Seulement deux journées et les choses semblent déjà se clarifier. Le Bolso revient en force avec un très bon Gonzalo Bergessio en attaque alors que les Carboneros continuent leur parcours rouleau compresseur. Les deux grands sont donc leaders, accompagnés seulement des Bohemios du Wanderers, Defensor ayant chuté contre Danubio. Tout cela a t’il déjà un sens, ou est-ce que tout reste à faire ?

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Uruguay 2018 : guide de la saison

Rampla Juniors 0 – 3 Nacional

C’était l’équipe qui faisait douter tout le monde. Comment donc Nacional allait-il réagir en ce début de saison après le départ de quelques joueurs, un mercato fait sur le tard, composé principalement de revenant (Romero et De Pena) et d’un vieil attaquant (Bergessio), un barrage de Libertadores pas évident à jouer face à Chapecoense... Et bien le Bolso est bien là, plus vivant que jamais, qualifié en Libertadores et ayant gagné deux fois en championnat sur les deux premières journées, deux victoires tranchantes marquées par une pluie de but. La première face au promu a été offerte par trois erreurs défensives lors des vingt premières minutes. Cela aide. Au final, victoire 4 à 2 avec déjà deux buts de renard de Bergessio, et un golazo du Colo Romero. Pas si mal le mercato. Ce week-end, le Nacional jouait Rampla Juniors, équipe plus sérieuse jouant notamment cette année la Sudamericana. Malheureusement, Rampla a perdu quelques joueurs également durant le mercato, et l’équipe de Ronco Lopez va rapidement être débordé par Nacional. Medina avait fait quelques changements dans cette période où Nacional doit jouer tous les trois jours, et les nouveaux (Peruzzi, Eramuspe, Bergessio) étaient tous là. Au final, c’est le milieu à trois Aguiar, Rodriguez, et surtout le jeune Neves, qui va dominer la première période. Nacional se crée quelques occasions, Rampla aussi d’ailleurs, mais c’est Bergessio qui ouvre le score à la réception d’un bon centre effectué de demi-volée par Bueno. Au retour des vestiaires, rebelote mais de l’autre côté. Bueno déborde, centre, et Bergessio marque le deuxième, son quatrième en seulement deux matchs. Rampla est dépassé, d’autant plus que son milieu, en souffrance, va perdre De Leon qui prend un deuxième jaune à la 68ème. Le jeune Labandeira clôturera la marque à la 80ème, sur une belle passe en retrait de Gonzalo Bueno, auteur sur ce match d’un triplé de passe décisive, meilleur match depuis sa signature il y a six mois.

Côté Rampla, Lalinde et Rigoletto ont chacun eu une chance face à Mejia sans réussir à marquer, le milieu a beaucoup souffert au cœur du jeu, Rocha notamment. Côté Nacional, gros match de Bueno et Bergessio. Barcia a aussi bien sans réussir à marquer. Très bonne surprise que ce Neves, devant la défense, qui a beaucoup couru et a dominé sa zone de jeu. Peruzzi côté droit a réussi son premier match, Erramuspe par contre a fait peur à tout le monde sur quelques actions. Bon match de l’ex toulousain Mejia qui a fait deux ou trois arrêts à des moments clefs.

Joueur du match : Gonzalo Bueno

Peñarol 4 – 1 River Plate

Que de certitudes côté Carboneros. C’est l’année de la Libertadores, impossible autrement. Collectivement et individuellement, la meilleure équipe uruguayenne des 5-10 dernières années. Après une victoire 2-0 face à un Racing malgré tout joueur la semaine dernière, Peñarol affrontait ce dimanche son équipe chat noir des dernières années. Le score ne reflète pas le match, car le manya aurait pu gagner avec un écart beaucoup plus important. Le score était vierge à la mi-temps car l’arbitre n’avait pas validé un but de Fidel Martinez pourtant valable, et n’avait pas sifflé un penalty sur Canobbio, mais Peñarol domine déjà rageusement. On ne voit pas le bon vieux Olivera en attaque de River, isolé, on ne voit personne capable de sortir un ballon au milieu. L’échéance n’est que repoussé à la 48ème minute, où, sur un coup franc à l’entrée de la surface, Cebolla Rodriguez envoie un missile pleine lucarne. Dans la foulée, le même Cebolla est exclu pour une semelle inutile au milieu de terrain. On se dit alors que Peñarol pourrait regretter toutes ces occasions non converties. Que neni. A 10 contre 11, les Carboneros continuent d’être supérieurs dans tous les domaines à leur adversaire. Grand match sur les côtés d’Estoyanoff et surtout de Canobbio, sur lequel j’avais mes réserves tant il n’était pas exceptionnel du côté de Fénix, mais sa technique fait merveilles dans une équipe qui domine le terrain comme Peñarol. Au final, en infériorité, le manya marque trois buts de plus, le premier sur une course de Gargano, ou toute la défense de River se dit qu’il va finir par passer le ballon car ce n’est pas un finisseur. À tel point que ce dernier se retrouve en tête à tête contre Perez qu’il trompe au ras du sol. Dans la foulée, le même Gargano effectue un amour de passe décisive vers Estoyanoff dans la profondeur, ce dernier trompant Perez après l’avoir débordé sur sa gauche. Le dernier est l’œuvre de Gianni Rodriguez, qui vient de signer en provenance de River Plate. 4 à 0 à 10 contre 11, voici le type de domination qu’effectue Peñarol sur ce championnat. River marquera en toute fin de match un but réduisant l’écart sur un corner, sans changer le cours du match.

Côté River, Ale a surnagé en défense, dégageant beaucoup de ballons de la tête. Perez a repoussé l’échéance en première mi-temps. Sinon, le vide. Calzada, Jones ou Da Luz sont loin du niveau qu’ils devraient avoir. Côté Peñarol, pas grand-chose à dire sinon à reprocher à Cebolla la semelle stupide qui va le suspendre un match. Fidel a marqué mais le but a été injustement refusé, le milieu Canobbio, Gargano, Cebolla et Estoyanoff a été extraordinaire, d’un niveau exceptionnel. En défense, pas grand-chose à faire, donc Varela et Hernandez sont bien montés et ont apporté offensivement. Match presque parfait.

Joueur du match : Walter Gargano pour l’activité, le but, la passe décisive…

Danubio 2 – 1 Defensor

Le Defensor est donc le perdant de la semaine. La première journée avait pourtant été marquée par une victoire facile contre le promu Atenas 3 à 0 au Franzini avec des buts notamment de Cougo et Cabrera. Defensor arrivait affaibli à Jardines avec la blessure de Cougo et la suspension de Benavidez. Danubio de son côté se reconstruit avec de nouvelles recrues en défense et en attaque, l’équipe de la Franja a fait match nul lors de la première journée au Paladino, face à Progreso. À noter qu’en attaque, Defensor a remplacé Gonzalo Carneiro par le magnifique German Rivero, joueur de football et de plein d’autres choses. C’est ce même Rivero qui ouvre le score dès le début du match sur un bon centre de Castro, Rivero s’impose bien face à Felipe et décroise sa tête pour tromper Cristoforo. On sent malgré tout que ce but est contre le cours du jeu, Danubio dominant la rencontre au milieu et en attaque, avec un grand travail de sape de Ribair Rodriguez au milieu, et de Federico Rodriguez ou Cepellini devant. A la 34ème, Nacho Gonzalez (pas celui de Wanderers, un autre plus jeune) dribble la défense au terme d’une belle action collective et égalise en trompant Reyes de prés. Mi-temps, un partout, match agréable à regarder. La deuxième mi-temps va être dominée de la tête et des épaules par Danubio, avec notamment le penalty sifflé sur Felipe et converti par Terrans pour le 2-1. A la fin du match, l’équipe de la Franja aura d’autres occasions, notamment un un-contre-un incroyable perdu par Fede Rodriguez. Malgré l’empilement d’attaquant côté violet avec les entrées de Waterman et Milan, rien y fera. Victoire de Danubio 2-1.

Côté Defensor, mauvaise soirée, particulièrement pour Facundo Castro, Suarez ou Cabrera. La défense a subi les vagues successives, malgré Goni ou Correa pas forcement dans un mauvais soir. Côté Danubio, gros match du milieu de terrain, de Ribair Rodriguez omniprésent, de Ignacio Gonzalez, de Pablo Cepellini. A noter le match de Felipe, ex-Sud America, pris sur le but de Defensor mais très bon par la suite, parfois un peu agressif mais il a bien ferré Rivero par la suite.

Joueur du match : Ribair Rodriguez

Pour le reste

Viatri est donc blessé depuis Noël suite à l’explosion non maîtrisée d’un pétard lors de la soirée du réveillon. Il ne voit, pour le moment, toujours que d’un œil. Peñarol lui a proposé de prolonger son contrat, classe pour une fois.

Les buts

Résulats

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Classement

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Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba