Progreso bat le Bolso avec de superbes joueurs et du cœur, beaucoup de cœur. La Viola bat le club de Capurro, ce qui est plus logique, grâce à Rivero et Zorrito. Du beau spectacle, des buts, et du soleil, retour sur quelques matchs joués sur les rives du Rio de la Plata ces jours-ci.

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Progreso 2 – 1 Bolso

Progreso est le petit club le plus adorable d'Uruguay. Club de quartier, qui fait l'aller-retour avec la ligue 2, titré ce 14 décembre 1989, histoire de mettre l'étoile au-dessus du logo sur le maillot. Club de quartier, de cette partie populaire de la capitale, avec ce rouge et cet or, le drapeau trouve sa source à la Marche et leur titre au Progrès, à la gauche. Club cool, celui de l'édile Tabaré Vázquez, leader Maximo de l'Uruguay, mais club qui reste promu, qualifié pour l'élite à l'ultime place qualificative. Difficile de se battre face à ce Bolso qui écrase tout depuis février, qui a battu des verts auriverdes et des verts de l'autre rive pour se qualifier pour la phase de poule de la Copa Libertadores. Ces barrages, le Bolso va peut-être le payer, car l'équipe a paru très fatiguée dès le début du match, avec les milieux pas capables de créer du jeu vers l'attaque. Progreso a joué chaque balle comme des loups, chaque joueur bolso a été pressé, broyé, lessivé, pas de possibilité de pouvoir bâtir le jeu habituel. Bergessio ou Barcia touchent peu la balle, au début l'arrière garde bolso arrive à se battre malgré les coups de butoir de l'adversaire. Le gaucho lui attaque, avec force, mais trouve le cadre, ou Mejia sur la trajectoire de la balle. Il faut qu'arrive la quarante troisième, pour que Cole-mec, ex-IASA, trompe de la tête l'ex-ultime rempart de la réserve du téfécé, sur coup de pied depuis le poteau avec le petit drapeau. Progreso pourrait dérouler, mais comme pour tout oiseau qui décolle pour la première fois, le retour sur terre peut être brutal. Ici, c'est le seul ailier de qualité du bolso qui recolle au score quelques passes plus tard, coup de froid juste à la pause. Un partout. Mais le Gaucho se refroidit pas, persiste et attaque. Avec des arrières extras, solides et de qualités comme Makuka et Castillo, piliers derrières, mais aussi le milieu Lemmo ou Rosso, précis et efficaces, l'équipe est équilibrée et procure du plaisir. La deuxième valse reste Progressiste avec ce coude du Pacha non sifflé par le juge alors que la faute est au milieu de la surface. Mejia effectue d'autres arrêts, mais l'arbitre se rachète du péché avec ce tir au but assez bizarre, accordé au gaucho à l'ultime extrémité du temps officiel. Cocaro marque, le stade de Bella Vista exulte, le vieux Jose peut être heureux. Victoire de Progreso, victoire du Gaucho ! La Teja fait la fête ! Tabare Vázquez exulte !

Côté Bolso, le match laisse des traces. Psychologiques, avec cette défaite qui les rétrograde au tableau, mais aussi physiques, avec la blessure de Peruzzi, ex Boca, mal remplacé par Gabriel, U20 pour l'âge, U5 pour l'éval. Le bas a blessé au milieu, avec Rodriguez et Aguiar dépassés par leurs rivaux. Mejia a gardé les espoirs jusqu'à presque le coup de sifflet, presque. L'attaque a eu peu de balle de qualité à travailler. Côté Progreso, grosse perf de l'équipe, avec spécial big-up pour Makuka, pilier des arrières et Lemmo, chef d'orchestre. Merci d'applaudir aussi les hommes de l'équipe, Cole et Gott, aussi très efficaces.

Homme du match : Lemmo, milieu que Sartre approuve

Pta Carretas 3 – 2 Capurro

Après des débuts prometteurs face au Grêmio pour la Copa Libertadores, abordé par ailleurs sur Lucare Opposée, le defe joue pour grimper au tableau et retrouver les sommets au tableau. Les hommes d'Acevedo, l'équipe se passe de Cougo après le petit rouge de samedi, joue l'équipe du quartier de Capurro. Le coach Revetria fait s'imposer, avec les vieux de la vieille comme Ferro ou Alvez, des petites pousses très fortes et de futur extatique comme les deux Fernández (!!!), Leo et Roberto. Leo s'illustre dès le coup de sifflet avec ce dithyrambique coup de pied arrêté de 30 mètres, tiré avec amour, avec tact, quel pied, au ras du poteau de Reyes trompé par la trajectoire. Quelle pureté de frappe. Et cela dès la cinquième, et cela dès ses 20 balais... Par la suite, à la treizième, le petit Zorro Suárez frappe de la touche et trompe Dario trop haut aux six mètres. 1-1, deux buts ou l'ultime rempart a emporté avec lui la balle derrière la craie. Début de partie. À la dix-huitième, Cabrera propulse la balle sur la tête de Carlos aux six mètres qui trompe le pauvre Dario de trop prés. La fête est totale à la 41e avec le but de la bête albiceleste, du mec autour duquel Messi devrait se balader autour chez les russes, Rivero. Frappe forte, petit filet, 3-2, mi—temps. La deuxième partie est surtout couleur demi-violette, avec les hommes de Revetria propriétaire de la balle, avec les deux pépites suscités (les coups de pied de Léo, à hurler), ou Romarito et même Ferro. Léo réduit d'ailleurs l'écart à la 52e suite à faute sur Romarito mais, malgré avoir poussé, le score ne bouge plus. 3-2 pour le defe. De ces beaux matchs ou le score de parité eut été beau.

Le defe a joué avec ce collectif huilé et maîtrisé, et a été supérieur comme équipe. Mais surtout, regardez le replay du match du 7 mi-violet. Parce que Leo, au petit Leo, ma petite moule, je reparlerai de toi.

Le joueur du match : Guess ? Léo, malgré la défaite.

Les buts

Résulats

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Classement

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Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba