Auteur d’une folle remontée, Emelec a décroché une place en finale du championnat 2017 et a conclu l’affaire en enterrant les doux rêves d’un Delfín qui a longtemps espéré rester dans l’histoire du football local.

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On avait laissé la Segunda Etapa entre les mains de Delfín à cinq journées de la fin. L’idée d’un titre historique sans avoir à passer par la case « finale » faisait son chemin d’autant que le Cetáceo venait alors de résister à celui qui s’annonçait comme son seul véritable concurrent, Emelec. Malheureusement pour le club de Manta, la suite n’a pas été des plus joyeuses. Car le vainqueur de la Primera Etapa n’a ensuite gagné qu’un seul des cinq derniers matchs, le tout dernier face à un Fuerza Amarilla déjà dans la charrette vers la Primera B. Et de fait, a chuté au classement se retrouvant quatrième de la Segunda Etapa, doublé par les Militares du Nacional et par l’autre belle révélation de l’année équatorienne, Macará auteur d’une performance de choix, celle de s’imposer au Monumental lors de l’ultime journée et ainsi priver Barcelona, demi-finaliste 2017, d’un retour en Libertadores en 2018, prenant au passage leur place, les Ambateños découvriront la compétition pour la première fois de leur histoire.

Alors Emelec a foncé, quatre victoires sur les cinq derniers matchs, quatre points pris sur six lors des deux Clásicos del Astillero de retard (dont un 3-0 sec au Capwell), le Bombillo s’est rapidement assuré la première place, se permettant même de lâcher le dernier match. Un relâchement qui aurait pu avoir quelques conséquences puisqu’il offrait la première place à la table annuelle à Delfín et donc permettait au club de Manta d’accueillir la finale retour.

 

 

Encore fallait-il sortir sans trop de dégâts du match aller au Capwell. Au coup d’envoi, la balance penchait largement en faveur d’un Cetáceo qui avait décroché 3 nuls et remporté le dernier match face à Emelec lors des quatre rendez-vous de l’année. Si la dynamique penchait donc en faveur du Bombillo, le bilan 2017 favorisait les visiteurs. Chacun était touché par quelques absences clés, Mondaini côté Emelec, Garcés côté Delfín, mais l’impact n’a pas été bien grand pour le Bombillo. Malgré un Luis Luna qui a tenté de maintenir l’espoir vivant pour les visiteurs, les locaux n’ont fait qu’une bouchée de leurs invités. Emmenés par Preciado et Ángulo insaisissables, les hommes d’Arias ont alors décroché un succès suffisamment large (4-2) pour espérer décrocher le titre au Jocay quelques jours plus tard. Privé de Carlos Garcés et de Francisco Silva, Delfín devait donc remonter deux buts de retard et est rapidement sorti pour presser les lignes arrière d’Emelec, passant souvent par les côtés et menaçant les cages de Dreer par des centres qui manquaient cependant de trouver preneur ou, comme sur l’énorme situation de Murillo, ne se transformaient pas en but, l’absence de Garcés se faisant notamment ressentir. Alors, en bon gestionnaire, Emelec allait tuer le suspense juste avant de rentrer aux vestiaires. Sur un coup franc de Fernando Luna, Ayrton Preciado était totalement oublié par l’axe du Cetáceo (notamment Chancelor) et pouvait ajuster Ortiz pour ouvrir la marque. La hinchada emelecista pouvait commencer à célébrer un 14e titre qui n’avait jamais été aussi proche. Au retour des vestiaires, Delfín continuait de dominer mais manquait toujours de justesse pour espérer un miracle avant de se faire punir. Matamoros trouvait Bryan Ángulo qui humiliait Chancelor avant d’aller plier l’affaire face à Pedro Ortiz. 2-0, la suite n’était que douce gestion du chronomètre. Delfín ne réussira pas l’exploit de la décennie en Equateur, le petit Cetáceo se consolera en se rappelant qu’il aura terminé premier à la table annuelle qui comptabilise les 44 matchs de la saison. De son côté, Emelec décroche sa 14e étoile, il revient à une longueur de son plus grand rival, Barcelona.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.