Après trois victoires, Peñarol conserve ses cinq points d’avance sur Nacional et n’est plus qu’à un match de célébrer le titre de l’Apertura. Mais le nuage du fiasco de la Sudamericana plane au-dessus du Campeón del Siglo. Derrière, Nacional enchaîne aussi les victoires et reste dans le coup sur tous les tableaux. 

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Peñarol n’a, pour l’instant, perdu qu’un seul match en championnat sur treize joués. L’équipe est seule leader du championnat avec cinq points d’avance. Et pourtant, sa saison ne semble pas satisfaisante. Est-ce à cause des deux gifles reçues en Sudamericana ? Est-ce à cause de l’attitude de Ruglio, son président, qui prétend que le championnat est faussé ? Dans tous les cas, il est difficile de s’enflammer pour cette saison du Carbonero. Sur le terrain et en championnat, l’équipe vient d’enchaîner trois victoires contre Danubio, Plaza et Fénix. Arezo, figure du début de saison, ne marque plus mais continue de bien jouer. Le rôle du buteur a été repris par Abel Hernández avec notamment un but extraordinaire d’un magnifique retourné acrobatique pour offrir la victoire contre Plaza. Un but important car sinon Peñarol concédait le nul contre une équipe vraiment pas bonne à l’issue d’un match plutôt contrôlé. Le dernier match contre Fénix a été le plus maîtrisé, bien aidé en cela par une équipe de Fénix n’ayant rien montré et étant dernière du championnat. JR a laissé un vide après son départ et Fénix semble s’acheminer vers la deuxième division. Peñarol s’est imposé deux buts à rien. Carlos Sánchez a ouvert le compteur, il revient finalement vraiment en forme, sur une frappe dans la surface. L’indispensable Sebastian Rodríguez au milieu a doublé la mise sur penalty.

Peñarol jouera donc le titre lundi prochain contre Racing, un « petit » trophée qui ne devrait pas lui échapper, d’autant plus que Nacional se déplace au Franzini la veille et qu’un résultat autre qu’une victoire du Bolso signifiera aussi la coupe pour Peñarol. Et il faudra alors se souvenir que le président de Ruglio disaient qu’« ils font toujours pencher le championnat du côté qu’ils veulent ». De quel côté parlait-il ?

Nacional est derrière à cinq points, mais a vécu un mois d’avril infiniment plus positif avec de belles victoires en championnat et en Libertadores. Gutiérrez connaît bien la maison et cela se voit. Nacional vient de battre Fénix, Wanderers et La Luz. Les victoires contre l’équipe de Capurro et contre La Luz sont assez anecdotiques au vu de la supériorité logique contre ces adversaires. La bonne nouvelle de ces matchs est que Ramírez a retrouvé le chemin du but avec quatre buts et des performances de très bonnes factures en pointe. On ne l’avait pas vu ainsi depuis son départ vers le Forez il y a de cela deux ans. La victoire la plus importante et la plus pénible a été contre Wanderers, face à un Bohemio qui a dominé le match. Nacional s’en est sorti en toute fin de match sur une combinaison sur un coup-franc vraiment à l’entrée de la surface sur lequel Wanderers ne fait pas le travail défensif et Diego Polenta est trouvé tout seul dans la surface. Son but permet à la série de Nacional de continuer et de rester comme l’adversaire numéro 1 de Peñarol en championnat. En Libertadores, l’équipe est aussi très bien placée avec deux victoires en deux matchs sur deux buts à chaque fois en toute fin de match. Le style Gutiérrez est installé, il est chez lui, et l’équipe semble savoir où elle va. C’est important en football.

Derrière, le classement respecte à peu près le poids des clubs et c’est assez rare pour être signalé. La seule exception est Cerro Largo, toujours troisième mais qui commence à marquer le pas avec notamment une défaite contre Plaza et un nul contre Cerro. Derrière, on retrouve les autres « gros » avec Wanderers, Defensor, Liverpool, River Plate et un peu plus loin Danubio. Wanderers réussit une bonne saison et vient de s’imposer justement contre Danubio. L’équipe est composée de quelques très bons jeunes joueurs comme Diego Hernández mais aussi le revenant Facundo Milan ou le fils de l’un des agents les plus influents d’Uruguay, Nicolas Fonseca. Derrière, Torque semble sortir un peu de l’ornière, bien aidé en cela par les mauvais débuts de saison de deux équipes promues, Cerro et La Luz. La grosse déception du début de saison étant Boston River, qui ne risquera pas de descendre au vu de sa saison précédente mais qui semble avoir du mal à gérer les égos en ce début de saison. Le Sastre devra se reprendre rapidement.

Résultats et classement

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba