Si le climat autour d’une sélection aux portes d’une catastrophe se fait de plus en plus pesant, celui autour de ses géants du championnat l’est tout autant. Des coaches menacés aux joueurs chahutés, que l’on soit colocolino, cruzado ou de la U, si la tempête n'est pas d'intensité égale, les temps sont durs.

Si l’Argentine est en pleine crise de nerf autour de sa sélection, de l’autre côté des Andes, la situation est encore pire. Bouté hors du top 5, le Chili ressent la peur du vide que serait de voir sa génération dorée manquer à l’appel d’une phase finale de Coupe du Monde et les deux défaites, face au Paraguay et la Bolivie, n’ont eu de cesse d’alimenter la presse locale, d’animer les débats. On aurait ainsi pu penser que le retour du championnat allait permettre de vivre un week-end plus serein, il n’en est rien. Pour une raison simple : la crise frappe aussi les géants.

À commencer par Colo-Colo. Car pour meubler la trêve internationale, le Chili avait placé un huitième de finale de coupe, huitième de finale au cours duquel le Cacique a touché le fond face au modeste Iberia, huitième de deuxième division. Battu 3-2 à l’aller alors qu’ils menaient 2-0 à une demi-heure de la fin, les hommes de Guede ont sombré au Monumental, voyant leur défense se faire ouvrir de manière toujours aussi naïve par des passes dans les larges espaces qu’elle laissait. Iberia s’est impose 2-0 à Macul et fait grincer plusieurs dents côté Blanco y Negro. Le déplacement à Cavancha n’a pas calmé la fureur des hinchas. Car Colo-Colo n’a pas montré grand-chose face à Iquique. Certes le Cacique a mené au score, bien aidé par son Mago Valdivia qui a profité d’une mauvaise relance adverse pour éliminer Brayan Cortés et forcer Hans Salinas au csc, certes Esteban Paredes a eu l’occasion de doubler la mise lorsqu’il perdait son face à face avec Cortés, mais tout a changé en seconde période. Car Jaime Vera a fait entrer Bielkiewickz et le danger s’est précisé, Orión a dû longtemps s’employer pour repousser l’échéance, l’égalisation des locaux. Bielkiewickz se chargera lui-même d’ajouter le portier colocolino pour égaliser à six minutes de la fin, et si Pablo Guede pouvait en vouloir à l’injustice du résultat, le fait est que le nul était logique et que Colo-Colo n’avait pas répondu aux doutes laissés par la double prestation en Copa Chile. La seule certitude, c’est qu’en six journées, Colo-Colo accuse déjà sept points de retard sur le leader et que son coach est de plus en plus menacé, les hinchas demandant désormais sa tête avec plus de véhémence.

La tourmente entoure également la U et plus précisément Gonzalo Jara. Dépassé d’entrée de match face à Temuco, l’international a vécu une nouvelle soirée cauchemar à peine sauvée par le retour des siens au score face à O’Higgins au Nacional. Fautif au marquage sur l’ouverture du score de Matías Sepúlveda, Jara l’était de nouveau au départ d’une action qui se terminait par une faute de Pinilla. Conséquence, Matías Sepúlveda, du haut de ses 18 ans, allait nettoyer la lucarne d’Herrera pour le 2-0. Le Nacional était sonné. Il allait falloir attendre le retour des vestiaires pour que ses azules convertissement leur domination dans la possession et en occasions franches en buts. C’est Mauricio Pinilla qui allait revêtir le costume du sauveur en s’offrant un doublé, récompense logique de son énorme match. Reste que la U a perdu 2 points, son international de défenseur la confiance.

Troisième géant en crise, la Católica. Comme Colo-Colo, les Cruzados ont dit adieu à leurs espoirs de Copa Chile, sortis par les Acereros de Huachipato et leur diamant Yefferson Soteldo, les hommes de Mario Salas se déplaçaient à La Florida pour rendre visite à Audax Italiano, également éliminé en Copa Chile. Face aux Itálicos, les hommes de Salas ont parfaitement débuté le match, Diego Buonanotte ouvrant le score d’un délice de lob. Mais faute de ne pas parvenir à le tuer, l’Argentin voyant son penalty arrêté par Nicolás Peric, tout allait changer. Car les locaux revenaient dans la partie, Carrasco ne manquant pas le sien (de pénalty) avant de prendre les devants moins de dix minutes plus tard, Cornejo totalement oublié dans la surface n’ayant plus qu’à pousser au fond une offrande de Faúndez. Si Chapita Fuenzalida égalisait avant la pause, jamais la Católica n’allait parvenir à reprendre les devants, manquant les rares situations qui se présentaient à elle en seconde période. Et comme les deux autres géants, les Cruzados doivent se contenter de partager les points et continuent de prendre du retard.

Car devant, les trois leaders foncent. Unión Española continue de ne pas encaisser le moindre but et signe sa cinquième victoire en six matchs, la quatrième sur le score de 1-0, Everton accélère en début de seconde période pour écraser sans partage Palestino et la belle surprise Antofagasta enchaîne un troisième succès de rang en écartant chez lui Huachipato. Les trois leaders se tiennent donc toujours en quatre points mais commencent à creuser quelques écarts, la U étant par exemple à six longueurs des Hispanos, à quatre d’Everton leur prochain adversaire. Pendant ce temps, notons la seule autre victoire de la journée à mettre au profit des Wanderers qui s’imposent tranquillement face à San Luis et restent ainsi encore invaincus, parfaitement positionnés au classement.

Les buts

Les résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.