Élu en 2018, Rogério Caboclo a officiellement pris ses fonctions de président de la CBF après un intérim de plus d’un an du colonel Nunes.
Rogério Caboclo avait été élu président de la CBF en avril 2018 pour une prise de fonction prévue un an plus tard. Bras droit de l’ancien président de la CBF, Marco Polo Del Nero, depuis 2002 lorsqu’il était vice-président de la fédération de São Paulo, Rogério Caboclo (46 ans) était le seul candidat à l’élection de la CBF et était soutenu par Marco Polo Del Nero. Seuls les présidents de Flamengo, Corinthians et l’Athletico Paranaense n’avaient pas voté pour Rogério Caboclo, soutenu à l’unanimité par les présidents de fédérations d’État, payés par la CBF et dont les votes sont majoritaires à 57,4 %. Dix jours après l’élection, Marco Polo Del Nero était banni à vie par la FIFA pour avoir touché des pots-de-vin dans l’attribution de contrats de droits TV pour la Copa América, la Copa Libertadores et la Coupe du Brésil.
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Chef de la délégation brésilienne à la Coupe du Monde 2018, Rogério Caboclo prenait toutes les décisions de la CBF après l’incident diplomatique du colonel Nunes, président en exercice, qui avait voté pour le Maroc plutôt que le trio Canada – États-Unis – Mexique pour l’attribution de la Coupe du monde 2026, se mettant à dos les dirigeants de la CONMEBOL. C’est ainsi Rogério Caboclo qui avait prolongé le contrat de Tite à l’issue de la Coupe du monde 2018.
Aux côtés de Rogério Caboclo, huit dirigeants ont été nommés vice-présidents, les seuls candidats possibles à une nouvelle élection en cas de départ forcé du président, selon les nouveaux statuts de la CBF. Parmi ces vice-présidents, on retrouve le colonel Nunes, Antônio Aquino Lopes, président de la fédération d’Acre depuis 1984, l’ancien député Marcus Vicente, accusé de corruption par le Supremo Tribunal Federal, Fernando Sarney, accusé de détournement de fonds publics, trafic d’influence et falsification de documents en 2009 par la police fédérale (les investigations de la justice sont toujours en cours), mais aussi Gustavo Feijó, mis à pied de sa fonction de maire de Boca da Mata pour 180 jours en février 2019 pour être suspecté d’avoir détourné plus de six millions d’euros des fonds publics, ou encore Francisco Novelletto, qui avait déclaré en janvier 2018 : « entre l’incompétent et le malhonnête, l’incompétent cause plus de préjudice ». Rogério Caboclo avait pour sa part promis lors de son élection : « Notre gestion sera marquée par deux piliers, l’efficacité et l’intégrité ».


