À une semaine du choc l’opposant à un concurrent direct, Colo-Colo se complique la tâche et perd la première place du tournoi en même temps que ses nerfs lâchent. Derrière, la U en profite, Everton et Antofagasta restent en embuscade.
Comment peut-on être leader du tournoi et perdre tout contrôle d’une telle manière ? Telle est probablement la question qui se pose dans tous les esprits des hinchas de Colo-Colo après le déplacement à Temuco. Ouvrant la 10e journée du Transición, Colo-Colo pouvait mettre la pression sur ses concurrents directs, il leur a surtout ouvert la voie. Sur les 12 derniers déplacements à Temuco, le Cacique n’avait perdu qu’une seule fois, en 2003. C’est dire que tout semblait n’être qu’une formalité ou en tout cas devait permettre au leader de faire preuve de sérénité. Il n’en fut rien. Le premier acte a été intense, disputé, avec quelques maladresses des attaques des deux équipes et de belles interventions des portiers, surtout Agustín Orión mais a été aussi le théâtre de nombreuses fautes stupides concédées par les hommes de Guede, souvent des tacles à retardement sur les adversaires qui auront été au final lourds de conséquences. C’est ainsi que Benjamín Berríos était exclu en tout début de deuxième mi-temps, pour un second tacle raté, et faisait basculer la rencontré. Car dès lors, Colo-Colo n’allait plus rien montrer, Guede avait sorti Iván Morales et Esteban Paredes pour faire entrer Jaime Valdés et Octavio Rivero afin de reprendre le contrôle du milieu sans véritablement y parvenir donc. Et allait alors exploser en fin partie lorsqu’à la 81e minute, Matías Zaldivia concédait un penalty pour une faute de main et recevait à son tour un deuxième jaune (quelque peu sévère dans son cas) qui faisait exploser le Cacique et notamment son banc de touche. Esteban Paredes était accusé d’insultes envers le quatrième arbitre et était également expulsé, en 40 minutes, Colo-Colo venait de perdre trois joueurs dont son buteur vedette pour le choc de dimanche prochain face à Unión Española. L’affaire n’en restera pas là, le staff de Colo-Colo a en effet prévu de poursuivre ce quatrième arbitre, Patricio Polic, accusé d’avoir menacé le banc de touche (notamment Paredes) et provoqué les débordements. L’affaire a duré près de 10 minutes, au retour du jeu, Martínez ne tremblait pas et offrait l’avantage à Temuco. Cet avantage n’allait plus être cédé, les locaux bénéficiaient même d’un second penalty pour une faute grossière de Barroso sur Donoso mais Orión brillait et préservait un infime espoir. Infime voire vain car jamais Colo-Colo ne reviendra dans le match et laissait donc ses concurrents libres de reprendre leur destin en main alors que le retour dans les vestiaires du Germán Becker se faisait dans la plus grande des confusions.
Pendant que Colo-Colo patine, derrière, Unión Española et Universidad de Chile en profitent. Les Hispanos de Palermo accueillait le Deportes Iquique au Santa Laura et n’ont douté qu’un moment, le temps pour les Dragones de mener au score après le but rapide de Rebolledo. Ensuite, on n’aura vu que du rouge sur le terrain, les hommes de Palermo ont ainsi contrôlé des Dragones Celestes loin de ce qu’il fut leur niveau il y a encore quelques mois, et se sont régalés. Canales de la tête, Jaime auteur de deux golazos, ses deux premiers buts depuis 6 mois, et Gómez ont fait trembler les filets adverses et ainsi permis à la meilleure défense du tournoi d’en reprendre les commandes à moins d’une semaine du choc face à Colo-Colo, un choc qui sonne déjà comme une finale, il ne restera ensuite plus que trois matchs pour aller décrocher le Transición.
Celui qui pourrait en profiter est donc la U. La 10e journée était celle du Clásico universitario 185e du nom entre un local de l’étape qui pouvait revenir sur Colo-Colo en cas de succès et un visiteur à la dérive et en fin de cycle Mario Salas. Ce n’est pourtant pas l’impression qui s’est dégagée de ce choc même si sur le plan comptable, la logique a été respectée. Car la U a été grandement dominée par une Católica qui s’est procurée un grand nombre de situations toutes plus chaudes les unes que les autres. Des ratés de Fuenzalida au poteau de Ribery Muñoz en passant par les parades et autres exploits de Johnny Herrera, on se demande encore comment la U n’a pas concédé de but au Nacional. 15 tirs à 3, 60 % de possession et pourtant, la victoire est allée à l’Universidad de Chile sur une volée de David Pizarro, son premier but dans un Clásico universitario. Bilan, le tenant du titre et finaliste de la Copa Chile revient sur Colo-Colo et peut donc encore croire au bicampeonato quand les Cruzados ne peuvent désormais qu’attendre que l’année 2017 se termine.
Les hommes d’Hoyos croiseront en finale des Santiago Wanderers semble-t-il revigorés par cette qualification. En déplacement à Rancagua, les Caturros ont bénéficié d’une énorme erreur d’arbitrage pour prendre les devants face à O’Higgins avant d’appuyer encore et de décrocher un précieux succès des plus convaincant qui leur permet de revenir sur Palestino au promedio et ainsi espérer pouvoir encore se maintenir sans avoir à passer par la case barrage.
Attention tout de même à ne pas réduire le Transición à ces trois équipes. Car si Antofagasta fait la mauvaise affaire de la semaine en partageant les points face à Audax alors que les Pumas ont passé plus d’une mi-temps en supériorité numérique, Everton s’est replacé en s’imposant chez lui face à Concepción. Tous deux ne sont finalement qu’à quatre points du leader, parfaitement positionnés pour profiter du week-end prochain.
Les buts
Résultats

Classement




