La cinquante-deuxième édition du championnat national péruvien débute ce week-end. Outre les habituels favoris, les outsiders aux dents longues, elle sera le théâtre du retour d’ancien géants et de l’arrivée de petits nouveaux. Tour du propriétaire.

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Cette année, le championnat péruvien passe sous pavillon de la Fédération Péruvienne de Football (FPF) qui prend le contrôle sur la ADFP (Asociacion Depotiva de Futbol Profesional). La FPF a décidé dans un premier temps de renommer le Descentralizado pour lui trouver un nom plus glamour, plus accessible et surtout exportable à l'international. Le nom de « Liga » est vite trouvé avec donc la « Liga 1 » pour la première division et la « Liga 2 » pour l'échelon inférieur. En revanche, le format reste le même avec deux tournois majeurs : l'Apertura et le Clausura avec cette fois-ci dix-huit équipes au lieu de seize les saisons précédentes. La nouveauté réside dans une nouvelle coupe baptisée « Copa Bicentenario » où s'affronteront les clubs de Liga 1 et Liga 2, sorte de Coupe de la Ligue péruvienne à l’issue de laquelle le vainqueur sera qualifié à la Copa Sudamericana de la saison prochaine.

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Les prétendants au titre

cristalSporting Cristal

Ville : Lima

Surnoms : los Celestes, los Cerveceros

Le tenant du titre a marché sur le championnat la saison dernière. L'équipe de Mario Salas a été la plus régulière mais a perdu ses meilleurs éléments lors du mercato avec notamment le départ de son entraineur chilien, Mario Salas, accompagné de son meilleur joueur, Gabriel Costa, tous deux arrachés par Colo-Colo. Cristal perd aussi l'un de ses joueurs les plus prometteurs en la personne de Marco López qui s'envole pour la MLS. Côté arrivées, Cristal enregistre le transfert de Christofer Gonzales, excellent avec Melgar la saison dernière, ce qui lui a valu sa première convocation en équipe nationale du Pérou. Emanuel Herrera et ses quarante buts la saison dernière devrait quant à lui rester au club, ce qui finalement en ferait la meilleure recrue. Les Celestes peuvent aussi s'appuyer sur leur centre de formation, qui a fourni pas moins de cinq joueurs à la sélection sub20 pour disputer le Sudamericano au Chili. En Libertadores, le Sporting Cristal se trouve dans un groupe abordable avec Olimpa (Paraguay), Godoy Cruz (Argentine) et Universidad Concepción (Chili). Ce n'est pas l'équipe qui s'est le mieux renforcée, mais elle sera toujours redoutable en 2019 et prétend clairement au titre final.

MelgarMelgar

Ville : Arequipa

Surnoms : el Dominó, Los Rojinegros

Melgar est l'équipe de province qui a le plus de chance de bousculer les clubs liméniens. La saison dernière El Dominó était proche d'une place en finale avant de fondre au tirs au but contre l'Alianza Lima en demi-finale. Des joueurs importants ont quitté le club en fin de saison, comme le gardien Diego Penny, remplacé par l'international Carlos Cáceda, mais surtout Christofer Gonzales parti chez le champion en titre Sporting Cristal ainsi que Emanuel Biancucci, cousin de Lionel Messi, qui rejoint Newell's Old Boys. Mais Melgar peut encore s'appuyer sur l'international équatorien John Narváez et le jeune prometteur Alexis Arias qui ont fait les beaux jours du club la saison dernière. Comme depuis quelques saisons, le club d'Arequipa peut décrocher un tournoi voire même le titre national.

alianzalimaAlianza Lima

Ville : Lima

Surnom : los Intimos, los Blanquiazules, los Aliancistas

Après avoir été couronné en 2017, l'Alianza échoue la saison dernière en finale face à un Sporting Cristal beaucoup trop fort. L'entraîneur Pablo Bengochea quitte le club et est remplacé par Miguel Angel Russo, le technicien argentin qui avait gagné la Libertadores avec Boca Juniors en 2007. Un grand nom arrive donc dans le championnat péruvien au grand bonheur des amoureux du football. L'Alianza réalise un mercato presque parfait avec plusieurs arrivées interessantes comme le meilleur joueur du Deportivo Municipal, le milieu de terrain Manzaneda. Mais aussi Joazihno Arroe, excellent avec Sport Boys. Les Blanquiazules enregistrent le retour de l'international Wilder Cartagena, formé au club, en provenance de Veracruz (Liga MX). Mais le gros coup du mercato est l'arrivée du gardien de la sélection, Pedro Gallese qui revient au Pérou après une parenthèse mexicaine au club de Veracruz. Avec ces arrivées, l'Alianza Lima se positionne en favoris pour le titre de champion 2019.

En revanche, en Libertadores, le club est reversé dans un groupe très relevé avec River Plate, champion en titre, et l'Internacional de Porto Alegre, club d'un certain Paolo Guerrero... formé à l'Alianza ! On leur souhaite bien du courage en espérant faire mieux que l'année dernière et son unique point en phase de groupes.

universitarioUniversitario

Ville : Lima

Surnom : la U, los Cremas

Après une année 2018 plus que compliquée et un maintien assuré au dernier moment, la U espère jouer les premiers rôles en 2019 et recrute aussi un gardien international ; l’expérimenté Jose Carvallo qui encadrera le jeune gardien prometteur Patrick Zubczuk. Mais le joli coup de la U est d'avoir attiré Alejandro Hohberg, un des meilleurs joueurs du rival de toujours, l'Alianza Lima. On espère donc retrouver un grand Universitario qui luttera pour le titre qui lui échappe depuis 2013 et tentera de renouer avec son histoire glorieuse. Universitario ne jouera aucune coupe continentale cette année et pourra ainsi focaliser uniquement sur le championnat.

Les outsiders

garcilasoReal Garcilaso

Ville : Cusco

Surnom : la Maquina Celeste

Après une belle année 2017, le club de Cusco est rentré dans le rang en 2018 mais accroche tout de même une jolie quatrième place au classement cumulé. Pour la saison 2019, c'est le Chilien Hector Tapia qui dirigera le club. L'ancien coach de Colo-Colo pourra s'appuyer sur son maitre à jouer Alfredo Ramua encore excellent en 2018. On notera aussi le retour du goleador argentin Daniel Carando et de l'ancien crack Reimond Manco qui cherchera à relancer sa carrière.

Le Real Garcilaso n'a pas réussi à se qualifier en Libertadores suite à son élimination en première phase contre les Vénézuéliens du club de La Guaira.

municipalDeportivo Municipal

Ville : Lima

Surnom : Muni, los Ediles

Muni rate de peu la qualification à la Libertadores en terminant cinquième du classement 2018. Le club historique de Lima cherchera une fois de plus à renouer avec le succès et un titre qui lui échappe depuis 1950. Malheureusement son meilleur joueur, Jose Manzaneda s'échappe à l'Alianza Lima. Pour le remplacer, le club mise sur l’expérimenté uruguayen, Egidio Arevalo Rios.

Muni essaiera de faire bonne figure en Copa Sudamericana et débutera contre le club argentin de Colón.

huancayoSport Huancayo

Ville : Huancayo

Surnom : el Matador Rojo

Huancayo a fait bonne impression en 2018 en pratiquant un beau football prôné par son entraîneur Marcelo Grioni. Le Matador Rojo s'est retrouvé en finale du Torneo de Verano contre le Sporting Cristal mais n'a pas réussi à s'imposer lors des tournois Apertura et Clausura. Le redoutable trio offensif composé de Valverde, Liluya et Neumann sera sans doute reconduit en 2019 pour le plus grand bonheur des spectateurs.

univsanmartinUniversidad San Martín de Porres

Ville : Lima

Surnom : los Santos, l'USMP

Trois fois champion national dans les années 2000, l'USMP est une véritable machine à former les talents de demain. Plusieurs joueurs font partie de la sélection péruvienne des U20 dont le maître à jouer Jairo Concha qui sera le joueur à suivre de cette équipe. C'est un jeune joueur très habile balle au pied et surtout bien entouré avec la tête sur les épaules. Le gardien international péruvien, Diego Penny, arrive en provenance de Melgar pour notamment encadrer les jeunes et apporter toute son expérience. Les buts des Santos seront bien gardés. Une connexion intéressante existe aussi entre le club et le continent africain où trois joueurs ivoiriens évoluaient sous les couleurs des Santos dont les excellents Ake Loba et Koffi Dakoi. Cette année c'est le Nigérian Sunday Afolabi qui est venu poser ses valises dans le club de Lima.

utcUTC

Ville : Cajamarca

Surnom : el Gavilan norteno

Sans être transcendant, Le club de Cajamarca a su profiter de ses quelques bonnes périodes pour accrocher une septième place et ainsi se qualifier à la Copa Sudamericana. Il affrontera les Uruguayens du Cerro. En championnat, Cajamarca viendra jouer les troubles fêtes et pourquoi pas décrocher un tournoi.

La lutte pour le maintien

cantolaoAcademia Cantolao

Ville : Callao

Surnom : el delfin

Le club formateur de Claudio Pizarro a assuré le maintien l'année dernière et signera donc une troisième année en première division. Le club du Callao a une politique centrée sur la formation des jeunes et dispose d'une équipe première avec des joueurs quasiment tous formés au club. Parmi eux, un jeune latéral du nom de Carlos Cabello se dégage, à 21 ans il est devenu maitre de son couloir droit et a même attiré l'attention de Ricardo Gareca à plusieurs reprises. Diego Pizarro, petit frère de, fait aussi parti du club.

ayacuchoAyacucho FC

Surnom : los Zorros

Après avoir complètement raté son tournoi Apertura, Ayacucho termine troisième du Clausura et arrive à se sauver d'une descente qui lui semblait promise. Beaucoup de remaniements dans cette équipe comme la saison passée, il est donc difficile d'y voir clair dans les objectifs du club. Pour l'anecdote, les Renards comptent dans leur rang un ancien joueur du FC Metz, Wilmer Aguirre, surnommé le petit renard. Passé aussi à l'Alianza Lima, il est le meilleur buteur péruvien évoluant dans le championnat local encore en activité.

binacionalBinacional

Ville : Desaguadero

Surnom : el Poderoso del Sur

La sensation 2018. Le club de Desaguadero, ville située à la frontière en le Pérou et la Bolivie, accède au professionnalisme en 2018 après avoir remporté la Copa Peru 2017. El Poderoso del Sur était destiné à vivre un enfer en première division mais il en fut rien. À la surprise générale, Binacional termine à la huitième place qualificative pour la Copa Sudamericana et affrontera le géant argentin Independiente.

sbaSport Boys

Ville : Callao

Surnom : los rosados, la misilera

Le club du Callao est considéré comme le quatrième gros club du Pérou mais ces dernières années sont difficiles et le champion de Segunda 2017 a longtemps flirté avec la zone rouge. C'est simple, il n'a gagné aucun de ses déplacements en 2018. Le joueur clé pour le maintien fut Joazinho Arroe. Le milieu offensif a porté le club sur ses épaules avec son compagnon en attaque Luis Tejada. Malheureusement, les deux hommes ont quitté le club à l'issue de la saison. Autant dire que cette année 2019 s'annonce périlleuse pour les rosados.

unioncomercioUnión Comercio

Ville : Rioja

Surnom : el Poderoso de Alto Mayo

L'unique club de la selva (la jungle) présent dans l'élite. Club formateur de Miguel Trauco, actuel joueur de Flamengo, s'est sauvé de justesse l'année dernière. L'objectif était le maintien et cela ne changera pas cette année avec une équipe faible sur le papier mais qui sait produire du beau jeu quand elle est piquée dans son orgueil.

Les promus

ucvUniversidad César Vallejo

Ville : Trujillo

Surnom : los Poetas, la UCV

Défait en finale de Segunda par Sport Boys en 2017, les poètes avaient loupé de peu l’ascension en première division. Mais après avoir été dans le purgatoire pendant deux saisons, l'UCV retrouvera l'élite en 2019.

manucciCarlos A. Mannucci

Ville : Trujillo

Surnom : la Tricolor, los Carlistas

Vingt-cinq ans. Il aura fallu attendre vingt-cinq longues années pour revoir le club de Trujillo en première division. Mais ce miracle fut possible notamment grâce à la réforme des ligues professionnelles voulue par la FPF. En effet, en augmentant le nombre de participants de seize à dix-huit, la FPF octroit quatre places aux divisions inférieures au lieu de deux habituellement. Mannucci, deuxième de second division était qualifié à un mini tournoi de promotion qu'il remporta.

piratesPirata FC

Ville : Lambayeque

Surnom : los Piratas

En remportant la Copa Perú 2018, le petit poucet découvrira l'élite et tachera de faire aussi bien que son prédécesseur, le Binacional en assurant le maintien et pourquoi pas en visant une place en coupe continentale. Pour le moment, les spectateurs pourront apprécier son logo inspiré des aventures du capitaine Jack Sparrow de la franchise Disney « Pirates des Caraïbes ». Le président du club est toujours en pourparlers avec Disney pour l'utilisation du visage de Jack Sparrow pour son logo. Les Pirates peuvent aussi compter sur un renfort de choix, l'international panaméen Luis Tejada, qui a fait les beaux jours d'Universitario en 2017 et de Sport Boys en 2018.

ahuanucoAlianza Universidad

Ville : Huánuco

Surnom : los Azulgranas

Dans la ville de Huánuco, on a plus l'habitude de voir le grand León de Huánuco en première division mais cette année ce sera son rival, l'Alianza Universidad. Le deuxième club issu de la Copa Perú arrive en première division par le biais du Torneo de Ascenso tout comme Carlos A. Manucci. Les amateurs de la ville de Huánuco ont déjà évolué en première division lors de la saison 1991.

Programme du week-end

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Romain Lambert
Romain Lambert
Parisien expatrié sur les terres Inca, père d’une petite franco-péruvienne, je me passionne pour le football de Lima à Arequipa en passant par Cusco. Ma plus forte expérience footballistique a été de vivre le retour de la Blanquirroja à une coupe du monde après 36 ans d’absence.