Le football est de retour au Paraguay. Après une année 2020 plutôt bien gérée par les instances suite à la pandémie et qui, sur le terrain, a vu le Cerro Porteño et Olimpia faire briller une étoile supplémentaire dans leur constellation de titre, l’année qui arrive s’annonce particulière en raison d’une élite encore plus réduite.

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L’Apertura pour le Cerro Porteño, le Clausura pour Olimpia, qu’importe la crise sanitaire, les géants paraguayens ont tout de même réussi à continuer leur moisson de titre locaux. C’est ainsi et tout naturellement en favoris qu’ils se présentent sur la ligne de départ d’une année 2021 dont l’élite a été chamboulée. Car avant de se lancer dans le tournoi, il convient de rappeler qu’en raison d’une Intermedia 2020 qui n’a jamais repris suite à la crise de la COVID-19, il n’y a eu aucune promotion dans l’élite paraguayenne. Conséquence, alors qu’au sud, l’Argentine gelait ses relégations, le Paraguay continuait comme si de rien n’était, le Sportivo San Lorenzo et General Díaz étant renvoyés à l’étage inférieur pour 2021. Un étage inférieur qui se jouera ainsi à dix-huit, enverra trois équipes en première division à l’issue de la saison (le champion récoltant même une place en Copa Sudamericana), et une autre en barrages pour la promotion. C’est donc une élite resserrée à dix éléments qui s’apprête à animer la saison 2021, avec une seule relégation à l’issue de celle-ci. Mauvais clin d’œil du destin, l’Apertura qui vient de débuter a été nommé « Centenario de Sportivo Luqueño » alors que le club auriazul l’aborde justement à cette dernière place. À noter enfin la création d’une Super Coupe du Paraguay qui opposera en décembre prochain l’équipe qui aura le meilleur total au classement annuel au vainqueur de la Coupe.

Les quatre fantastiques

Sur le terrain donc, le titre se jouera une fois encore entre les quatre géants. Du côté d’Olimpia, qui a cru un temps perdre son entraîneur Pipo Gorosito, les mouvements ont été assez nombreux : Ramón Sosa, Jordan Santacruz, Walter González, Gastón Olveira, Marcelo Estigarribia et Edwar López arrivent, accompagnés par Saúl Salcedo dont le transfert est pour l’instant l’objet d’une lutte avec Huracán, faisant que le défenseur paraguayen ne peut encore pas débuter avec les siens. Chez le grand rival Cerro Porteño, le marché a été assez calme. Si Nelson Haedo Valdez ne poursuit pas l’aventure (touché par la COVID-19, il pourrait poursuivre sa carrière du côté d’Argentinos Juniors), si Josué Colmán s’en est allé pour briller du côté de Guaraní, il y a finalement eu peu de mouvements. Mauro Boselli et Mateus Gonçalves arrivent du Brésil pour renforcer un groupe déjà solide. Restent les deux autres grands, Libertad et Guaraní chez lesquels ça a beaucoup bougé. On notera les arrivées de Bautista Merlini, Cristian Javier Báez, Ramón Martínez et, dernier en date, l’excellent Alexander Barboza, ancien de River Plate et Defensa y Justicia. De quoi densifier davantage le groupe de Daniel Garnero et en fait un vrai prétendant. Enfin, chez l’Aborigen aux côtés de Josué Colmán, Gustavo Costas, qui a un temps menacé de quitter le club, pourra aussi compter sur el Keko Villalba et après avoir rêvé attirer Sergio Díaz (dont le prêt est un échec à l’América), devrait aussi en profiter pour continuer de faire briller sa nouvelle promesse : Milton Maciel.

Derrière ce quatuor, avec un championnat resserré en dix-huit journées, il ne faudra pas prendre beaucoup de retard. On suivra tout de même avec attention Guaireña, l’une des belles surprises de l’année passée, même si l’effectif a beaucoup bougé durant l’intersaison. Loin tout de même du record des vingt-et-un départs, vingt-et-une arrivées de River Plate, des dix-sept départs et douze arrivées de Luqueño (à suivre tout de même le duo Guillermo Beltrán - Édgar Benítez devant). Deux équipes qui vont donc surtout chercher à sauver leur place dans l’élite.

Libertad frappe d’entrée

La première journée a proposé un premier clásico, le blanco y negro, entre Olimpia et Libertad. Un duel qui s’est déroulé au Para Uno et a fini par tourner en faveur des visiteurs, piégés par le jeu de transition rapide des hommes de Garnero et par un manque de constance et de bons choix offensifs, des défauts généralement habituels en début de saison. Reste que le Decano ne peut pas se permettre de céder du terrain car devant, le Cerro Porteño est déjà parti, deux victoires en autant de matchs, suivi de près par Guaraní dont la machine à but Fernando Fernández est toujours aussi efficace et qui, après un spectaculaire nul en ouverture face à Nacional, a cartonné River Plate avec notamment un premier acte très convaincant et une deuxième période placée sous le signe de l’efficacité. Et surtout avec un quatuor offensif, Maciel à gauche, Franco à droite, Fernández et Florentín devant, qui promet de causer bien des soucis aux défenses de première division.

Résultats

River Plate 1 – 4 Guaraní

Nacional 1 – 0 Sol de América

Cerro Porteño 1 – 0 Sportivo Luqueño

12 de Octubre 0 – 2 Olimpia

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.