Chaque année depuis 2010, Lucarne Opposée vous propose d’élire le pire maillot de la saison. Avant de dévoiler les 10 nommés pour la Cacamiseta 2017, retour sur le principe de l’épreuve et préparation des rétines avec quelques non-éligibles.
Créée en 2010 et organisée avec les amis des Cahiers du Foot, la Cacamiseta récompense l’audace et le génie des équipementiers qui rivalisent souvent d’effet, parfois au mépris des couleurs et des traditions historiques des clubs, pour habiller avec le plus grand des mauvais goût les clubs et contribuent en grande partie à permettre aux ophtalmologistes de France d’assurer un taux de remplissage des salles d’attente supérieur à celui d’un nouveau stade construit en France.
Le palmarès
– 2010 : Bordeaux
– 2011 : Auxerre
– 2012 : Evian Thonon Gaillard
– 2013 : Barcelone
– 2014 : Liverpool
– 2015 : St Mirren
– 2016 : FC Köln
Avant de dévoiler les 10 candidats au titre suprême, petit rappel des critères d’éligibilité qui restent toujours aussi simples : pour être candidat à la Cacamiseta, il faut évoluer dans une première division européenne. Pour le reste, tout est permis et la sélection qui vous sera dévoilée dans un prochain article viendra vous le démontrer.
Aussi simples sont-elles, ces règles vont donc exclure bon nombre de maillots et donc d’équipementiers qui avaient pourtant rivalisé d’imagination pour espérer y figurer. Alors, comme chaque année, avant de dévoiler les 10, l’heure est venue de leur rendre hommage par une sélection de quelques merveilles auxquelles vous allez donc échapper. L’occasion pour vous de préparer vos rétines avec plus ou moins de douceur.

Débutons tranquillement par le GKS Tychy, club de seconde division polonaise qui a choisi le motif carreau pour venir placer ses couleurs sur le maillot 2016. Un choix des plus douteux, un moyen d’entrer gentiment dans la sélection des non-éligibles.

La saison dernière, le CD Guijuelo avait fait le choix de perpétuer la tradition des « à boire et à manger » espagnols en parsemant son maillot de tranches de jambon. On pensait que ce n’était qu’un « one-shot ». Il n’en est rien. Le club continue de s’orner de jambons et pousse le vice jusqu’à ajouter des rayures pour un maillot commémoratif de la rencontre de Copa del Rey face à l’Atlético de Madrid avant de faire le choix de coller un jambon sur le maillot vert à l’extérieur. Ça ne tiendrait qu’à nous, on les ferait directement monter en première division afin qu’ils deviennent éligibles. Pendant ce temps, en futsal avec le club de Murcie d’El Pozo qui doit son nom à la célèbre entreprise alimentaire locale. Et offre lui aussi du jambon.

Autre espagnol, le CD Palencia a sorti l’artillerie lourde pour montrer que son maillot était une histoire de peau. Deux versions alternatives ont ainsi été créées en 2016, une rouge, une violette, deux version dépecées de leurs joueurs afin de participer aux play-offs. Terrible direz-vous ? Sachez que sans doute grâce à ce maillot, le club est monté en Segunda B (troisième division) pour la première fois de son histoire.

Si la sélection espagnole a beaucoup fait parler d’elle lors du dernier Euro avec un maillot assez particulier dont les traces jaunes et rouges ont laissé perplexe et surtout livrées à bien des théories, que dire Norwich et son revival d’une tenue portée dans les années 90 dont les traces laissent penser que le Canari est quelque peu malade.

Au Royaume-Uni, le Windsor FC est un club évoluant en Combined Counties Football League, soit l’équivalent de la neuvième division dans la pyramide britannique. Fondé en 2011, le club de la ville du Royal Borough de Windsor et Maidenhead dans le Berkshire est célèbre grâce au château de Windsor, lieu de résidence des souverains britanniques. C’est donc un hommage à ceux-ci qui est rendu par le club jusqu’au maillot avec un énorme Union Jack. Pas de quoi s’offusquer, me direz-vous. Malheureusement, les couleurs choisies pour cet hommage laissent sans voix (on appréciera surtout les maillots des gardiens).

Toujours chez les anglophones, comment ne pas mentionner le trio Portland – Columbus – New-York City qui a ouvert les portes du marché US à la Cacamiseta. On aura une « préférence » pour le Crew qui grâce à son horrible combo rayures/dégradé/fluo/association de couleur sera passé d’une finale MLS en 2015 à l’antépénultième place de la MLS 2016. De quoi sans doute les ramener dans le droit chemin.

Il faut cependant aller faire un tour du côté du quatrième niveau de la pyramide US pour trouver une pépite : celle portée par les Raferts FC, club de Shreveport en Louisiane à l’occasion d’une rencontre les opposant aux New Orleans Jesters. Une vraie merveille.

Puisque nous sommes hors-Europe, impossible de ne pas évoquer le maillot du Seoul E-Land. En 2015, le club avait « innové » avec un motif que l’on pourra décrire de félin. En 2016, sans doute par peur de se faire repérer, New Balance, a décidé de le cacher dans un motif rayure qui lui avait permis d’être nommé avec Porto lors de l’édition 2015. Raté, on vous a tout de même trouvé !

Mais comment ne pas terminer par la pépite de l’année, la plus belle de toutes les trouvailles, celle portée par deux équipes de J2 japonaise, JEF United et Tokyo Verdy. A l’occasion de la 18e journée de J2, les deux équipes, comme le veut la tradition instaurée par le club d’Ichihara, ont porté un maillot unique, dessiné spécialement pour l’occasion. Un maillot réversible avec des animaux (représentatifs de chaque club) qui se passe de mots.




