Rafael Henzel, l’un des six survivants de la tragédie de Chapecoense, est décédé d’un infarctus ce mardi 26 mars 2019 à l’âge de 45 ans.

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Tous les mardis, Rafael Henzel jouait avec ses amis au football à Chapecó. C’est sur le terrain que Rafael Henzel a commencé à se sentir mal. Transporté à l’hôpital, il est décédé d’un infarctus à 45 ans. Il laisse derrière lui sa femme Jussara et son fils de quatorze ans, Otávio. Rafael Henzel était l’un des six survivants du crash de Chapecoense du 28 novembre 2016, le seul journaliste. Travaillant pour la radio Oeste Capital, Rafael Henzel avait commenté le match de la qualification en finale de la Copa Sudamericana, enflammant toute la ville de Chapecó après l’arrêt du pied de « Dieu » Danilo à la dernière minute du match.

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Né dans le Rio Grande do Sul en 1973, année de la fondation de la Chape, Rafael Henzel avait commencé sa carrière à la radio Oeste Capital avant de partir à Resende, dans l’État de Rio de Janeiro. Mais sa place était à Chapecó, ville où il revient pour assister et faire vivre l’ascension de Chapecoense, de la Serie D brésilienne à la finale de la Copa Sudamericana. Lors du terrible accident, Rafael Henzel est l’avant-dernier à être secouru, se réveillant au moment où les sauveteurs passent près de lui. Transporté à l’hôpital, Rafael Henzel a sept côtes cassées et souffre d’une pneumonie. L’accident lui laissera également une large cicatrice près de l’œil droit.

Rafa Henzel devient un exemple de courage, reprenant le travail seulement quarante jours après le drame pour commenter le premier match de la « Nova Chape », un match amical contre Palmeiras le 21 janvier. Quatre jours plus tard, Henzel se déplace à Rio de Janeiro pour le match de l’amitié entre le Brésil et la Colombie. Il commente en duo avec Galvão Bueno une partie du match, montrant au Brésil entier l’étendue de son talent. Le seul rescapé des vingt-et-un journalistes à bord de l’avion rend également hommage à ses anciens collègues et au métier de journaliste avant la rencontre : « C’est une profession passionnante. Il faut toujours anticiper ce qu’il peut se passer. Quarante jours après l’accident, j’étais déjà de retour au travail. C’est un privilège d’être ici. Je vous remercie pour l’invitation, parce que je suis ici pour représenter vingt-et-un collègues qui se sont partis lors de cette nuit tragique. Je ne veux pas avoir cette prétention, mais avec ma participation, je veux représenter tous les collègues qui s’en sont allés. Que nous puissions avoir de nombreuses victoires personnelles, toujours avec persévérance ».

Rafael Henzel continuait de commenter les matchs de la Chape pour la radio Oeste Capital. Il animait également deux émissions et tenait une rubrique dans les colonnes du Diário Catarinense lors des matchs de Copa Libertadores de Chapecoense. En 2017, il lançait avec la journaliste Amanda Orlando, un livre intitulé Viva como se estivesse de partida – Um relato otimista e emocionante do jornalista que sobreviveu à tragédia da Chapecoense, où il écrivait notamment : « Beaucoup me demandent quelle est ma mission. Nous avons tous une tâche à accomplir dans la vie. La mienne est de montrer que le miracle existe, que les personnes doivent croire à quelque chose, qu’ils ne peuvent pas abandonner. Quand des personnes me parlent de miracle, je leur dis toujours : “Ne cesse pas de croire, aie la foi. On ne peut pas abandonner à la première difficulté”. Car certains affrontent des problèmes bien plus importants ». La semaine précédant son décès, Rafael Henzel se trouvait en Europe pour le lancement de Nossa Chape, documentaire revenant sur la tragédie de Chapecoense et présenté à des festivals de Bilbao et Berlin.

À l’annonce de son décès, le club de Chapecoense a rendu hommage à Rafael Henzel : « Durant sa brillante carrière, Rafael narra, d’une façon exceptionnelle, l’histoire de Chapecoense. Il est devenu un symbole de la reconstruction du club et, dans les pages blanches et vertes de cette institution, il y aura toujours le souvenir de son exemple de dépassement et de tout ce qu’il a fait avec amour pour l’équipe, pour la ville de Chapecó et pour tous les passionnés de football ». Chapecoense a demandé à la CBF le report du match de Coupe du Brésil contre Criciúma, match que devait commenter Rafael Henzel.

Marcelin Chamoin
Marcelin Chamoin
Passionné par le foot brésilien depuis mes six ans. Mon cœur est rouge et noir, ma raison est jaune et verte.