Aujourd’hui, à 17 heures au Chili (22 heures en France), se joue le match le plus important de l’histoire de Colo-Colo : un match de barrage contre l’Universidad de Concepción pour définir qui descendra en deuxième division, ce qui serait une première pour le Cacique. Et l’avant-match est tendu.
Il y a trente ans cette année, Colo-Colo gagnait la Copa Libertadores contre Olimpia, la première et encore unique pour le Chili (une histoire à (re)découvrir dans le quatrième opus de Lucarne Opposée magazine). Trente ans plus tard, le club de Macul pourrait vivre encore une première, cette fois-ci très triste : la relégation. Rejoint sur le fil par O’Higgins ce week-end, le Cacique se retrouve ainsi barragiste et doit affronter Universidad de Concepción à Talca, sur terrain neutre. Ce match est d’ores-et-déjà historique et déchaîne déjà les passions dans le pays andin.

Côté sombre, on a déjà assisté à des menaces de mort de la part de la Garra Blanca, la barra brava de Colo-Colo la plus virulente et violente sous forme de tracts, envers les joueurs de l’Universidad de Concepción, en disant qu’ils ne ressortiraient pas vivants de Talca. Mais il y a eu aussi les menaces de mort envers leurs propres joueurs, sous forme de banderole par exemple lors de l’Arengazo, la démonstration de supporters, à la sortie du stade avant le départ pour Talca, habituel moment de soutien montré par les hinchas envers les leurs.
Côté plus joyeux, même anxieux, les supporters du Cacique ont tout de même montré nombreux à venir soutenir les leurs lors de cet Arengazo. Ils étaient d’ailleurs plusieurs centaines de colocolinos à accompagner les joueurs tout au long du chemin sur le bord de la route, avec fumigènes et banderoles. Dans leurs pas, de nombreuses idoles du club ont également apporté leur soutien, de Claudio Bravo à Arturo Vidal, ce dernier ayant même annoncé « la fin du football chilien » si Colo-Colo venait à être relégué.
Mais nombreux sont aussi les supporters heureux d’avoir l’opportunité de voir le club le plus titré du pays descendre. On voit tout de même déjà fleurir plusieurs théories du complot et de faux en tout genre selon lesquels les deux clubs, parfois alliés à l’ANFP, la ligue chilienne, auraient déjà trouvé un accord financier, avec ou sans tirs au but, pour éviter la descente au club de Macul.
Au Chili, on dit souvent que Colo-Colo est un club qui rend fou, une chose est certaine, le match de ce soir déclenche tous les excès. Et comme pour rajouter de la dramaturgie, Colo-Colo pourrait descendre en seconde division la même saison que l’Alianza Lima, son club frère du Pérou, descendu pour la première fois de son histoire en novembre dernier.