Le match entre Águilas Doradas et Boyacá Chicó aurait pu n’être qu’une rencontre assez anonyme de la dix-huitième journée et avant-dernière journée de la phase régulière. Il est devenu un scandale mondial.
L’affaire commence lorsque le verdict des tests tombe du côté de Águilas Doradas avec l’annonce de seize cas positifs et quatre membres du staff. Nous sommes alors à quelques jours du match opposant le club à Boyacá Chicó, qui lutte pour sa survie dans l’élite, et cette nouvelle s’ajoute aux sept blessés déjà écartés à l’approche du match. Avec seulement vingt-neuf joueurs inscrits à participer au championnat, les Águilas se retrouvent un temps avec seulement six joueurs à disposition et ne peuvent donc se présenter au coup d’envoi, demandant le report du match.
C’est alors que la DIMAYOR, la ligue qui gère le football professionnel, entre en lice. D’abord en demandant au club d’inscrire les U20, qui ne jouent plus le moindre championnat depuis deux ans, puis, par le biais d’un médecin de la fédération, en autorisant la participation d’un joueur pourtant contrôlé positif à se présenter au match, ce qui fait donc que le club peut aligner sept joueurs et donc jouer. C’est ainsi que le club annonce d’abord participer au match et dévoile ensuite sa liste des convoqués.
#EquipoProfesional | Los 1️⃣8️⃣... Perdón, los 7️⃣ convocados para el partido más desigual de la historia...#MyGameIsFairPlay #VamosÁguilas 🦅 pic.twitter.com/oib1A9KUH9
— Águilas Doradas (@AguilasDoradas) April 11, 2021
Ils sont ainsi sept, dont deux gardiens à se présenter sur le terrain, l’un des deux, Juan David Valencia, prenant place en défense, l’entraîneur habituel du club, Francesco Stifano étant aussi absent car l’un des quatre membres du staff positif à la COVID-19.
Esto fue lo que no se vio de nuestra salida. Censura? 🦅 #JuegoLimpio #primerolavida #MyGameIsFairPlay #FuerzaAguilas pic.twitter.com/uB8fi9PvPM
— Águilas Doradas (@AguilasDoradas) April 11, 2021
La suite ? Ce fut d’abord l’histoire d’une censure (assez habituelle) de la part de Win TV, le diffuseur officiel, qui n’a pas trouvé bon de montrer les banderoles portées par les sept rescapés « La vie d’abord. Pour un jeu équitable ». Puis une longue de Boyacá Chicó qui a cependant dû attendre quasiment l’heure de jeu pour ouvrir le score. Mais le match n’est pas allé jusqu’au bout. Après le penalty du troisième but pour Boyacá Chicó, Giovanny Martínez s’est assis et a dû quitter les siens blessés. Sans possibilité d’effectuer le moindre changement, Águilas était donc réduit à six, le match ne pouvait se poursuivre et a donc pris fin à dix minutes de son terme. Boyacá Chicó s’impose donc, décroche un succès précieux dans sa course à la survie. Actuels derniers au classement de la descente, les hommes du sulfureux président Eduardo Pimentel (étonnement discret ces derniers jours) reviennent à hauteur du Deportivo Pereira qui de son côté pourrait perdre trois points sur tapis vert pour avoir joué contre le DIM alors que les résultats du test PCR effectué sur les joueurs n'étaient pas encore arrivés. Ceux-ci sont tombés une fois le match débuté depuis un trentaine de minutes annonçant des cas positifs. Et tant pis si la honte est devenue mondiale.