Week-end particulier en Argentine. Comme le veut désormais la tradition, la 24e journée prévue cette semaine sera celle dite des Clásicos. L’occasion pour nous de vous les présenter. Afin que vous soyez prêts à basculer dans la folie argentine.

A l’entrée du sprint final du championnat argentin, la 24e journée est l’une de ces journées particulières : elle est la journée des Clásicos, celle qui promet maux de tête pour les autorités en charge de la sécurité dans et aux abords des stades, celle qui promet surtout un spectacle unique dans les tribunes des quatre coins de la Primera División. Pour bien vous préparer à ce week-end de folie et vous permettre de briller en famille, voici donc un petit guide des Clásicos, un guide des vrais Clásicos. Car tous les clubs n’ont pas droit à leur Clásicos ce week-end, le vrai rival n’étant pas en Primera División quand d’autres ont droit à un Clásicos qui, s’il a une réalité, n’est pas non plus le véritable historique.

Les Clásicos du week-end

Pour être un véritable Clásico, il faut donc avoir une origine historique, sociale, politique ou simplement géographique mais surtout, il faut que ce match ait traversé les décennies et marqué les époques. Partant de ce postulat, ce week-end, sept matchs seront de véritables Clásicos. Présentation dans l’ordre chronologique du coup d’envoi.

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La graine

Lorsque nous l’avions rencontré, l’extraordinaire Alberto Raimundi nous avait donné sa version de l’histoire du Clásico Platense (lire Alberto Raimundi : La Plata, c'est le Gimnasia). L’histoire de ce duel, c’est l’histoire d’un père et d’un fils fâchés. Créé en 1897, le Gimnasia se met au football au début du XXème siècle et va donner naissance à son futur grand rival, Estudiantes en 1905 suite à une scission au sein de ses membres. A cette scission sportive va s’ajouter une scission sociale. Le Gimnasia déménage et devient le club des ouvriers quand Estudiantes, représentant la classe étudiante, ses premiers hinchas (ce qui lui donnera leur surnom, Pincharratas, les disséqueurs de rats), et donc plus aisée, devient celui des classes hautes.

Le premier : Gimnasia 1 – 0 Estudiantes, 27 août 1916

Le premier affrontement entre père et fils a lieu un peu plus de 10 ans après la cause de la scission. Les deux formations s’affrontent alors en Championnat, à l’époque amateur, devant un public record pour l’époque malgré les 2 pesos demandés à l’entrée, ce qui fera polémique alors. C’est le Gimnasia qui s’impose ce jour-là sur un but inscrit contre son camp par Ludovico Pastor.

Le dernier : Gimnasia 0 – 0 Estudiantes

Depuis la large victoire d’Estudiantes lors du Clásico de début 2016, plus personne ne marque. Lobo et Pinchas se séparent sur un résultat nul et vierge, le deuxième de rang au Bosque.

Éléments statistiques

Estudiantes et Gimnasia se sont affrontés 176 fois toutes compétitions confondues depuis le premier rendez-vous de 1916 et ce sont les Pinchas qui mènent 63 victoires à 50 (63 matchs nuls). A noter que le Lobo n’a plus vaincu son meilleur ennemi depuis 2010. Si les deux équipes restent sur deux nuls 0-0 au Bosque, la dernière victoire dans ce stade a été pour Estudiantes (lire Inside Gimnasia - Estudiantes).

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La graine

S’il existe un autre duel de la ville entre Belgrano et Instituto (lire Belgrano - Instituto, une amitié devenue rivalité), que nous vous avions fait vivre il y a un an (lire Inside : Belgrano de Córdoba – Instituto de Córdoba), celle entre Belgrano et Talleres est de loin la plus importante. Car dans la famille des vrais grands Clásicos celui de Córdoba est sans aucune contestation dans le top 3. D’une part car la ville aux origines espagnoles est la deuxième plus grande du pays, d’autre part et surtout parce que la rivalité entre Talleres et Belgrano est la troisième plus ancienne du pays. Car si le Clásicos rosarino est le plus vieux, une petite année après le Superclásico, Talleres et Belgrano s’affrontaient pour la première fois. Nous étions alors en 1914. Créé en mars 1905, le Club Atlético Belgrano, qui doit son nom au Général Manuel Belgrano, l’homme qui créa entre autres le drapeau de la nation argentine qui a donné les couleurs au club. L’Atlético Talleres Central Córdoba arrive dans le paysage local en 1913, il prendra son nom définitif, Club Atlético Talleres quatre ans plus tard. Il est le club des ouvriers du chemin de fer. La rivalité va ainsi naitre lorsque la T rejoint la Liga Cordobesa en 1914. Depuis, les deux formations se sont croisées à 393 reprises, faisant du Clásico cordobés le plus joué de l’histoire du football argentin.

Le premier : Belgrano 1 – 0 Talleres, 17 mai 1914

Il est 15h00 ce 17 mai lorsque l’arbitre Nicolás Fortunato donne le coup d’envoi du premier duel de l’histoire entre Talleres et Belgrano. Il ne faudra attendre que quelques minutes pour que José Lascano, l’un des fondateurs du club Pirata, ouvre le score en faveur du CAB. Et pour bien planter l’histoire du Clásico, il ne pouvait y avoir qu’une polémique : les joueurs du futur Talleres sont alors furieux que le but soit accordé, criant au hors-jeu de Lascano. Sourd aux invectives des joueurs protestataires, l’arbitre ordonne alors la reprise du match. Mais les joueurs de Central Córdoba sortent du terrain, refusant de reprendre le jeu. Le match sera alors arrêté, il n’aura pas duré un quart d’heure. Central Córdoba demandera un temps alors sa désaffiliation, la graine est plantée.

Le dernier : Belgrano 1 – 1 Talleres

15 ans qu’on attendait cela ! Pour le grand retour du Clásico cordobés Belgrano et Talleres se séparent sur un résultat nul mais le match reste anecdotique. Ce jour-là, Emanuel Balbo perdait la vie, tué en tribunes (lire Argentine – Primera División 2016/2017 : La mort du football argentin).  

Éléments statistiques

Troisième plus vieux Clásicos d’Argentine, le Cordobés est donc celui le plus disputé mais surtout celui aux statistiques les plus incroyables. Car après 393 affrontements entre Talleres et Belgrano, l’écart de victoire n’est que de deux unités, en faveur de Belgrano. Au total, les Piratas ont remporté 133 victoires, contre 131 pour Talleres et donc 129 matchs nuls. Plus serrés, en Argentine, ça n’existe pas.

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La graine

Encore une guerre territoriale mais cette fois-ci au cœur de Buenos Aires. Voisins de quartier, Huracán et San Lorenzo sont des historiques de la Primera División, leurs affrontements perdurent ainsi depuis toujours, faisant partie des plus anciens et des plus chauds du pays. Souvent marqués des débordements en dehors du terrain, le Clásico de barrio oppose deux équipes nées la même année, Huracán prenant la suite de Uracán de Ventana lors de son arrivée à Parque Patricios et prenant le nom et le logo du ballon avec lequel Jorge Newberry traverse l’Amérique du Sud (ce qui lui vaut son surnom de Globo) quand son rival est arrivé quelques mois plus tôt grâce au Père Lorenzo Massa (lire l'histoire de la fondation du club).

Le premier : San Lorenzo 3 – 1 Huracán, 24 octobre 1915

Ce qui fait le charme et donne sa force à la rivalité entre Cuervos et Globo, c’est que la rivalité entre les deux clubs est centenaire. Dès les premiers ballons poussés entre les deux formations, elle s’est installée. L’histoire retiendra que le premier affrontement entre les deux équipes s’est joué sur le terrain de Ferro Carril Oeste et s’est soldé par une victoire 3-1 du Ciclón.

Le dernier : San Lorenzo 2 – 0 Huracán 

Neuvième journée de championnat et le Ciclón s’impose tranquillement chez lui face à un Globo qui ne gagne plus et retrouve ainsi le podium du championnat. Quatre journées et trois défaites plus tard, Ricardo Caruso Lombardi quitte son poste et laisse Huracán à l’avant-dernière place du championnat. Depuis le Clásico, le Globo n’a gagné que 4 de ses 14 matchs de championnat.

Éléments statistiques

L’autre élément qui distingue ce Clásico aux autres est qu’il est à ce jour le plus inégal de tous. Avec 34 victoires d’avance sur son rival, San Lorenzo domine outrageusement les débats, n’ayant par exemple jamais perdu le moindre Clásico lors de l’époque amateur. Toutes compétitions confondues, San Lorenzo mène ainsi 92 à 58, les deux formations s’étant séparées à 54 reprises sur un résultat nul. Huracán a perdu les deux derniers.

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La graine

Santa Fe est l’une des rares cités du pays dans laquelle la popularité de ses deux principaux clubs surpasse celle de Boca et River Plate. Ainsi, le Clásico Santafesino est l’un des plus chauds du pays, l’un de ceux qui coupent véritablement une ville en deux. Fondé en 1905 (lire L'histoire d'un nom (7) : Club Atlético Colón), Colón précède ainsi l’arrivée d’Unión de deux ans, le Tatengue naissant en 1907, prenant les couleurs du légendaire Alumni Athletic Club des frères Brown, gagnant rapidement ses premiers trophées, acquérant ainsi une popularité grandissante et s’offrant un véritable coup d’éclat en 1929 lorsque les joueurs de Santa Fe atomisent les anglais de Chelsea 5-0. C’est avec la création de la Liga Santafesina de Fútbol en 1931 qu’Unión se fait véritablement un nom, remportant neuf des douze premières éditions quand le Sabalero attend 1943 pour décrocher son premier succès. Avec elle et l’arrivée de ces deux équipes au sein de l’AFA, la rivalité ne fait que s’accroître, basée sur le subtil mélange de résultats sportifs et de suprématie locale.

Le premier : Colón 5 – 1 Unión, 1913

Le premier Clásico officiel, entendre reconnu par l’AFA remonte à 1948, année de l’affiliation du Sabalero qui rejoignait ainsi son voisin local en Campeonato de Segunda Division, division que ce dernier avait découvert huit ans plus tôt, devenant la première équipe de Santa Fe à s’être affiliée à l’AFA. Celui-ci sera remporté par Colón (1-0) pour le compte de la 11ème journée.

Mais le tout premier Clásico Santafesino de l’histoire remonte à la création de la première Liga Santafesina, celle de l’époque amateur, en 1913. Ce jour-là, Colón s’était aussi imposé sur le score de 5-1. Le premier de l’ère professionnelle, en 1931, sera l’objet d’une première grande polémique provoquée par un penalty accordé à Unión. Cette décision génèrera la furia des Sabaleros, la partie sera alors suspendue, Colón se verra notifier une défaite sur tapis vert et des points de suspension avant que finalement la décision soit prise de rejouer la rencontre. Le 23 août 1931, le match est de nouveau remporté par Colón à l’Estadio 15 de Abril.

Le dernier : Unión 0 – 2 Colón 

Deuxième sur le banc pour Eduardo Domínguez et premier succès en championnat. Le Tatengue est puni chez lui par son rival local dans un match disputé qui se termine à neuf contre neuf. Colón n’a depuis pas encore perdu le moindre match et n’a laissé sur son chemin que deux points en neuf matchs.

Éléments statistiques

Depuis l’arrivée du football professionnel, 104 éditions ont eu lieu. A ce jour, Unión mène 36 victoires à 32, 37 s’étant soldées sur un résultat nul. En s’imposant lors du dernier, Colón met fin à une série de cinq matchs sans inscrire le moindre but au Tatengue.

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La graine

Sans doute l’un des Clásicos que vous connaissez le mieux si vous êtes des habitués de Lucarne Opposée. Il est pour beaucoup le Clásico le plus chaud d’Argentine (lire à ce sujet l'interview de Mauro Cetto), devant même le médiatique Superclásico. Fondé par les employés des chemins de fer argentins, Rosario Central voit le jour à la fin du XIXe siècle alors que Newell’s voit le jour en 1903. La rivalité née dès les premiers affrontements, au fil du temps, elle va scinder la ville en deux et faire du plus ancien des Clásicos argentins un des rendez-vous incontournables d’une saison. C’est ce match qui va donner les surnoms des deux clubs. Ou plutôt un non match lorsque les joueurs de Central refusent de jouer un match de charité en faveur des Lépreux. Les Canailles de Central venaient de naître, elles s’opposeront ainsi aux Lepreux de Newell’s. L’histoire de cette rivalité est à lire dans notre article Rosario Central - Newel's, le doyen des derbies argentins.

Le premier : Newell’s Old Boys 1 – 0 Rosario Central, 18 juin 1905

Le 30 mars 1905, la Liga Rosarina voit le jour, elle va alors organiser ses compétitions, la première portant le nom de Copa Santiago Pinasco. C’est dans le cadre de cette épreuve que Central et Newell’s s’affrontent pour la première fois. Nous sommes le 18 juin 1905, le premier Clásico est arbitré par le président de la Liga Rosarina en personne et Newell’s s’impose 1-0 sur un but de Faustino González. Quelques semaines plus tard, ceux qui ne sont pas encore les Leprosos remporteront la compétition.

Le dernier : Rosario Central 0 – 1 Newell’s Old Boys

En s’imposant au Gigante de Arroyito dans les ultimes secondes du match, Newell’s met fin à 8 matchs sans but inscrit face à Central et s’impose enfin après trois matchs nuls ayant séparés les équipes depuis la dernière victoire de Central à domicile (lire Inside Rosario Central – Newell's Old Boys, au cœur du plus chaud des Clásicos).

Éléments statistiques

Etant le plus vieux des ClásicosCentral – Newell’s est donc celui aux statistiques les plus folles. En plus d’un siècle d’affrontements, des ligues amateurs au monde professionnel, les deux clubs se sont affrontés à 333 reprises. Et, chose incroyable, ils ne sont séparés que de 7 victoires, Central menant 110 à 103 (pour 118 résultats nuls). Comme quoi, en plus d’être le plus chaud, le Clásico rosarino est aussi le plus serré.

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La graine

Le plus grand pour la plupart des amoureux du football argentin, à l’exception des habitants de Rosario. A l’origine, Boca – River, c’est une lutte de quartier, les deux clubs étant originaires du quartier de La Boca (avant que River ne migre vers le district de Núñez en 1925). Il va ensuite tour à tour devenir symbole de la lutte des classes appliquée au football entre le club des migrants italiens (les Xeneizes de BocaXeneizes signifiant génois – de Gênes en Italie) et le club des classes riches (Les Millonarios de River – surnom provenant de la campagne de recrutement dépensière des années 30) et marquer, après plus d’un siècle d’affrontement entre les deux clubs les plus titrés du pays, l’histoire du football Argentin. Au point d’être aujourd’hui considéré comme le plus grand derby du monde par les médias internationaux. Celui qu’il n’est plus utile de présenter.

Le premier : Boca Juniors 1 – 2 River, 24 août 1913

Le premier Superclásico s’est disputé en 1908 et fut remporté par Boca (victoire 3-1), mais ne revêt qu’une valeur de match amical. Le premier Superclásico officiel de l’histoire se tient en 1913 et sera déjà légendaire, marqué par des débordements, des histoires d’arbitre. Pour en lire son histoire, on vous invite à lire Aux origines du Superclásico.

Le dernier : River Plate 2 – 4 Boca Juniors

L’une des dernières apparitions de Carlos Tevez dans le Boca de Barros Schelotto. L’une de celles qui feront encore et toujours sa légende. Boca s’impose 4-2 au Monumental et prend les commandes du championnat.

Éléments statistiques

Si River et Boca se sont rencontrés dans toutes les compétitions du continent, en Primera División, leurs affrontements ont eu lieu à 207 reprises et le bilan penche en faveur de Boca avec 76 victoires contre 64 nuls et 67 victoires de River. Toutes compétitions confondues, Boca mène 131 victoires à 118, 113 s’étant terminée sur un résultat nul.

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La graine

A l’image de Central et Newell’sRacing et Independiente voient le jour à deux ans d’intervalle. Mais si le Racing voit le jour au cœur d’Avellaneda, Independiente doit attendre 1907 pour finalement se poser dans cette cité, connue avant sous le nom de Barracas al Sud. Cette proximité, les deux stades sont désormais séparés de 200 mètres, fait inévitablement naître la rivalité qui va s’accroître au fil du temps et des titres glanés par deux des cinq géants d’Argentine. Elle est l’une des plus anciennes du pays.

Le premier : Independiente 3 – 2 Racing, 9 juin 1907

Le premier Clásico de Avellaneda est l’histoire d’un premier exploit. A cette époque, le Racing est un ogre qui écrase tout sur son passage. Alors qu’Independiente vient de prendre un terrible 21-1 face à Atlanta, La Academia est sûre d’elle, le match va tourner au massacre. Les hinchas du Racing l’annonce, leur club va s’imposer 40-0 ! Il n’en sera rien. Mené 2-0 à la pause, le Racing revient mais s’incline dans les derniers instants. Le premier exploit du Rojo lance alors l’une des plus grandes rivalités d’Argentine.

Le dernier : Racing 3 – 0 Independiente

S’il ne faut retenir qu’un homme de cette rencontre, c’est bien Lisandro López. L’ancien lyonnais s’offre un doublé et permet au Racing d’écraser son voisin rouge.

Éléments statistiques

Si on n’est pas dans les proportions d’un San Lorenzo – Huracán, le bilan chiffré des affrontements entre les deux clubs d’Avenalleda penche largement en faveur d’Independiente. Le Rojo a en effet remporté 84 des 222 affrontements, concédant 74 nul et 64 défaites.

Les « presque » Clásicos

Derrière ces cinq véritables Clásicos du football argentin, deux rencontres peuvent prétendre à venir s’y installer, elles ont en commun de ne pas concerner des équipes qui étaient de véritables rivaux historiques mais qui, au fil des dernières décennies, le sont devenues. La première oppose Godoy Cruz et San Martín San Juan. Du côté du Tomba, le rival historique est le Andes Talleres Sport Club, autre club de Mendoza. Né en 1933, le Clásico de Potrerito est le second plus important de Mendoza et s’est disputé à 125 reprises mais n’a plus été joué depuis le 8 mai 1993 et une victoire 2-0 du Tomba. C’est ainsi qu’a émergé le Clásico de Cuyo, match inter-provinces opposant depuis Godoy Cruz et San Martín.

La rivalité entre Banfield et Lanús a également émergé récemment même si elle repose tout de même sur une proximité géographique. Dans les années 60 et 70, Taladro et Granate entretenaient presque des relations amicales, aucune rivalité réelle n’étant à noter, les véritables rivaux historiques de chacun étant respectivement le duo Los Andes – Temperley pour le premier, Talleres de Remedios de Escalada pour le second. Mais avec la disparition de ses premières rivalités, la relative indifférence de l’un envers l’autre va voler en éclat pour faire voir le jour à un nouveau Clásico, le Clásico del Sur au cours des années 90.

Au milieu de cette folie annoncée, il est un match qui, certes ne peut pas forcément prétendre encore à l’appellation Clásico à proprement parler mais qui, pour certains hinchas, notamment ceux de Defensa y Justicia, en a la saveur. Car si côté Cervecero, le véritable rival reste le Clásico quilmeño l’opposant à l’Argentino de Quilmes, aujourd’hui en quatrième division, Defensa y Justicia – Quilmes

Les orphelins

Au milieu de cela, il y a donc les Clásicos que l’on n’est pas prêts de revoir, sauf au détour d’une Copa Argentina. C’est le cas du Clásico rafaelino entre l’Atlético Rafalea et 9 de Julio, ce dernier évoluant actuellement en Federal B, la quatrième division argentine, du Clásico tucumano opposant l’Atlético à son rival local San Martín, l’un des Clásicos les plus importants du pays mais qui ne pourra revoir le jour que si le Santo remonte rapidement depuis Primera B qu’il vient de rejoindre cette année, du Clásico bahiense opposant Olimpo à son grand rival local Villa Mitre, actuellement en troisième division également, du Clásico marplatense opposant Aldosivi à un autre pensionnaire de troisième division, l’Atlético Alvarado et qui a véritablement connu son essor dans les années 80 – 90, du Clásico de la Zona Norte opposant Tigre à Platense, aujourd’hui en troisième division. C’est encore pire pour Arsenal, dont le grand rival, El Porvenir, est aujourd’hui en quatrième division et surtout pour Sarmiento, dont le grand rival du Clásico juninenseMariano Moreno est désormais en Ligue régionale.

Il y a enfin ceux qu’on pourrait bientôt retrouver, les deux ennemis n’étant séparés que d’une division. C’est le cas du Clásico paranaense opposant les deux clubs de ParanáPatronato et l’Atlético Paraná, le dernier ayant eu lieu la saison dernière en Primera B, du Clásico del Oeste entre Ferro et Vélez, de celui qui oppose Temperley à Los Andes dont l’autre grand ennemi est Banfield.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.