En difficulté depuis sa défaite contre Tucuman, l'Atlético Nacional va mieux. Deux victoires de suite et une place au chaud dans les huit. Ça va nettement moins bien pour les deux clubs de Cali, avec une situation inquiétante pour l'América.
On attendait de savoir, on est rassuré. En partie au moins. L'Atlético Nacional a remis la marche avant en Liga Águila. En même temps quand les cadres sont sur le terrain c'est plus facile. Dayro Moreno enchaine. Trois buts sur les deux derniers matches de Liga Águila. Il a d'abord ouvert la voie contre l'América au Pascual avant de couler presque à lui seul l'Alianza Petrolera en ouverture de cette sixième journée. Il est évidemment indispensable à son équipe. Ses six buts depuis le début de la saison représentent tout simplement deux tiers des buts inscrits par son équipe. Arrivé récemment après son excellente première partie de saison avec Huila, Omar Duarte semble également bien s'entendre avec lui. Les deux joueurs se cherchent sur le terrain et semble être complémentaires. Plus mobile Duarte dézone et laisse donc l'axe à Moreno. Le troisième but du Nacional est d'ailleurs un bel exemple où Duarte en position d'ailier gauche a envoyé un centre téléguidé sur la tête de Dayro. Mais cette équipe verdolaga est aussi capable de se faire peur. Avec un trois buts d'avance à cinq minutes de la fin, elle a trouvé le moyen de prendre deux buts. Et comme en Argentine, Monetti n'a pas été clair. Il est d'abord sorti aux fraises puis il a essayé d'arrêter à une main une frappe surpuissante de 25 mètres… Il aura coûté cher, trop cher, depuis le début de la deuxième partie de saison. Il y a toutes les chances que son aventure en Colombie se termine alors que celle de son entraineur Jorge Almirón l’est déjà. Reste que sur le plan comptable, ces deux victoires consécutives permettent de se placer tranquillement dans le bon wagon. Sans Libertadores, cette saison régulière s'annonce sans saveur…
Sur le plan comptable, ça va mieux aussi pour Millonarios. En difficulté dans ce domaine avant d'affronter les deux clubs de Cali à la suite, le club embajador s'est lui aussi replacé. Quatre points en deux matchs et surtout une victoire importante sur la pelouse de l'América. Record du club au passage pour Ayron del Valle. Il ne lui a fallu que dix secondes pour ouvrir le score au Pascual. Un long ballon de Cadavid, remise de la tête de Marrugo et volée. Merci au revoir. Sans véritablement trembler, et avec un bon Faríñez, Millos ne s'est pas fait prier pour mettre la tête sous l'eau de son adversaire. On l'a dit dans le jeu cette équipe a montré des choses intéressantes sans que ça se traduise sur le plan mathématique. Avec tous les gros joués (sauf Junior), le club de Bogotá devrait rapidement se replacer vers le haut du tableau. Peut-être même dès ce week-end avec la réception de Rionegro, adversaire qui le précède au classement. S'il n'a pas les individualités de ces adversaires, le club bogotáno a d'autres atouts. Collectivement c'est une des équipes les plus fortes, dirigée certainement le meilleur coach de la Liga. Sur le rapport quantité/qualité le club n'est pas mal non plus avec un groupe assez homogène. Clairement il y a un coup à jouer sur les trois tableaux. Entre la Copa, la Liga et la Sudamericana l'agenda des prochaines semaines est rempli et ça ne sera pas de trop.
Ce qui ne sera pas de trop non plus, ça sera du Doliprane du côté de Cali. Surtout pour l'América qui coule lentement. Deux défaites à la maison contre ses deux plus gros rivaux. Ambiance sympa garantie. Pour revoir la surface le club escarlata a appelé un vieux de la vieille à la rescousse. Le bouillant El Pecoso Castro du haut de ses 69 ans va prendre place sur le banc. Déjà passé par l'América au début des années 2000, il va donc revenir dans le game après une expérience mitigée à Bucaramanga l'année dernière. Il devra surtout donner de la confiance à tout son secteur offensif. Avec un seul but marqué en six matches c'est tout simplement la pire attaque du championnat. Les occasions sont là mais le manque d'efficacité est tout simplement affolant. Et quand cette équipe offre des cadeaux aux adversaires comme on a pu le voir sur les deux dernières semaines, impossible d'espérer quoique ce soit. La tâche est importante, le nier serait de la folie, mais rien ne semble irrémédiable sur le plan comptable au moins. Avec cinq points en six matches, le huitième n'est qu'à quatre points alors qu'il reste deux tiers de la saison régulière à disputer (et que l'América a déjà joué l'Atlético Nacional, Millonarios, Santa Fe et Tolima). Son déplacement sur la pelouse de l'Alianza Petrolera pourrait être le début de l'opération remontée à la surface. L'autre bonne nouvelle pourrait être la qualification en Copa avec le match retour cette semaine contre Leones. Avec deux buts d'avance le ballotage est plus que favorable.
Sale période en revanche pour le voisin, le Deportivo Cali. Double contre-performance en Liga avec un point ramené de ses deux déplacements et surtout la défaite en Sudamericana qui a fait mal. Après son match nul au Campin et sa défaite en Équateur, le Depor a tout simplement été baladé sur la pelouse de Rionegro. Sans la plupart des cadres, les remplaçants avaient une carte à jouer, raté. La défense sur le premier but a été marqué au milieu d'une équipe de piquets. Sur le plan offensif, Miguel Murillo a été peu en vue. Pas mieux pour Mcnelly Torres et Benedetti qui ont été bien loin de leur niveau habituel et sans idée. Il y a eu certes un peu de mieux après la pause mais l'ensemble a été trop faible. Le niveau trop insuffisant des remplaçants est vraiment le point négatif à retenir. Inquiétant même quand le club a des ambitions nationales, voire même continentales avec la possibilité de reverser la vapeur à la maison contre la LDU Quito (un seul but à remonter). Résultat de cette semaine cauchemardesque, l'équipe azucarera se retrouve neuvième et une réaction est donc fortement attendue à la maison contre Junior ce week-end.
Junior justement nous a offert un des plus beaux matches de l'année. De retour au Metropolitano pour recevoir le DIM, les quelques 10 000 spectateurs en ont eu pour leur argent. Des occasions à la pelle, un but du gardien et la doublette Jarlan Barrera/Luis Diaz qui a régalé. On a eu un Junior de gala. Le premier a parfaitement servi le second pour l'ouverture du score. Appelé en sélection, Luis Diaz ne devrait malheureusement pas s'éterniser au pays. Il a notamment été sollicité du côté de la Belgique. Ces deux joueurs quand ils sont au top sont une merveille pour les yeux. Tel Lionel Messi, Sebastian Vieira, le gardien uruguayen de Junior, a habilement placé un coup-franc sous le mur pour donner un peu plus d'avance à son équipe. Avance de courte durée puisque le capitaine paisa German Cano a permis au DIM d'y croire un peu. En vain. Frustrant certainement pour l'équipe de Medellín qui aurait pu rentrer avec au moins un point. Castro a touché du bois et Cano a eu plusieurs occasions avant de régler la mire. Avec quatre victoires en six matches, cette équipe de Junior donne l'impression de monter en puissance petit à petit et c'est une bonne nouvelle. Pour son adversaire du soir, la doublette Castro/Cano est également très prometteuse.
Sinon la principale question en Colombie est de savoir qui mettra un but à La Equidad. Cette équipe marche tout simplement sur l'eau. Six victoires en six matches et surtout zéro but encaissé. Je me répète ce n'est pas spectaculaire, seulement neuf buts en six matches (dont six pour Peralta), mais elle est invincible. En Copa, elle s'est même offert le luxe de sortir le Deportivo Cali en aller-retour (sans prendre de but non plus). Aussi incroyable que ça puisse paraître, c'est plus de la moitié du chemin qui a été fait pour une place en quart de finale. Même chose pour l'Once Caldas qui suit de très près ce rythme infernal. Seize points et Hubert Bodhert réussi l'exploit de reproduire ce qu'il faisait à Jaguares avec une autre équipe et dans des conditions totalement différentes.
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