du football chilien c’est aussi car derrière, les nombreux prétendants ont tous enterré leurs rêves. Audax Italiano a explosé en un demi-heure – la première du match – face à Concepción, offrant des boulevards parfaitement exploités par le nouveau troisième du Clausura, Unión Española a craqué en déplacement à Quillota face à San Luis, concédant la défaite dans les dernières secondes du match et le Deportes Iquique est tombé à San Carlos de Apoquindo, dominé par une Católica qui s’assure ainsi définitivement de terminer à la première place de la table annuelle et donc de disputer la grande finale de la Supercopa de Chile 2017 face à Colo-Colo. Toujours les mêmes.

Les buts

Résultats

chij14r

Classement

chij14c

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.