2018 restera une année à part pour le football péruvien. Tout comme 1930, 1970, 1978 et 1982, cette année a été marqué par la participation de la sélection nationale à la Coupe du Monde et ce retour après trente-six années d’absence.

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La Blanquirroja : Un rêve éveillé

La sélection arrivait en 2018 en étant invaincue sur toute l'année 2017 avec à la clé cette qualification tant attendue à la Coupe du Monde en Russie. Pour son premier match de préparation, elle affronte la Croatie, future vice-championne du monde, qu'elle bat à la surprise générale en proposant un jeu de contre impressionnant. Quelques jours après, elle domine totalement une robuste équipe d'Islande avec encore une fois un jeu collectif alléchant et surtout maitrisé. Ses trois prochains adversaires se heurteront aussi à une équipe qui a retrouvé son football et qui s'annonce prête pour ce mondial russe. L'objectif est clair : remporter la première place du groupe devant la France, futur championne du monde, le Danemark et l'Australie. On y croit au pays des Incas qui se veut être la sensation de cette compétition en jouant avec l'envie et surtout le soutien de ses inconditionnels hincha venus en nombre en Russie. Une semaine avant le coup d'envoi du Mondial, le pays apprend que son meilleur joueur et capitaine, Paolo Guerrero, est autorisé par la FIFA à rejoindre ses coéquipiers pour disputer cette compétition. Sa suspension pour dopage est « gelée » et le meilleur buteur péruvien peut réaliser son rêve. Pour le Pérou, le retour à la réalité sera brutal. Lors du premier match contre le Danemark, Christian Cueva rate un penalty dans les arrêts de jeu de la première période. En deuxième mi-temps le Danemark prend le dessus et marque sur un contre. L'entrée de Guerrero ne changera rien et la Blanquirroja perd son premier match. Coup dur. Victoire obligatoire pour le prochain match contre la France, grand favorite du groupe. Mais le Pérou n'y arrivera pas malgré une grosse pression en deuxième période, la France remportera son match et la première place du groupe. Les Incas sont abattus par cette élimination précoce mais remporteront leur dernier match contre l'Australie avec un but de Paolo Guerrero pour finir sur une bonne note. Même si la déception est évidement énorme, les Péruviens retiendront la joie et l’effervescence d'un mondial et pour beaucoup le rêve de voir sa sélection disputer une Coupe du Monde. La bonne nouvelle sera la prolongation de Ricardo Gareca à la tête de la sélection en vue de la Copa América en 2019 puis la Coupe du Monde au Qatar en 2022.

Le championnat: La domination d'une équipe

Si la sélection joue en rouge et blanc, c'est le bleu ciel qui a dominé le championnat local. Le Sporting Cristal a remporté deux des trois tournois composant le championnat puis à largement dominé l'Alianza Lima lors de la double confrontation en finale pour s'adjuger le titre de champion national. Un homme se dégage évidement de cette équipe, il s'agit de l'ancien montpelliérain, Emanuel Herrera qui a battu le record historique de but inscrit sur une saison avec ses quarante buts. L'Alianza Lima, vice-championne, n'a quant à elle remporté aucun tournoi en arrivant second a l'Apertura et au Clausura ce qui lui a tout de même permis une qualification en demi final de play-off. Demi-finale remportée face à Melgar mais finale perdu contre le Sporting Cristal. La Blanquiazul ne réédite pas son exploit 2017 et ne sera pas double-champion. En Libertadores, c'est dans le groupe de la mort que tombera l'Alianza et malgré un premier match nul encourageant contre Boca Juniors à Lima, elle ne remportera aucun point contre Palmeiras, Junior et explosera à la Bombonera pour le match retour contre les Xeneizes.

2018 aurait pu être l'année de Melgar, le beau jeu proposé par l'entraineur colombien Hernán Torres, a permis au Domino de remporter le Clausura mais aussi à exploiter tout le potentiel d'excellents jeunes joueurs comme Alexis Arias et Christofer Gonzáles. Malheureusement, Melgar s'est complètement liquéfié lors des deux matchs de demi-finale contre l'Alianza Lima. Au match aller, les rouge et noir perde leur avance de trois buts en laissant leur rival égaliser par trois fois. Au match retour, aucun joueur ne réussit à transformer son tir lors de la séance de tirs au but ratant une place en finale. Melgar peut nourrir des regrets surtout que son entraineur colombien à quitter le club a l'issue de cette saison et pourrait voir partir ses pépites Arias et Gonzáles.

Du côté du maintien, nous retrouverons finalement la U en première division l'année prochaine. Universitario a réussi l'opération sauvetage après un début de saison ratée et a pu compter sur sa hinchada infatigable qui a tout donner pour soutenir son équipe de cœur. C'est aussi ça être un grand du Pérou, pouvoir compter sur un peuple crema qui n'a pas lâché son équipe dans les pires moments. Les joueurs ont donc tout donnés lors du tournoi Clausura, pour enchainer les victoires et remonter à une 9ème place inespérée, à trois points de la coupe Sudamericana. Nous aurons donc droit aux bouillant Clásico contre l'Alianza la saison prochaine.

La belle histoire de cette saison reste cependant la qualification du Binacional en Sudamericana ! L'équipe de la ville de Desaguadero, frontalière avec la Bolivie, jouait en amateur en 2017 avant de remporter la Copa Peru synonyme d'accès à la première division. On ne donnait pas cher de la peau du Poderoso del Sur et pourtant après une saison plus que réussi avec l’objectif du maintien dépassé, il goutera les joie d'une coupe continentale avec une rencontre contre le puissant Independiente d'Argentine. En revanche, l'histoire est moins belle du côté de Sport Rosario et Comerciantes Unidos qui rejoindront la deuxième division en 2019.

La deuxième division, quant à elle, a vu se couronner l'Universidad Cesar Vallejo qui évoluera donc en première division. Les poètes seront accompagnés par le vainqueur de la Copa Peru, le Pirata FC qui sera sans doute l'équipe à suivre ne serait-ce que pour son maillot arborant ni plus ni moins que le visage de Jack Sparrow, le plus célèbre pirate du cinéma ! Le club historique de la ville de Trujillo, Carlos A. Manucci revient lui aussi en première division après 25 ans d’absence. Pour accéder à l'élite, Manucci a remporté le cuadrangular d'ascension ou le tournoi de la dernière chance qui consistait à un mini tournoi composé de deux équipes de Segunda (Manucci et Cienciano) et deux équipes de la Copa Peru (Alianza Universidad et UDA) Les deux premiers, Manucci et Alianza Universidad ont eu le droit d'accéder à la première division.

Le 11 type 2018

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Romain Lambert
Romain Lambert
Parisien expatrié sur les terres Inca, père d’une petite franco-péruvienne, je me passionne pour le football de Lima à Arequipa en passant par Cusco. Ma plus forte expérience footballistique a été de vivre le retour de la Blanquirroja à une coupe du monde après 36 ans d’absence.