À peine l’élimination de sa sélection digérée (quoi que…), le football chilien retrouvait son championnat, son leader invincible, ses géants pas forcément convaincants. Et comme tout fout le camp au Chili, même ces certitudes ont été bousculées lors de la 9e journée.

Qui aurait pu deviner que la neuvième journée allait être celle de la chute du leader. En déplacement à La Cisterna, Unión Española, leader invincible aux cages inviolées ne pensait pas vivre l’après-midi qu’il a vécu face à un Palestino englué à la dernière place du classement avec sa seule victoire datant du mois d’août face au promu Curicó Unido. Et pourtant. Là où ni les Wanderers, ni la Católica, ni O’Higgins, San Luis, Huachipato, la U. de Conce, Antofagasta ou la U, avaient échoué Palestino a réussi. Tout ce qui avait réussi jusqu’ici aux Hispanos de Palermo semblait un lointain souvenir, une organisation défensive à revoir, laissant des espaces dans lesquels les flèches du Tino ont fait mouche. Il ne fallait que 18 minutes pour que les hommes de Germán Cavalieri ouvrent le score et mettent ainsi fin à 738 minutes d’invincibilité pour les portiers Diego Sánchez et Cristián Guerra (le second nommé ayant disputé 92 minutes dans les cages des Hispanos depuis le début du tournoi). Et une fois menée, Unión Española s’est écroulée, incapable de réagir, totalement désarmé. Alors les locaux se sont installés, Fabián Carmona a doublé la mise juste avant de rentrer aux vestiaires, el Pájaro Gutiérrez tuant toute envie de révolte en seconde période en inscrivant le troisième but du Tino dès la reprise. L’affaire était ainsi pliée, emmené par un excellent Diego Rojas, qui délivrait passe décisive sur passe décisive, Palestino allait inscrit un quatrième but symbole du match, Roberto Gutiérrez finissant par jongler avant de déposer le ballon au fond d’un but totalement vide. Unión Española est donc tombée pour la première fois du tournoi, sa lourde chute n’est pas sans conséquences.

Car elle intervient au moment où les géants ont décidé d’accélérer ou, pour certains, de se réveiller. C’est le cas de la Católica qui a profité de la venue d’un Deportes Iquique redevenu normal pour enfin connaître la joie d’une victoire, la deuxième du tournoi. Les hommes de Salas ont attendu le milieu du premier acte et la baisse physique (!) des visiteurs qui relâchaient alors leur pressing haut, pour s’installer dans le jeu et aller menacer le portier adverse. C’est ainsi que l’incroyable allait se produire lorsqu’à la demi-heure de jeu el Tanque Silva faisait trembler les filets pour la première fois depuis 150 jours (ou 12 matchs, c’est selon). Ce but permettait aux Cruzados d’exploiter les espaces offerts à leurs contres, Silva passait à un Brayan Cortés près du doublé, il allait assister en premier spectateur à la chevauchée de Chapita Fuenzalida en début de seconde période qui se terminait par un lob synonyme de 2-0. L’affaire était entendue, le calme va pouvoir revenir quelque peu à San Carlos de Apoquindo, le tout à 15 jours du Clásico universitario.

Il en faudra (du calme) car la U avance à pas de géants et profite de la neuvième journée pour se rapprocher de la tête. En déplacement dans le Nord du pays, à Antofagasta, les hommes d’Hoyos ont dompté les Pumas de Nicolás Larcamón qui pouvaient pourtant prendre la tête du tournoi en cas de victoire. Cela a été permis notamment par une excellente première période au cours de laquelle la U a parfaitement alterné séquences à haute intensité et replis défensif et s’est reposé sur le talent du duo offensif Sebastián Ubilla – Nicolás Guerra, le premier nettoyant la lucarne de Garcés d’entrée de partie sur un service de Jonathan Zacaría qui venait de fracasser la transversale quelques minutes auparavant sur une merveille de coup franc. La U pouvait alors contrôler le match, se reposer sur Herrera lorsque les offensives locales se montraient plus précises et frapper de nouveau, lorsque Guerra lançait Ubilla pour le 2-0 à 25 minutes de la fin. Valenzuela manquera l’occasion de relancer le suspense en fin de partie, son penalty étant détourné par Herrera sur sa transversale, la U pouvait alors filer vers les trois points, ceux qui lui permettent de rêver à un bicampeonato.

Reste que pour cela, il faudra rattraper l’autre grand gagnant de la 9e journée, Colo-Colo. Les hommes de Guede s’en sont sortis une nouvelle fois grâce à Esteban Paredes qui a fait basculer une rencontre équilibrée et qui aurait pu tourner en faveur des Wanderers sans les bonnes interventions d’Agustín Orión. Après les exclusions du Mago Valdivia pour une Zidane sur Mario López, lui aussi exclu (de manière bien plus sévère le concernant), les espaces créés allaient profiter aux colocolinos et donc permettre à Paredes d’ouvrir le score à l’entrée des dix dernières minutes. Le plus dur était alors fait, Iván Morales pouvait définitivement tuer le match dans les derniers instants et plonger davantage les Wanderers d’un Nicolás Córdova qui va jouer une grande partie de son avenir à la tête des Caturros en demi-finale de la Copa Chile. Avec ce succès, Colo-Colo prend les commandes du Transición et peut aborder en position de force le duel prévu le week-end prochain face à Audax Italiano, autre gagnant de la semaine (victoire à Rancagua et troisième place du général à un point du leader). En position de force mais pas dans la plus grande des sérénités, l’absence du duo Va-Va (Valdés – Valdivia) posant de nombreux maux de tête à Guede en vue du choc de la 10e journée.

Les buts

Résultats

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Classement

chij9c

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.