Il aura fallu une dernière remontada pour que le Decano fasse valoir sa suprématie sur le football paraguayen. Qu’importe le format, le roi reprend toujours son trône.

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Trois étapes, deux clásicos : tel aura été le chemin suivi par Olimpia pour retrouver sa couronne. Première étape, le Cerro Porteño, écarté aux tirs au but après un match animé : un premier acte où chacun se répond rapidement dans le premier quart d’heure, que le Cerro semble ensuite mettre sous contrôle avant qu’Olimpia ne réplique en début de seconde période, se procurant deux belles situations, puis se contente de devoir défendre une infériorité numérique d’une dizaine de minute. C’est alors qu’Alfredo Aguilar entrait en piste, sortant les tentatives de Nelson Haedo et d’Enzo Giménez lors de la séance de tirs au but. Le plus gros rival sorti du chemin, la demi-finale face à Sol de América n’avait été qu’une étape tranquille, grâce à une violente accélération en deuxième période après quarante-cinq premières minutes de possession mais avec quelques menaces reçues.

Restait donc la dernière étape de cette folle semaine et un nouveau clásico face à autre adversaire de grande valeur : Guaraní, à peine secoué par l’affaire Raúl Bobadilla, tout de même présent sur le terrain – l’attaquant de l’Aborigen est sous le coup d’une enquête de la commission de discipline pour sa célébration aux limites de l’exhibitionnisme face à Libertad, le jugement étant prévu après la finale, il était donc autorisé à jouer. Sur le terrain, le père et le fils ont lancé un clásico d’observation. Dix minutes à se regarder puis un Guaraní qui prend le match en main (la seule opportunité du premier acte côté Decano sera un coup franc de Recalde). Les hommes de Gustavo Costas dominaient donc la partie, une tête de Bobadilla lançait véritablement les hostilités, puis un coup franc de Miguel Benítez lançait un nouvel avertissement avant que Javier Báez ne manque le penalty du 1-0 pour le Legendario en milieu de premier acte. Qu’importait alors au final car une relance rapide de Servio, une combinaison Merlini-Bobadilla et le centre de ce dernier trouvait Nico Maná qui ouvrait alors le score. Guaraní appuyait et moins de cinq minutes plus tard, après un centre de Cecilio Domínguez dévié au premier poteau par Villalva et Javier Báez tenait sa revanche. 2-0 à la pause, on ne donnait alors pas cher d’Olimpia.

Le même duo manquait la balle du 3-0 en début de second acte. Il ne s’en doutait pas encore, mais c’était probablement le tournant du match. Car dans la foulée, l’important troisième but de la rencontre était inscrit par el Pollo Recalde, à la limite du hors-jeu, mais accordé après VAR. Le match avait changé d’âme : Olimpia dominait alors et obtenait le penalty du 2-2 suite à une main de Javier Báez. Ale Silva avait ramené les siens, tout était relancé et le Decano dominait la rencontre. Jusqu’à l’exclusion de Sergio Otálvaro qui rééquilibrait de nouveau les débats. Une dernière émotion, le but de Tito Torres pour Olimpia à cinq minutes de la fin, refusé pour hors-jeu, et tout se jouait alors aux tirs au but, comme lors du clásico des quarts de finale. Là encore, Alfredo Aguilar brillait, stoppant la tentative de Benítez, et étant sauvé par sa transversale sur l’ultime tentative de Raúl Bobadilla. Olimpia décroche ainsi sa quarante-cinquième étoile. Un an après avoir surpris l’Argentine en décrochant la Copa de la Superliga avec Tigre, Pipo Gorosito, trois victoires, trois nuls, trois défaites avec le Decano, décroche quant à lui un deuxième titre national.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.