Le championnat péruvien a enfin rendu son verdict onze mois après le début de la saison. La bataille de Lima opposant Cremas et Celestes nous a livré deux matchs intenses entre les deux meilleures équipes de cette année mais avec un seul vainqueur, le Sporting Cristal.
Une saison à n’en plus finir. Débuté le 31 janvier à Arequipa et un premier match entre Melgar qui recevait Universitario, le championnat péruvien a connu un coup d’arrêt le 9 mars à cause de la pandémie de coronavirus pour reprendre le 7 août dans un premier temps puis le 18 août pour finir le 20 décembre. C’est donc sur un rythme fou que se sont déroulés la fin de l’Apertura, le Clausura et enfin les play-offs. Si Universitario s’est qualifié directement en finale en ayant remporté l’Apertura et en terminant deuxième du classement général, le Sporting Cristal a dû batailler contre une équipe tenace d’Ayacucho FC en finale de Clausura puis en demi-finale de play-offs avant de retrouver la U en finale nationale. Les Celestes se sont donc présentés face aux Cremas avec trois matchs couperets de plus que son rival. Finalement cette différence ne s’est pas faite sentir lors de ces deux matchs de finale.
Avantage Cristal
C’est le Sporting Cristal qui a dominé dès le début du match aller et Jose Carvallo, gardien de la U, a été très sollicité notamment sur quatre corners consécutifs. Emanuel Herrera s’est procuré la première occasion avant le quart d’heure de jeu. Alors qu’Universitario tentait en vain de réagir sur une frappe totalement dévissée de Jonathan Dos Santos, Cristal ouvrait le score sur corner grâce à Gianfranco Chávez à la 25e. En fin de première période, Universitario se procurait une énorme double occasion qu’il pourra amèrement regretter. Car au retour des vestiaires, Jorge Cazulo retrouvait ses jambes de vingt ans pour prendre de vitesse les deux défenseurs de la U et doubler la mise pour le Sporting Cristal. Alberto Quintero réduisait l’écart à la suite d’un corner pour relancer le match et donner de l’espoir aux Cremas. Des espoirs qui fondent au fil du match et au fil des occasions dangereuses du Sporting Cristal. Dans les derniers instants, Emanuel Herrera perd son duel face à Jose Carvallo et l’arbitre siffle la fin du match sur ce score de deux buts à un en faveur du club Celeste. Ce score laisse entrevoir un deuxième acte très ouvert pour le plus grand bonheur des amateurs de football.
La vingtième étoile
La physionomie du match retour a été similaire au match aller avec Universitario solide et appliqué et Sporting Cristal qui s’est procuré le plus d’occasions franches. Cette fois, c’est la U qui allume la première mèche dès la troisième minute avec un tir sur coup franc qui frise le cadre de Renato Solís. C’est ensuite le gardien de la U qui est une nouvelle fois très sollicité comme sur ce duel gagné face à l’intenable Emanuel Herrera. On assiste à une belle finale qui tient ses promesses avec la présence des deux meilleures équipes de cette saison. Ce qu’il manque à cette première période ce sont les buts. Ils arrivent juste après la pause et contrairement au match aller, c’est Universitario qui marque en premier avec le même buteur, le Panaméen Alberto Quintero. La finale est alors complètement relancée car le score global est maintenant de deux buts partout. Tout est à refaire pour le Sporting Cristal. Le match entre alors dans une phase plus agressive entre les acteurs sur et en dehors du terrain. Alors que les fautes s’enchainent, le ton commence à monter aussi sur les bancs des entraineurs et staff technique. À vingt minutes de la fin, le Crema Armando Alfageme se convertit en héros du peuple Celeste en marquant contre son camp. 1-1, Sporting Cristal reprend l’avantage. Sur le banc de touche, le ton monte d’un cran lorsqu’Ángel Comizzo s’écharpe avec le staff du Sporting Cristal pour ensuite se faire exclure par l’arbitre principal. Après six minutes de temps additionnel, la fin du match est sifflée sur une victoire du Sporting Cristal. La bataille de Lima est remportée par l’équipe la plus régulière de la saison sans avoir gagné l’Apertura ou le Clausura, mais ayant terminé première du classement général. L’éternel Jorge Piki Cazulo peut soulever le trophée, son cinquième personnel avec le club, pendant que les supporters dans les rues peuvent alors chanter « Siempre primeros, siempre campeones », nous sommes toujours les premiers, toujours champions ! C’est également le deuxième titre d’affilée de l’entraîneur Roberto Mosquera après celui de 2019 avec Binacional. Le Sporting Cristal confirme un peu plus sa suprématie sur le championnat péruvien en gagnant un titre tous les deux ans depuis 2012. Celui-ci aura une saveur particulière dans un contexte particulier, c’est le vingtième du club qui lui permet de se rapprocher un peu plus de l’Alianza Lima (vingt-trois titres) et d’Universitario (vingt-six titres).
