Le Centenario sera de nouveau en fête pour un énième clásico uruguayen. Si Peñarol l’emporte, il pourra reprendre la main au classement annuel et poser une main sur le titre. À moins que Nacional ne l’emporte et ne force des finales que le bolso jouerait alors… contre Peñarol, évidemment.

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On ne vous présente plus ni Peñarol, ni Nacional, ni même d’une certaine façon le clásico uruguayen dans son ensemble. On ne vous présente pas non plus, si vous êtes abonné à la revue Lucarne Opposée, le débat sur qui est celui sur le club doyen (magazine 6, Retour aux origines) ou même le meilleur buteur de l’histoire des clásicos Antonio Pacheco (magazine 8, Idoles Méconnues). Les bases étant considérées comme acquises, voici juste une présentation du match de la douzième journée entre le Club Nacional de Football et le Club Atlético Peñarol.

Peñarol a remporté l’Apertura, ce qui lui permis de savoir dès le mois de mai qu’il jouerait les finales de fin d’année, contre le ou les vainqueurs du Clausura et du classement annuel. Sauf que la suite a été plus difficile avec notamment un très mauvais Intermedio et début de Clausura (mauvaise gestion des départs de Gabriel Fernandez, de Darwin Núñez et Brian Rodríguez). Tout cela fait que début octobre, Mémo López a failli être viré… Depuis quelques journées, l’équipe a retrouvé une certaine solidité avec, à nouveau, des jeunes pousses comme Matías De Los Santos ou Facundo Pellistri, mais aussi et surtout l’expérimenté espagnol Xisco, surprise du chef en pointe, qui s’est montré très bon sur les trois-quatre derniers matchs. Le club a tellement récupéré que, quand le nom de López a couru en Italie du côté de Cagliari, tout le monde a supplié l’entraîneur de rester… et grâce à Dieu (Jorge Barrera, le président), il est bien resté. Nacional a fait un chemin presque symétriquement inverse, avec un début de saison exécrable, incluant un changement d’entraîneur à la sixième journée seulement et le retour de Gutiérrez. Puis le club a enchaîné d’excellents résultats entre la fin de l’Apertura, l’Intermédio (victoire clásico trois buts à rien…) et le début du Clausura, avec notamment huit victoires de rang en début de Clausura… avant de perdre deux matchs d’affilés, et de montrer d’inquiétantes lacunes même sur les matchs gagnés comme contre Progreso lors de la dernière journée. Que faut-il déduire de tout cela ? Qu’encore une fois, le clásico risque d’être serré.

Au niveau des effectifs, les deux équipes sont handicapées par les sélections de Giovanni González côté Peñarol et Matías Viña côté bolso. Nacional sera sans doute le plus handicapé face à l’absence de remplaçant naturel à ce poste, entre un Palito Pereira hors de forme et un Armando Méndez habitué à jouer dans l’axe. Mejia a de son côté obtenu l’accord du Panamá pour rester au club et n’a donc pas été appelé.

Cela nous donne donc côté Peñarol une composition probable :

Kevin Dawson - Jesus Trinidade (côté droit), Fabricio Formiliano et Rodrigo Abascal, Gabriel Rojas (côté gauche) – Facundo Pellistri, Matías De Los Santos, Walter Gargano, Cebolla Rodríguez, Agustín Canobbio – Xisco seul en pointe.

Côté Nacional:

Luis Mejía – Guillermo Cotugno, Gúzman Corujo, Felipe Carvalho, Palito Pereira ou Armando Méndez – Rafael Garía - Matías Zunino, Gabriel Neves, Felipe Carballo, Chory Castro – Gonzalo Bergessio

L’enjeu : si Peñarol gagne, le club reprendra la tête des deux classements à trois matchs de la fin, ayant gagné l’Apertura, et aura donc une main sur la coupe. Si Nacional gagne, le club bolso arriverait en avance sur son adversaire pour les finales, pouvant gagner le premier et empocher le titre. En cas de nul, tout resterait ouvert, avec notamment une possible surprise qui s’appellerait Progreso, qui pourrait bien jouer les troubles fêtes pour le Clausura. Dans ce cas, les finales se joueraient jusqu’à tard dans le mois de décembre…

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba