Dix-sept ans que cela n’était plus arrivé. Depuis le titre du Libertad de Tata Martino, le Paraguay n’avait plus titré un champion au terme d’une phase finale à élimination. Et dès le premier tour, des géants vont tomber.

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La pandémie mondiale ayant bouleversé les choses, la fin de l’Apertura, remporté par le Cerro Porteño, il y a un mois a contraint les instances locales à raccourcir au maximum le Clausura. C’est ainsi qu’au cours des huit dernières semaines, les douze formations de l’élite se sont affrontées une fois (avec un match sur terrain neutre histoire d’en jouer cinq à domicile et autant à l’extérieur) et on a ensuite conservé les huit premiers pour une Liguilla qui décidera du champion. Une Liguilla qui se joue en un match sec, tel un Final 8 européen et qui donc mettra fin à cette drôle d’année dans les derniers soupirs de décembre (la finale étant prévue le 30 décembre prochain).

La courte phase régulière ne permettait ainsi que peu d’erreurs et quelques géants, comme le trio Olimpia, Libertad et Guaraní, un temps concerné par d’autres enjeux (la Libertadores) ont forcément laissé des points sur leur chemin. D’autant que les éliminations de la compétition continentale ont aussi rebattu quelques cartes et vu des entraîneurs valser. L’excellent Daniel Garnero a ainsi quitté le Olimpia dont il avait fait une arme quasi invincible, Morinigo a fini par sauter à la tête de Libertad après une élimination assez logique face au géant Palmeiras. Ces points perdus en route ont fait que les deux clubs blanco y negro n’ont pu se hisser aux sommets du tournoi et surtout se retrouvent désormais face à deux énormes matchs d’entrée de Liguilla. Du côté d’Olimpia, l’arrivée de Néstor Gorosito ne s’est pas traduite par un nouveau départ, pire, en perdant les trois clásicos qui lui ont été offert, le technicien argentin se retrouve aux portes de la sortie en cas de nouveau dérapage. Et le risque est grand car Olimpia, modeste sixième (à trois points du leader), devra affronter le Cerro Porteño pour un superclásico qui sent la poudre. Chez Libertad, si la dynamique finale est à peine meilleure (il faut dire qu’il est difficile de faire pire que les trois défaites en quatre matchs d’Olimpia), le classement lui offre Guaraní dès les quarts.

Conséquence de ces duels annoncés entre géants, il y aura forcément deux surprises en demi-finales. Vainqueur de la phase régulière, 12 de Octubre n’a connu les joies d’un titre qu’à une reprise, lorsqu’il a décroché le Clausura 2002 (avant de perdre le championnat en finale face à Libertad). C’est en leader et qualifié pour la prochaine Sudamericana, en venant de faire tomber le Cerro Porteño pour prendre cette place, que el 12 va entrer dans cette Liguilla, s’offrant un quart plus à leur portée face à Guaireña, alors que son dauphin, Nacional, autre surprise, se frottera à Sol de América. Début des hostilités cette nuit.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.