Première journée de la phase de groupes de la Libertadores et déjà quelques équipes sont en grand danger. Du terrible bilan colombien aux dangers de l’altitude en passant par les accidents industriels, retour sur la première semaine.
Guide de la phase de groupes
Zéro sur trois. À l’heure de revenir sur la première semaine de phase de groupes, les maux de tête seront nombreux pour les Colombiens. América et Junior disposent de circonstances atténuantes, le DIM un peu moins. Les deux premiers nommés accueillaient deux monstres, deux favoris au titre, respectivement Grêmio et Flamengo. Et tous deux ont déçu. Junior a payé des largesses défensives, un manque de concentration d’entrée de partie (un duel trop facilement perdu et un Everton Ribeiro délaissé dans la surface – les hommes de Julio Comesaña sont même passé près de prendre un copier-coller d’entrée de second acte) et un manque d’efficacité dans les moments clés (à l’image de l’incroyable raté de Teófilo Gutiérrez à 0-1). L’América d’Alexandre Guimarães a peiné dans l’entrejeu, souffrant des transitions rapides de Grêmio, et ne parvenant à imposer son jeu. Pour l’un comme pour l’autre, un mot peut résumer la prestation : consistance. Ni Junior, ni l’América en ont fait preuve, finalement tranquillement gérés par des géants brésiliens. Mais tous deux avaient l’excuse de la réception d’un ogre continental. Excuse derrière laquelle Independiente Medellín ne pourra pas se cacher. Le DIM a été à l’image de ses deux compatriotes : peu inspiré, peu efficace et surtout peu concentré. En une demi-heure, la première du match, les locaux se retrouvaient déjà avec deux buts dans les valises face à un concurrent direct à la deuxième place du groupe, Libertad. Comme les autres, le Poderoso a souvent manqué d’idées, a manqué de créativité, souffert dans les airs et été peu dangereux dans la profondeur. Et l’a donc payé : Daniel Bocanegra à la troisième minute, l’immortel Óscar Cardozo peu avant la demi-heure, ont permis au Gumarelo de pouvoir ensuite gérer la rencontre même si la réduction de l’écart de Murillo en seconde période, juste récompense pour le mieux affiché par les locaux, a donné un peu de suspense à la fin de match. Reste qu’avec trois défaites à la maison, les Colombiens sont déjà en grand danger.
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La semaine n’a pas été meilleure pour les « géants » argentins. Certes Boca et River avaient d’autres préoccupations en tête, envoyé les équipes B en déplacement (River poussant le vice jusqu’à l’absence d’el Muñeco Gallardo sur le banc). Boca a quand même pu ramener un point de son déplacement au Venezuela, alors que River a totalement explosé à la Casa Blanca, face à une LDU dont on a beau répéter qu’il ne faudra pas la prendre à la légère, mais qui reste encore peu considérée. Pendant ce temps, le petit nouveau, Defensa y Justicia y a pourtant cru face à Santos. El Halcón a réalisé une belle première période, conclue sur une avance d’un but au tableau d’affichage mais les hommes d’Hernán Crespo n’ont pas réussi à tenir le rythme, piégés par un Santos plus efficace et emmené par un facteur X nommé Yeferson Soteldo. La seule lueur est venue du Racing qui a ramené la victoire du Venezuela face à Estudiantes de Merida. Non sans mal, tant La Academia a surtout réalisé un festival de maladresses offensives avant de se retrouver menée au score et arracher la victoire sur le fil. Mais dans ce marasme général, cette victoire faisait du bien.
Le marasme, il est aussi côté Chili. Si peu d’espoirs accompagnaient le déplacement de Colo-Colo à Cochabamba pour affronter Jorge Wilstermann, tant le Cacique est à la dérive et attend de trouver un successeur à Mario Salas pour reconstruire – la défaite qui s’en est suivie est finalement assez logique tant Colo-Colo n’a pas pesé sur la rencontre, la grande désillusion est venue de la Católica. Sans concurrence au pays, la Católica est clairement celle qui doit être le porte-drapeau du Chili en Libertadores. Seul souci, le déplacement au Beira-Rio face à l’Inter s’est soldé par une leçon. Les hommes d’Ariel Holan ont explosé en dix minutes, le temps que Paolo Guerrero s’offre un doublé et une passe décisive, mais surtout ont montré que le rythme était trop élevé pour eux, parvenant à maintenir pressing et intensité uniquement un mi-temps avant de voler en éclat. C’est aussi à cela que l’on mesure la marge qui sépare désormais les puissants Brésiliens du reste de la confédération et laisse finalement peu de perspectives d’exploits sur la durée à certains pays.
Une marge que tout le monde peut mesurer avec donc un quasi sans-faute des Auriverdes (Athletico Paranaense face à Peñarol, Palmeiras en Argentine s’ajoutant à la liste). Il y a cependant eu un échec, celui de São Paulo. Faute de gérer l’altitude de Juliaca, faute aussi à une apparente suffisance dans le jeu, le Tricolor a été puni par Binacional, qui a réussi à retourner le match pour signer son premier succès en Libertadores dès son premier match. Un succès que l’Alianza Lima ne semble plus connaître à domicile : depuis la victoire face à Nacional en 2012, les Blanquiazules n’ont plus gagné chez eux. En recevant de nouveau les Uruguayens, ils pensaient bien mettre fin à cette malédiction : c’est raté, avec au passage l’un des buts les plus rapides de l’histoire de la Libertadores inscrit par Santiago Rodríguez dès la douzième seconde.
Réponse : NON
— Lucarne Opposée (@LucarneOpposee) March 6, 2020
Record : 6 secondes pour Félix Suárez joueur d'Alianza Lima vs Santa Fe en 1976
Ailleurs, à noter l’incroyable démonstration donnée par le vainqueur de la dernière Sudamericana, Independiente del Valle qui s’en va punir son voisin Barcelona au Monumental (3-0), les débuts tranquilles de Guaraní qui domine sans forcer Bolívar et la très mauvaise opération du Decano Olimpia qui se met en danger quasiment tout seul face à Delfín, laissant échapper une victoire qui lui semblait promise.
L’ensemble des buts
Les résultats
Internacional 3 – 0 Universidad Católica
Defensa y Justicia 1 – 2 Santos
América de Cali 0 – 2 Grêmio
Independiente Medellín 1 – 2 Libertad
Athletico PR 1 – 0 Peñarol
Caracas 1 – 1 Boca Juniors
Jorge Wilstermann 2 – 0 Colo-Colo
Barcelona 0 – 3 Independiente del Valle
Tigre 0 – 2 Palmeiras
Junior 1 – 2 Flamengo
Delfín 1 – 1 Olimpia
Guaraní 2 – 0 Bolívar
LDU Quito 3 – 0 River Plate
Estudiantes de Mérida 1 – 2 Racing
Deportivo Binacional 2 – 1 São Paulo
Alianza Lima 0 – 1 Nacional
