On connait désormais le dernier carré du Clausura, un quatuor habitué aux titres nationaux. De León à l’América en passant par les deux inséparables de Monterrey, il y sera aussi et surtout beaucoup question d’oublier les superstitions.

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En Amérique latine, les superstitions sont monnaie courante. Ainsi, à l’heure d’aborder la Fiesta Grande, on craignait le pire pour le superlider, León. Mais face à Tijuana, la Fiera n’a jamais tremblé. D’abord dans l’antre des Xolos, une victoire 3-1 et une gestion parfaite du match, ensuite tranquille à la maison en pliant l’affaire dans la première demi-heure et en déroulant totalement. Cette Fiera sauce Nacho Ambriz semble invincible, la malédiction elle n’en a que faire.

La malédiction elle semble surtout être pour Cruz Azul. Pour son quart de finale de Liguilla, la bande à Pedro Caixinha retrouvait son bourreau de la dernière finale, l’América, pour un nouveau Clásico Joven. Et une fois encore, s’est prise les pieds dans le tapis, avec toujours le même sentiment, toujours les mêmes regrets. Car à l’aller comme au retour, la Máquina a montré de jolis mouvements, a su être maîtresse du jeu, mais n’a rien pu faire pour éviter l’élimination. À l’aller, Cruz Azul a payé son manque d’idées au fur et à mesure que le match avançait, ne trouvant petit à petit plus accès à la surface de réparation des Águilas quand ces derniers se montraient bien plus tranchants dans leurs offensives et générant au final bien plus de danger, matérialisé par trois buts et une avance avant d’aborder le match retour. Alors Pedro Caixinha a changé ses plans, faisant par exemple monter d’un cran Igor Lichnovsky au centre d’une ligne de cinq composée de deux latéraux hyper offensifs, Cabecita Rodríguez a épaulé Caraglio devant, histoire d’apporter une puissance de pénétration qui manquait à l’aller. Et ça a fonctionné. Cruz Azul a outrageusement dominé le retour, mais pas pas pu/su chasser ses fantômes. Cabecita Rodríguez a été d’une incroyable maladresse, même s’il a ouvert le score d’entrée de second acte, Marchesín a été énorme dans les cages des Águilas, et Cruz Azul est encore une fois passé à un rien d’une qualification. Un rien synonyme une fois encore d’élimination, cela fait désormais vingt ans que la Máquina n’a plus réussi à sortir les Águilas.

Clásico regio acte deux

Cette malédiction sera au cœur du deuxième grand acte en 2019 du Clásico regio, à peine quelques semaines après la finale de la CONCAChampions qui a sacré les Rayados. Les retrouvailles entre le deuxième et le troisième de la phase régulière semblent logiques sur le papier, il n’en demeure pas moins qu’elles sont possibles au prix de grands efforts. Car Felinos et Rayados ont énormément souffert pour atteindre le dernier carré. Face à Pachuca, Tigres s’en est remis à l’aller parfois à la maladresse des Tuzos, souvent à un Guzmán impérial dans ses cages avant de se faire peur au retour, ne parvenant pas à convertir ses nombreuses situations au point de se retrouver mené au score et donc éliminé à l’entrée des dix dernières minutes. Mais les hommes de Tuca ont pu compter sur leur facteur X, André-Pierre Gignac pour s’offrir une place dans le dernier carré, grâce à un meilleur classement (1-1 à l’aller comme au retour). Un meilleur classement qui a également sauvé le voisin rayado. À Aguascalientes, les hommes de Diego Alonso se sont mis tous seuls dans la panade. Dominateurs mais maladroits, les Rayados ont ensuite explosé après l’exclusion d’Aviles Hurtado. Necaxa n’a pas tardé à profiter de sa supériorité numérique pour prendre les devants mais n’a jamais réussi à prendre le large, parfois par précipitation et maladresse de ses offensifs, souvent parce qu’en face se dressait un énorme Barovero. Mené d’un but, Monterrey devait donc courir après le score au Géant d’Acier. Le retard était rattrapé en une mi-temps mais faute de parvenir à réussir le break, les Rayados auront ainsi tremblé jusqu’au bout, s’en remettant une fois encore à Barovero sur les rares occasions adverses. Tigres et Rayados vont donc encore se croiser, et là encore, il sera toujours affaire de malédiction à vaincre.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.