On connait trois des quatre demi-finalistes de l’édition 2020. Deux Brésiliens, un Argentin – qui attend un compatriote – qui partagent un point commun : celui d’avoir fait la démonstration de leur force.

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Tous avaient connu un match aller qui autorisaient une gestion du match retour, tous ont semble-t-il décidé de marquer les esprits. La semaine des quarts de finale retour a débuté par la force tranquille de Palmeiras face à Libertad. Le Verdão avait été souvent bousculé à l’aller, au retour, il a contrôlé un Guma qui a pourtant eu quelques situations en début de match, on pense notamment à l’opportunité pour Sebastián Ferreira sortie par Weverton, mais qui, une fois mené au score, a fini par disparaître. Gustavo Scarpa a ainsi lancé les siens vers un succès, aidé par l’exclusion d’Iván Piris peu après l’heure de jeu, et Palmeiras, symbole d’équilibre et de puissance à l’image de son capitaine Gustavo Gómez, a pu dérouler, ajoutant deux buts à son escarcelle et prenant tranquillement le premier ticket pour le dernier carré.

Dans ses pas, Santos a décidé de pousser un peu plus la volonté d’affirmer sa force. Rien n’était pourtant écrit par avance dans ce duel 100% auriverde, Grêmio restant une valeur sûre. Mais il n’a fallu que douze secondes au Peixe pour frapper, l’excellent Kaio Jorge profitant d’une énorme erreur de Jean Pyerre dont la passe mal assurée vers David Braz se transformait en ballon dans la profondeur pour l’attaquant de Santos. Ce but assommait d’entrée Grêmio qui subissait face à un Santos déchainé et qui profitait des nombreux espaces laissés par la défense du Tricolor. Lucas Braga déboulait côté gauche et servait Marinho qui nettoyait la lucarne de Vanderlei, en un quart d’heure, l’affaire était pliée d’autant que dans ses cages, John était infranchissable, sortant les opportunités de Jean Pyerre puis de Matheus Henrique en première période, le coup franc de David Braz en deuxième. Au cours de celle-ci, Kaio Jorge s’offrait un doublé, Thaciano entretenait une once d’espoir en fin de partie, que Laércio douchait immédiatement. Trop rapide pour Grêmio, Santos retrouve ainsi le dernier carré.

Trop rapide, River Plate l’a été pour un Nacional qui, pour ses retrouvailles au Gran Parque Central avec Marcelo Gallardo, a totalement explosé. La faute à une exclusion précoce de Sergio Rochet, son meilleur joueur (avec Gabriel Neves). La faute aussi à un River Plate injouable quand il est à ce niveau, qui n’a cessé de faire s’abattre des vagues rouges sur un Nacional trop naïf, trop lent et laissant trop d’espaces. Alors que dire de la performance de ce Millo record. River a encore passé six buts à un adversaire, portant son total à trente-et-un buts en dix sorties de Libertadores, Borré s’est offert un triplé, quasiment que des copier-coller, et si Nacional a inscrit deux buts en infériorité, il n’a rien pu faire face à cette incroyable machine qu’est River. Marcelo Gallardo file vers sa quatrième demi-finale consécutive de Libertadores, la cinquième de son ère, son River démontre encore et toujours sa capacité à se réinventer, à exploiter la moindre défaillance tactique adverse. Et surtout, à montrer qu’importe les départs, qu’importe les absences, il reste un monstre continental dont la demi-finale face à Palmeiras s’annonce déjà comme un futur grand moment de cette fin d’année.

Reste donc un ticket à composer, il sera pour Racing ou Boca, et pour l’instant semble pencher côté Academia. Au Cilindro, la bande à Beccacece a confirmé ses valeurs en Libertadores. Patient, le Racing l’est autant qu’il sait mettre de l’intensité et poser son jeu. Car cette Academia montre du caractère, le même que celui qui lui a permis de triompher de Flamengo et face à un Boca sans réelles idées, cela permet de prendre un petit avantage à l’heure de devoir se rendre à la Bombonera. Racing s’est imposé sur la plus petite des marges – mais sans encaisser le fameux but à l’extérieur – grâce à un mouvement très BKCC (neuf passes avant le but) et a laissé Boca sans réaction. L’inquiétude est là pour les fans xeneizes : ce Boca de Russo semble usé, sans énergie ni idées dès que le vent tourne du mauvais côté. Car Boca avait eu l’opportunité de tromper Arias, par Tevez, Villa et Fabra, mais n’a pas su profiter de son temps fort pour se mettre à l’abri et se retrouve ainsi à devoir courir après le score au retour. Rien n’est impossible bien évidemment, mais les dernières sorties en Libertadores (on ne prendra pas véritablement en compte celles de Copa Diego Maradona étant donné l’absence de réelle envie de la jouer est importante) n’incitent pas à l’optimisme.

Résultats et vidéos

Palmeiras 3-0 Libertad

Santos 4-1 Grêmio

Nacional 2-6 River Plate

Racing 1-0 Boca Juniors

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.