Le Fénix-Nacional de la semaine dernière a laissé des traces.

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L’arbitre de ce match, le brave Dario Ubriaco, a pris quelques décisions contestables dont une semelle de Maxi Cantera dans le bas d’un ventre sanctionné d’un carton jaune qui aurait pu être rouge, un but refusé pour hors-jeu alors que les joueurs sont sur la même ligne, et les supporters et dirigeants du Nacional en ont utilisé cela comme justification pour en avoir pris quatre au Capurro.

C’est assez risible quand on sait à quel point Peñarol et Nacional bénéficient habituellement de l’avantage du leader pour ce qui est de l’arbitrage, mais c’est ainsi, Peñarol avait fait la même il y a de cela quelques années retirant ces représentants du collège d’arbitres suite à une série de défaite, soi-disant de la faute des hommes en noir. Jusqu’à ce qu’ils gagnent à nouveau et qu’ils arrêtent de les moudre au reste du football Uruguayen. Nacional, en difficulté en championnat à neuf points de Peñarol et huit Fénix, a choisi la même attitude pseudo-victime, avec force de communiqué de la direction, qui annonçait dès lundi son retrait de la commission d’arbitrage et son manque de confiance en la désignation de quelque arbitre que ce soit. Ces derniers ont répondu par communiqué qu’il ne faudrait pas pousser le bouchon trop loin, et que l’arbitrage avait besoin d’un minimum de confiance pour travailler. On aurait pu en rester à cette bataille lénifiante mais habituelle, si un groupe de bachi-bouzouks n’avait pas décidé d’envahir hier soir l’AUF, avec de magnifiques affiches indiquant entre autre des insultes sur la maman de l’arbitre de samedi dernier, ou un global « arbitres délinquants, arrêtez de voler Nacional ».  L’envahissement non souhaité évidemment, a été suivi de menaces verbales que le collège d’arbitre a décidé de ne pas laisser sans réponse. Verdict : grève des arbitres, football suspendu. Aucune activité donc ce week-end, à tous les niveaux de l’AUF, reprise la semaine prochaine. Les personnes ont été identifiés (puisqu’ils posaient fièrement pour la photo...) et sont poursuivies et inscrites sur la liste noire des supporters, il ne devrait plus pouvoir entrer dans un stade pendant quelques temps.

Nacional a bien entendu dénoncé ses ouailles... après avoir passé la semaine à parler sur l’arbitrage. Mais la suspension n’est pas sans conséquence puisque des clubs comme Atenas était déjà en déplacement à Tacuarembó et devront donc payer l’aller-retour pour rien, dans une deuxième division qui reprenait malgré de très grosses difficultés économiques. Le clásico va être reporté d’une semaine, sans doute au dimanche 12 (ce sera donc bien un dimanche). Il se jouera donc après les matchs de Libertadores, la finale de Nacional pour la première place face à Cerro Porteño et la finale de Peñarol pour la fin du monde face au club brésilien de « Flamengo ». Ce week-end, nous profiterons donc de l’absence d’activité pour superviser ce club brésilien de « Flamengo », qui joue dans le cadre de la reprise du Brasileron, dont vous retrouverez le formidable guide champêtre ici.

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba