C’est au milieu de la nuit que l’information est tombée. À quelques jours de son coup d’envoi, la Copa América ne sait plus où elle se jouera.
Il y avait eu le retrait de la Colombie. Puis est venue la petite modification du logo qui a effacé les deux pays hôtes. C’est désormais officiel : par un tweet publié au milieu de la nuit, la CONMEBOL a officialisé le retrait de l’Argentine comme pays hôte de sa Copa América.
La CONMEBOL informa que en atención a las circunstancias presentes ha resuelto suspender la organización de la Copa América en Argentina. La CONMEBOL analiza la oferta de otros países que mostraron interés en albergar el torneo continental.
— CONMEBOL.com (@CONMEBOL) May 31, 2021
La semaine passée, Alejandro Domínguez, le président de la CONMEBOL, s’était rendu à Buenos Aires pour discuter avec le président argentin Alberto Fernández et un communiqué s’en était suivi dans lequel l’instance sud-américaine laissait penser que l’Argentine allait organiser la compétition dans son ensemble, les stades d’Estudiantes, Vélez et Boca semblant pouvoir convenir. Mais tout cela semblait en équilibre précaire alors que la situation sanitaire empire en Argentine (plus de 21 000 cas dimanche, 348 décès). Des alternatives étaient cependant cherchées, notamment de l’autre côté des Andes, au Chili, où la situation sanitaire semblait meilleure au yeux de l'instance sud-américaine. Aujourd’hui, le Chili reste quasiment seul candidat.
Car l’officialisation du retrait de l’Argentine contraint la CONMEBOL à trouver une solution de repli rapide, la compétition étant censée débuter dans une dizaine de jours. Le Chili en est une, le Brésil et le Paraguay en sont deux autres. Dans tous les cas, l’instance sud-américaine veut que sa compétition accueille du public, chose qui parait compliquée. Au Chili, le gouvernement de Sebastián Piñera a fermé les frontières le 19 mai dernier et mis en place un couvre-feu. Dernière possibilité, l’Uruguay qui vient de se voir offrir les deux finales continentales. On le voit, la CONMEBOL a sondé partout, même du côté des États-Unis où les matchs de MLS devant public et toutes les autres compétitions ne se disputant plus à huis-clos ont fait naître quelques envies même si une organisation du tournoi en Amérique du Sud serait la priorité.
Tout cela tombe au moment où les voix s’élèvent contre la tenue de la compétition. En Uruguay, Fernando Muslera, Luis Suárez et Edinson Cavani ont fait part de leur mécontentement, le portier disant « Nous les joueurs, on veut jouer tout le temps, mais plus que tout, nous priorisons notre santé, celle des nôtres, celle des Uruguayens. Il est difficile de donner son avis mais si on demandait à Fernando Muslera, en tant que personne, je te dirais que non, je ne veux pas jouer. Mais nous sommes professionnels, nous devons nous préparer à tout ce qui arrive », le Pistolero complétant les propos de son portier « Parfois, il faudrait donner la priorité à la santé et non à un tournoi de football ».
Quel avenir pour une Copa América prévue dans une dizaine de jour ? Difficile à dire. Les dernières informations suggèrent cependant qu’une réunion est prévue ce lundi au siège de la CONMEBOL et qu’une annulation pure et simple du tournoi est désormais envisagée.