C’aura été la goutte d’eau. La défaite en finale de Supercopa n’a finalement pas été digérée par les dirigeants universitaires. Sebastián Beccacece n’est plus l’entraîneur de la U.

L’histoire aura donc duré 9 mois, 9 mois de gestation pour finalement aboutir à un enfant mort-né. Le 11 janvier dernier, Carlos Heller présentait avec fierté Sebastián Beccacece comme nouvel entraîneur de sa U. Avec l’ancien adjoint de Sampaoli en sélection, la promesse de lendemains joyeux était signée. Il n’en fut rien. 24 matchs plus tard, Beccacece et ses cinq petites victoires s’en vont sur une nouvelle humiliation, un nouveau clásico universitario perdu en finale de Supercopa (lire Chili – Supercopa 2016 : La Católica enfonce la U). Car c’est désormais officiel, Carlos Heller n’attendra pas la rencontre de Copa Chile de ce mercredi, le vase a débordé.

Outre le bilan sportif, c’est aussi l’image du club qui aura souffert durant ses neuf mois. Il y aura eu la réunion avec les joueurs alors que Martin Lasarte était encore aux commandes en décembre 2015, la piteuse élimination en Libertadores face au petit River Plate uruguayen, le conflit des primes avec la fédération, l’affaire de l’asado qui aura vu Beccacece renvoyer hors du club plusieurs joueurs qui aujourd’hui brillent ailleurs (dédicace à Leo Valencia), l’appel à Luis María Bonini, ancien adjoint de Bielsa pour tenter de sauver les meubles puis un mercato dépensier de 6M USD (avec les arrivées notamment de Gastón Fernández, Lorenzo Reyes, Felipe Mora et Jean Beausejour), le scandale du réfrigérateur (lire Chili – Apertura 2016 : crise de nerfs à la U)…Bref, en 244 jours passés sur le banc de la U, Beccacece aura surtout fait parler de lui en dehors des terrains et par son comportement que par le jeu de son équipe. Son mandat arrivé à son terme se solde donc sur un des plus grands échecs qu’a connu le club.

Mais aussi peu efficace fut-il sur le banc, Beccacece aura su l’être en affaires. Selon El Mercurio, le désormais ancien technicien de la U ne partira pas gratuitement. Lui qui demandait à toucher l’ensemble de ses salaires prévus jusqu’à la fin de son contrat en 2018 (soit 2M USD) devrait tout de même repartir avec près de 300 000 USD, soit six mois de salaire. Du côté de la U, l’heure est désormais venue de trouver un successeur, le tout à une dizaine de jours du Superclásico.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.