Dernière semaine de la phase de groupes de la Libertadores. Si la première soirée a surtout été décisive dans la course au repêchage en Sudamericana, la deuxième aura été celle qui a vu quelques favoris sauver leur place en huitièmes.

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La semaine avait démarré lentement. Un match nul entre les deux premiers et qualifiés du groupe E avec un Nacional dans le rôle de l’hôte de la soirée mais qui avait surtout la tête tournée à son Clásico de ce week-end, un autre sauvé par River Plate dans les ultimes secondes face au vainqueur du groupe A, l’Internacional. Puis deux matchs décisifs dans l’optique d’une qualification à la Copa Sudamericana.

À Lima, Palestino s’est retrouvé mené au score suite à une boulette aussi énorme qu’improbable de son gardien Ignacio González. La troisième place était alors menacée mais le Tino a su réagir et retourner le match pour assurer sa position et ainsi poursuivre sa saison continentale en Sudamericana. La saison continentale est également sauvée pour l’Atlético Mineiro qui s’en est allé s’imposer à Barinas face à Zamora sur un doublé d’un gamin de 19 ans, Alerrandro et a su résister en fin de match après la réduction de l’écart par les locaux et un match un temps interrompu par faute d’une coupure de courant et terminé dans des conditions particulières toutes les lumières n’étant pas revenues pour disputer les derniers instants du match.

La tension est alors montée d’un cran la nuit dernière avec des matchs à plus fort enjeu qu’une troisième place, des seizièmes de finale qui n’en avait pas le nom. Premier du soir, le duel opposant le vainqueur 2017, demi-finaliste 2018, Grêmio. En accueillant la Católica, le Tricolor était en position de force puisqu’un nul lui suffisait pour assurer sa place en huitièmes. Une position renforcée sur le terrain par une claire supériorité. Sans réelles idées, les Cruzados n’ont jamais pu déstabiliser un Grêmio gestionnaire qui ne se montrait pas particulièrement dangereux sur les cages de Matías Dituro mais montrait que dès qu’il voulait véritablement accélérer, il serait capable de l’être. Et il le fut sur les deux buts, un par mi-temps, qui assurent une qualification tranquille aux Brésiliens et renvoie les Chiliens en Sudamericana.

Autre point chaud, le Campeón del Siglo où Peñarol accueillait Flamengo dans un duel qui promettait « l’enfer » d’une relégation en Sudamericana au perdant, ou à Peñarol en cas de résultat nul. L’enfer sera carbonero. Car les hommes de Diego López n’ont pas pu ou su prendre le meilleur sur les visiteurs. Ces derniers auraient pu tuer le match dès le premier acte, Gabigol à la première minute, un centre fuyant d’Everton Ribeiro au quart d’heure, un autre face à face de Gabigol en milieu de mi-temps, un autre centre que Bruno Henrique ne parvenait à couper en toute fin, Flamengo a multiplié les situations de se mettre à l’abri. Sans y parvenir avant de se retrouver en danger en seconde période, surtout après l’exclusion de Pará. Peñarol a alors également eu ses chances sans pour autant être extrêmement dangereux. Le match s’est alors terminé dans la confusion et par l’élimination des locaux. Car dans le même temps, la LDU n’a pas fait dans le détail face à San José. Anderson Julio s’est offert un triplé, les Albos ont atomisé les Boliviens et prennent ainsi la deuxième place du groupe, complétant la belle soirée équatorienne.

Car la perf de la nuit reste sans aucun doute celle d’Emelec. Le Bombillo était en danger en cas de défaite ou de nul combiné à une victoire de Lara à Parque Patricios face à un Huracán déjà éliminé. D’autant que les hommes d’Ismael Rescalvo se rendaient au Brésil pour y affronter un Cruzeiro qui survolait sa phase de groupes (cinq victoires en autant de matchs). Et pourtant. Si Cruzeiro a d’abord pris le contrôle de la partie, à partir du milieu du premier acte, ce sont les visiteurs qui ont commencé à monter leurs lignes et se montrer dangereux. Matamoros trouvait la transversale de Fabio et sonnait la charge, elle allait être suivie par le golazo de la soirée signé Joao Rojas qui envoyait une demi-volée de plus de trente mètres sur la barre mais que le rebond sur Fabio transformait en but. En tête à la pause, avec un Huracán qui avait déjà fait le taf face à Lara (2-0), le ciel se dégageait pour les Electricos. Si la pression de la Raposa s’intensifiait en seconde période, et trouvait juste récompense par le but de Sassá en milieu de celle-ci, Emelec répondait en fin de match et allait obtenir un penalty que Braian Cuco Angulo transformait pour sceller de la plus belle des manières la qualification en huitièmes. Un triomphe qui est tout sauf anodin, ce n’est que la cinquième victoire d’un club équatorien en terres brésiliennes en Copa Libertadores.

Pendant ce temps, alors que Palmeiras assurait sa première place dans le groupe F en s’imposant face à la seule équipe qui avait marqué contre lui (et gagné), San Lorenzo, l’enjeu du groupe se trouvait surtout à Barranquilla où Junior accueillait Melgar avec l’obligation de s’imposer pour sauver sa saison continentale. De miracle, il n’y en aura pas eu. Finaliste malheureux de la dernière Sudamericana, Junior n’a cessé de tout faire à l’envers depuis quelques mois. Du départ de Julio Comesaña à son retour cette semaine, on mesure le temps perdu par cette équipe qui a donc sacrifié sa campagne continentale devenue un calvaire. Face à Melgar, Junior a montré un meilleur visage que lors des cinq précédentes sorties, les locaux ont dominé la partie, ont eu l’initiative une majeure partie de la rencontre. Mais n’ont jamais réussi à marquer ce but qui aurait fait basculer le match dans le bon sens. Pire, un but de Bernardo Cuesta au quart d’heure a fait qu’ils ont dû passer le reste du match à courir après ce retard, à l’image de leur phase de groupes. Et ont surtout montré leur maladresse devant les buts adverses. Bilan, Junior et son unique but inscrit dans l’épreuve quitte la compétition, ne rebondira même pas en Sudamericana. En Colombie comme partout en Amérique du Sud, on appelle cela un fracaso.

Les buts

Nacional 1 – 1 Cerro Porteño

Zamora 1 – 2 Atlético Mineiro

River Plate 2 – 2 Internacional

Alianza Lima 1 – 2 Palestino

Grêmio 2 – 0 Universidad Católica

Rosario Central 2 – 1 Libertad

Cruzeiro 1 – 2 Emelec

Huracán 3 – 0 Deportivo Lara

Palmeiras 1 – 0 San Lorenzo

Junior 0 – 1 Melgar

Peñarol 0 – 0 Flamengo

LDU Quito 4 – 0 San José

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.