Nacional accumule les points avec sa quatrième victoire en quatre matchs de championnat, le tout ponctué d'une qualification en phase de poule de Libertadores. Que de chemin fait par Medina depuis le premier clasico d'été. Peñarol suit de près après une belle victoire contre Liverpool. Wanderers chute, seul un bon Danubio suit les deux grands. Quatrième journée en Uruguay, le meilleur championnat du monde.
Nacional 4 – 0 Cerro
Pas de qualification directe en Libertadores, un recrutement au compte-goutte effectué, avec quelques joueurs arrivés en toute fin de mercato, une équipe dans le doute, à reconstruire, le départ avorté de Polenta, le tout saupoudré de difficultés financières, les clasicos d'été que Peñarol gagne assez facilement, avec une classe d'écart, et on se dit que 2018 va être dure pour le Bolso. C'était fin janvier. Depuis, Nacional a éliminé un brésilien et un argentin pour se qualifier en phase de poule de Libertadores et a écrasé ses quatre premiers matchs de championnat. Le tout grâce à un homme, Alexander Medina. Ce dernier a réussi à créer une osmose dans le groupe entre des jeunes (Corujo, Oliva, Nieves, Labandeira), des vieux de la maison (Polenta, les deux Fernandes, Fucile) et Gonzalo Bergessio, arrivé en toute fin de Mercato, ayant déjà marqué 6 buts. Surtout, malgré un calendrier difficile, il a réussi à créer un roulement positif incluant l'ensemble du groupe. Ainsi, certains jouent presqu’exclusivement la Libertadores (Corujo, Arismendi, Conde, Seba Fernandez, Viudez), d'autres uniquement le championnat (Mejia, Aguiar, Erramuspe, Bueno...). De sorte que l'on commence à parler de deux équipes, une pour le championnat, une pour la Libertadores. Jusqu'à quand cela tiendra ? Personne ne le sait. Mais le match contre Cerro ce week-end a encore été dominé par le Bolso.
Il faut dire que deux éléments ont bien aidé. Les quinze premières minutes sont très intéressantes et très équilibrées, avec deux très grosses occasions, un ballon volé par Bergessio qui passe de peu à côté, et dans la foulée une frappe, magnifique, de Barbosa qui vient s'écraser sur l'équerre de Mejia. Au final, c'est Nacional qui a la chance d'ouvrir la marque dès la quinzième minute suite à un coup franc, il récupère la balle à six mètres du but et fusille Irrazabal. Dans la foulée, l'autre élément qui va aider fortement le Bolso est un arbitrage disons favorable, avec de très nombreux cartons jaunes pour Cerro en 20 minutes de temps, terminant logiquement avec l'expulsion de Diaz. Avec un Cerro à dix, très remonté contre l'arbitre, Nacional va par la suite dérouler, avec un penalty logique obtenu en fin de première mi-temps bien tiré par Bergessio, un but tout aussi logique dès le retour des vestiaires, marqué par ce même Bergessio, avant que Bueno ne clôture la marque. Dommage que Nacional ait pu à ce point dérouler après l'expulsion, car les quinze premières minutes étaient vraiment intéressantes, la suite a été un match d'entraînement.
Côté Cerro, le match restera comme celui de la frustration. Pas grand-chose à dire quand après 30 minutes on perd à 10 contre 11. L'entraîneur n'a rien fait, non plus, pour ramener le calme. Dans la tempête, peu de joueurs sont sortis par le haut, la défense a été prise, le milieu n'a pas su contenir au cœur du jeu ni proposer de solution sur les côtés (très mauvais match de Klein par exemple), et l'attaque a dû courir contre un mur, et ni Acuña ni Franco ne sont armés pour cela. Du côté Bolso, très bon match encore de Bergessio, qui est toujours placé au bon endroit au bon moment, il n'apporte pas grand-chose dans le jeu mais va marquer 40 buts cette saison s'il continue ainsi. Joueur idéal pour le championnat, comme l'a bien noté Medina. Derrière l'équipe a été solide, les côtés ont bien apporté surtout côté droit la doublette Peruzzi/ Barcia. Nieves a encore fait un excellent match en milieu récupérateur. Aguiar s'impose petit à petit. C'est du solide.
Joueur du match : Gonzalo Bergessio
Peñarol 2 – 1 Liverpool
Peñarol reprend son petit bonhomme de chemin après le match nul du week-end dernier contre Wanderers. Match nul, cela peut paraître comme deux points de perdus, mais Wanderers est un adversaire coriace, et d'autres équipes perdront ces points au Viera. Peñarol a souffert lors de ce nul de l'absence de Cebolla Rodriguez, suspendu suite à son carton rouge reçu contre River. Il est toujours suspendu pour ce match contre Liverpool et cela se sent au milieu de terrain, Guzman Pereira étant moins bon défensivement et surtout offensivement que Cebolla. Pourtant, Peñarol domine le début du match avec un Fidel Martinez très remuant en pointe. Peñarol joue haut, mais joue avec le feu car derrière, l'ancien du club Carlos Nuñez joue à fond le contre, étant toujours à la limite du hors-jeu, provoquant constamment la défense. Il aurait dû obtenir un penalty sur une faute d'Arias non-sifflé par l'arbitre. À la place, c'est Peñarol qui ouvre le score dans la foulée sur un très bon centre d'Estoyanoff, Martinez remet de la poitrine sur Maxi Rodriguez qui marque d'un high-kick de volée. Joli but dans la construction, l'entente en attaque encore une fois rend les choses plus faciles. Mais le renard Carlos Nuñez rode toujours en attaque et, peu avant la mi-temps, sur un coup-franc du milieu de terrain sur lequel la défense carboneros ne se met pas en place, Platero est seul à l'entrée de la surface et remet en pivot vers Nuñez qui trompe Gurruceaga au sol. Score nul, un partout à la mi-temps. A l'heure de jeu, Leo Ramos fait entrer deux attaquants, Palacios et Frenandez. Je pense sur le coup que ce n'est pas le bon choix, que Fidel Martinez avait fait un bon match, que l'organisation offensive va être chaotique... Sauf que les deux entrants sur un coup-franc, et que Fernandez marque de la tête sur ce qui est évidemment son premier ballon. Très bon coup de pied arrêté d'Hernandez. Dans la foulée, Palacios a l'occasion d'aggraver la marque de la tête mais sa frappe passe de peu à côté. Leo Ramos a donc eu raison, bon coaching entraînant la victoire, Liverpool pressant en fin de match sans réussir à se montrer dangereux.
Côté Liverpool, bon match de l'équipe malgré la défaite, bon match de Piriz, ancien de Peñarol, au milieu, bon match d'Alaniz, de Carlos Nuñez, de Gabrielli sur le côté. Il aura juste manqué un peu plus de poids offensif, l'équipe jouant sans doute avec la peur de vouloir attaquer. Ça rend la victoire beaucoup plus difficile. Côté Peñarol, certains joueurs sont apparus bizarrement fatigué en deuxième période, comme Canobbio, Estoyanoff, Maxi Rodriguez. Sinon, bon match également des carboneros, solide en défense, élégants en attaque. Fidel Martinez, comme Viatri l'année dernière, ne marquera sans doute pas 20 buts mais fera marquer et gagner son équipe.
Joueur du match : Maxi Rodriguez
Les buts
Résulats

Classement



