On avait quitté l’Équateur aux mains de Barcelona, à l’issue de la première phase du championnat 2018, on a assisté au grand retour d’un géant (trop) longtemps endormi : la Liga de Quito. Reste désormais à confirmer.

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Trois ans que ce n’était pas arrivé. Trois d’attente et une phase de reconstruction auront ainsi permis à la Liga de Quito de retrouver le sommet de la ligue équatorienne. Sous la houlette de Pablo Repetto, l’ancien faiseur de miracle d’Independiente del Valle, les Albos avaient déjà semblé montré qu’ils étaient sur la voie de la rédemption lors du précédent tournoi. C’est désormais certain. Emmené notamment par un duo de buteurs composé de l’immortel pirate Hernán Barcos et de Juan Anangonó, la LDU s’est assurée de participer à la Libertadores 2019 en remportant la Primera Fase du championnat équatorien avec notamment des succès convaincants face à Emelec au Capwell (lire Équateur – Campeonato Ecuatoriano 2018 : Inside Emelec - LDU) ou au Monumental face à Barcelona, soit les deux grands rivaux pour le titre.  

Il faudra désormais faire sans le Pirate, parti faire trembler les filets au Brésil et qui ne deviendra probablement donc pas le meilleur buteur de l’histoire de la LDU (90 buts, le record étant à 92, propriété de Polo Carrera), et il faudra aussi résister aux rivaux de Guayaquil bien décidés à ne pas laisser le triomphe facile aux Albos. Reste que le contexte général voit les clubs perdre quelques éléments importants. Barcos pour la LDU, l’excellent Ayrton Preciado et Jefferson Montero côté Emelec en sont des exemples. Reste les Toreros qui résistent mieux. Si Erick Castillo file au Mexique, le groupe reste tout aussi stable et les arrivées d’un Joffre Guerrón, certes loin du niveau qui était le sien à l’époque de Tigres, le retour du superbe Christian Alemán, celui de José Ayoví et surtout le retour au pays de Frickson Erazo après quatre années (et quatre clubs) au Brésil montrent les ambitions des dauphins de la Primera Etapa.

Le hit de l’année :  Jhon Jairo Cifuente

Reste qu’aux côtés des trois grands habituels, si Independiente del Valle peine à suivre, ne trouvant plus la stabilité qui faisait sa force, deux équipes en profitent pour se mêler à la course aux accessits. La première est une confirmation : Delfín. Désormais coaché par Fabián Bustos, le Cetáceo réussit le plus dur, s’installer dans le top 5. La formidable saison 2017 marquée par une Primera Etapa remportée et une finale pour le titre n’a ainsi pas été sans lendemain. Car d’une part, le petit club de Manta est parvenu à regarder ses adversaires en Libertadores droit dans les yeux, jouant la qualification jusqu’à la dernière journée, tout en parvenant à se tenir en championnat en remontant tranquillement la pente une fois le calendrier allégé. Le Cetáceo sera évidemment l’une des équipes à suivre lors de la Segunda Etapa.

L’autre empêcheur de tourner en rond se nomme Universidad Católica avec, à l’heure de l’écriture de ses lignes, le tube du moment au pays : Jhon Jairo Cifuente. Ce n’est pas la première fois que vous croisez son nom sur LO mais la trajectoire de l’avant-centre des Camaratas est tout simplement folle. 28 buts en 17 matchs de D3 en 2014, un transfert à Macará avec qui il claque 25 buts en 54 matchs de D2 puis une arrivée à la Católica pour y découvrir l’élite et continuer d’affoler les statistiques. Aux 17 buts inscrits en 2017 et après un titre de meilleur buteur de la Sudamericana (5 buts en 4 matchs), l’attaquant a répondu avec 24 buts en 21 apparitions en championnat cette année. Un but toutes les 77 minutes et une Católica qui se place ainsi à la troisième place à mi-parcours, deuxième meilleure attaque du championnat, Jota Jota attire quelques convoitises venues d’Europe (on parle notamment de Fenerbahçe). À ses côtés, Jeison Chalá, deux ans de moins, mais meilleur passeur du tournoi. Grâce à ce duo, la formation de Santiago Escobar est l’une des belles attractions du tournoi. La preuve que la Primera équatorienne n’est désormais plus l’histoire d’un trio.

Classement final Primera Etapa

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.